Les chansons de François

Jipi,

L'utilisation métaphorique d'océan au sens d'étendue ( de n'importe quoi) est si fréquente qu'elle est citée comme sens littéraire dans le Robert !

Il est convenu de considérer qu'une acception métaphorique aussi répertoriée ne peut plus constituer une image originale, même accolée à urbain !


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@Jean-Pierre Poccioni : merci pour ces précisions et désolé d'avoir pu penser que tu utilisais l'expression "assez sympathique" comme beaucoup le font - et pas nécessairement des idiots ni des mauvais bougres - quand ils ne veulent pas froisser un auteur dont ils trouvent une chanson "pas terrible" en fait.

A propos des fameuses "côtes", ta dissection du corps féminin m'a beaucoup amusé, mais est-ce ma faute à moi si le narrateur de ma chanson a été marqué par les côtes d'une certaine Kristina qui, vraissemblablement, n'était pas très rondouillette ?  

@Jipi : merci pour ton appréciation qui bien sûr me touche parce que pour le simple amateur que je suis, c'est toujours une satisfaction de savoir que ce que je fais peut plaire à d'autres que moi, et si l'autre est plutôt exigeant, la satisfaction n'en est que plus grande.

"Serments éphémères" est en effet un cliché mais celui-là j'en étais conscient et l'ai donc utilisé volontairement parce que je ne cherche pas non plus à avoir une image originale à chaque ligne. Pour une chanson, ma conception (discutable sûrement) est qu'il faut un savant mélange de banalité et d'originalité pour toucher celui qui écoute, car il s'agit bien ici d'écouter et non de lire.

Quant à "Océan urbain", je n'ai pas inventé cette image, c'est certain, mais je ne la qualifierais pas de cliché pour autant car je ne pense pas qu'elle ait déjà été utilisée en chanson. Cela dit, il y a sans doute moyen de trouver mieux.

Ce qui importe, trêve de dissertations savantes, c'est que tu saches que je trouve ton texte très sensible et touchant. Quant à cette Kristina qui n'était pas très ronde et dont en conséquence les côtes s'imposaient à celui qui avait loisir de les frôler, elle soulève une image absolument passionnante et touchante...dont il ne reste pas moins que tu ne l'as pas utilisée de la façon la plus riche pour l'imaginaire de qui écoute ou lit.

Pas facile, mais qu'importe n'est-ce pas ? l'effort est déjà si gratifiant !

LA PRIÈRE DU NAUFRAGÉ

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Ce radeau instable bientôt coulera
C'est inévitable, il ne restera
Rien de ce naufrage et demain on lira
Drame épouvantable dans tous les médias

Par là où les vagues abondent, je rêvais
De rejoindre un autre monde où je verrais
Enfin sourire la Joconde pour de vrai
Hier encore j'y pensais

Sauve-moi, La Mer
Aide-moi, Le Vent
Porte-moi à terre
Donne-moi l'élan

Saoule-moi, La Houle
Aile-moi, L'Oiseau
Envole-moi, je coule
Montre-toi, L'Ilot

Accueille-moi, La Plage
Eclaire-moi, La Lune
Rince-moi, L'Orage
Du sel, de l'écume

Prête-moi, L'Aurore
Ton plus beau soleil
Et donne, toi L'Eveil
Une dernière fois encore

Un sursaut
Au bateau
Qui prend l'eau

Hé, l'Au-delà
Sors-moi de là
Sors-moi de l'eau !


Après le désert, les camps du Sahara
Méditerranée, j'attendais tant de toi
Les courants marins se sont moqués de moi
Le passeur avait dit c'est toujours tout droit

Les anciens m'avaient déconseillé l'hiver
Ils avaient raison mais je n'en ai que faire
A la dérive où je suis pourquoi la taire
Ma chanson, ma prière

Souffle-moi, Le Vent
Roule-moi, La Mer
Lave-moi du sang
De tant et tant de guerres

Guide-moi, Le Squale
Sillonne un chemin
Retends-toi, Ma Voile
Calme-toi, Ma Faim

Forge-moi, L'Eclair
Un moral de feu
Lâche-moi, L'Enfer
Pour une heure ou deux

Offre-moi, L'Aurore
Ton plus haut soleil
Et deviens, toi L'Eveil
Une dernière fois encore

Le sursaut
Au bateau
Qui prend l'eau

Hé, l'Au-delà
Sors-moi de là
Sors-moi de l'eau !

(François D. - mars 2016)

J'ai écouté cette chanson à partir du lien FB et je dois dire qu'elle emporte mieux et plus loin avec sa musique que dans le simple appareil du texte nu.
Une ritournelle hors temps, hors mode, quelque chose qui traduit en objet, en création, la volonté de résister à la banalité de l'uniformisation. Il y a bien sûr, une dimension archaïque, adjectif qui écarte le jugement de mode dans ce texte et  cette musique, dans la globalité de cette inspiration même si l'on devine les acquis du folklore des marins ( à voile, les seuls vrais, bien sûr!*).

Tout cela marque un acte véritablement créatif ce qui n'en fait pas un acte simple.


*moquerie affectueuse

Merci Jean-Pierre !

Pour info, le petit lecteur audio en-dessous du titre permet de l'écouter sans aller sur ma page facebook.

J'en dirai peut-être plus au sujet de cette chanson un peu plus tard, mais je ne voudrais pas influencer les éventuels autres avis qui seraient postés ici.

Comme toujours, j'insiste pour que les membres fassent abstraction du fait que je suis un habitué de ce forum. Si vous n'aimez pas ou si vous trouvez ça mauvais, dites-le, je ne me vexerai pas.

J'ai écouté ta chanson, ainsi que les précédentes, pour lesquelles j'avais posté mes impressions et je craignais de me répéter; ta dernière remarque me fait me souvenir que le silence que l'on oppose aux messages est souvent plus blessant que les "critiques négatives"; et je ne prétends d'ailleurs pas être compétent en matière de critique. C'est donc une affaire de goût: je ne suis pas fan de ce style musical, que je ne trouve pas désagréable pour autant.

Le texte inspiré semble-t-il des "déboires" des réfugiés traversant la mer m'a davantage séduit, tel quel, contrairement à Jean-Pierre. Le "aile-moi "l'oiseau en particulier.

Merci pour ce commentaire Gosayn. En effet j'avais noté que ce n'est pas ton style de musique et je comprends donc que tu n'éprouves pas le besoin de venir le répéter chaque fois. Un silence ne m'aurait donc pas blessé non plus, je te rassure, mon message précédent visait juste à mettre tout le monde à l'aise. Ceux qui ont envie de s'exprimer sur cette chanson peuvent le faire en toute franchise mais il n'y a aucune obligation. Moi-même je ne réagis pas à tout ce qui est posté ici.

Pour en revenir au texte, il est en effet inspiré de la triste actualité des réfugiés qui tentent de rejoindre l'Europe par la mer. C'est le premier degré de lecture, mais pas le seul j'espère, sinon j'ai raté mon coup.

Je n'ai pas perçu ce deuxième degré de lecture, mais de là à dire que tu as raté ton coup... c'est peut-être aussi de mon fait...

J'aime beaucoup ta chanson François...
J'aime aussi ta recherche sur le langage dans tes refrains.

Excuses, c'est court, mais j'ai des préoccupations mentales qui atteignent mon petit coeur (un tout grand ami qui a, en six mois de temps, le foutu Glioblastome Type IV).

Je tenterai d'aller plus loin, plus tard.

Merci d'être passé sur ce fil Jipi, ça me fait bien sûr plaisir que ma chanson te plaise. Et bon courage avec ton ami.

Chouette concert (ce  mardi 28 juin 2016) François ! Belle ambiance !

Quelques réticences sur certaines chansons dont la compréhension des paroles est plus difficile : j'en ai parlé à ton ami.
On doit pouvoir comprendre les paroles sans texte. Sans doute que les guitares, sur certaines chansons, prennent trop le pas sur la voix.

Concert un peu long à mon sens :  Dix-huit chansons, c'est beaucoup. Il faut dire aussi que l'espace était chaud, confiné et un peu bruyant (je suis toujours énervé par le sans-gêne de certaines personnes qui, étant dans un cabaret où l'on peut boire, tiennent le crachoir pendant que vous chantiez : j'avais un spécialiste sur ma table à gauche !). Respect... les gens ne semblent pas toujours comprendre le sens du mot !

Plusieurs chansons sortent nettement du lot à mon sens : Le grand voyage, Sur une coquille de noix, La fille du mât, Worth a try, Escale et bien sûr The Blackfriars !

Merci beaucoup Jipi, ce fut une belle surprise de te retrouver en chair et en os !

Je prends bonne note de tes remarques. Surtout celle concernant la compréhension des paroles m'interpelle car c'est un point très important pour moi. Soit nous n'avons pas assez articulé, soit comme tu le dis le volume des guitares était trop fort. On a pourtant demandé au public au début si la "balance" était bonne. La prochaine fois n'hésite pas à le signaler pendant le concert, ça peut se corriger facilement et rapidement puisque j'ai la table de mixage à portée de mains.

Les gens qui parlent (fort) pendant qu'on chante, c'est pénible en effet mais c'est inhérent à ce type de concert dans un pub, du moins en Belgique car à Dublin par exemple, quand un musicien joue dans un pub, les gens se taisent tous religieusement et on vous regarde avec des yeux noirs si vous osez parler.

Et alors comme ça, tu as bien aimé ma "Fille du mât"... héhé, ça ne m'étonne pas, quand je lis certains de tes poèmes. ;-)

Mon groupe ESCALE était en tournée en Bretagne fin juillet. Si ça vous intéresse (ou amuse) de voir quelques extraits du principal concert à Pléhérel-Plage près du Cap Fréhel, vous pouvez regarder ce petit montage posté sur Youtube :



Si la vidéo ne se lance pas dans le forum, essayer ceci : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

Un vrai bonheur de jouer sur une plage, à quelques mètres de la mer !

Merci pour cette vidéo et les images statiques (celles-ci me semblent plus représentatives de l'ambiance autour de votre projet).

Il y a un autre bonheur François : celui de plonger dans les vagues de l'Atlantique, car chanter au bord de la mer/parler de la mer sans prendre du plaisir vivifiant à la pénétrer, c'est un peu dommage !!!
Oui, oui, je t'assure... on en revient vivifié  à la condition d'oser... mais je suppose que tu as pris le temps de le faire !!!

Vrai qu'il est sympathique ce montage pour voir ton groupe en contexte. Pour un auteur/compositeur, ce doit être un challenge de faire vivre son œuvre. Ou peut-être que la routine s'installe, là aussi. Merci pour ce partage. Votre musique semble aller comme un gant à la Bretagne (sans bien sûr vouloir l'y cantonner)

Merci, Pierre et Jipi, pour ces réactions sympathiques.

@Pierre : Pas encore de routine heureusement, parce que nous faisons peu de concerts pendant l'année - par manque de temps car nous travaillons tous les deux à temps plein - et donc ces petites tournées bretonnes restent des moments exceptionnels pour nous.

@Jipi : Nager dans la mer, j'adore et je le fais chaque fois que c'est possible mais le jour de ce concert sur la plage le timing était trop serré et les autres jours de notre périple la météo n'était pas très propice à la baignade hélas.

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AT THE END OF THE DAY

Maybe we are not alone
Maybe there was something else
Before what we call the big bang

After ages and ages
We must admit
We still don’t know

We still don’t know why we’re here for
Where we come from
Where we go to

And there we are on the dance floor
Without a clue for
The next step to do

Gurus rise up every day
To tell us who to pray
And if we are ripe for paying
They will teach us what to think

Life after life
Reincarnation or resurrection
Signs in all directions
And books full of interpretations

But at the end of the day
The only meaning
Is the one you give


A ta ceinture une bombe
Et beaucoup de monde
Autour de toi

Muet comme toutes leurs tombes
Dans quelques secondes
Tu choisiras

Si ta conscience est intacte
Il se peut qu’elle te somme
D’admettre que les hommes

Qui ont commandité cet acte
Méprisent ta personne
et la vie que tu donnes

Preachers turn up every day
to show you how to pray
And when you are ripe for dying
They will teach you how to kill

Their promises are so nice
It looks as if you were born to do it
But your ticket for paradise
won’t be refunded if you were cheated

And at the end
At the end of the day
The only meaning
Is the one you give

Alors, au moment de grâce
S’il faut qu’une vérité s’impose
Elle jaillira
De toi

(FD - novembre 2016)

LE GRAND VOYAGE
(nouvelle version mai 2019 - Paroles & musique de François Dufays)

Ecoutable ici : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

Dans le berceau de mon histoire
Dans les tréfonds de ma mémoire
A la croisée de mes chemins
Aux équinoxes de mon destin

Je te cherche
Je te cherche

Dans mes rêves d'adolescence
Mes idéaux, mes impatiences
Dans l'odyssée de mes délires
Sur l'océan de mes désirs

Depuis toujours et à jamais
De l'absolu rien n'émerge
Le présent est imparfait
J'envoie des bouteilles à la mer
Mais l'horizon reste vierge
Le grand voyage est solitaire

Dans les échos de mes angoisses
Dans le miroir de mes impasses
Dans la moiteur de mes dérives
A chaque escale, sur chaque rive

Je te cherche
Je te cherche

Sur les plages d'un autre monde
Dans les sensations qui m'inondent
Sur chaque lèvre que j'embrasse
Chaque sirène que j'enlace

Depuis toujours et à jamais
De l'absolu rien n'émerge
Le présent est imparfait
J'envoie des bouteilles à la mer
Mais l'horizon reste vierge
Le grand voyage est solitaire

Mais toi que je cherche, si jamais
Tu me croisais sur la berge
Oui toi que je cherche, si jamais
Tu me croisais sur la berge
Un seul regard suffirait
Un seul regard

LA BALLADE DES EMBRUNS

Écoutable ici : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

Au naufragé solitaire
Que tu es et que nous sommes
Je dédie ces mots corsaires
Cette chanson moussaillonne

Sur ton île singulière
Aux plages insolites
Quand se retire la mer
Les vagues à l'âme s'invitent

Les embruns se condensent
Dans tes yeux sous le ressac
Des voix aliénantes
Qui t'assaillent et te détraquent

On f’ra escale chez toi
Chaque hiver et chaque fois

Chaque fois que tes rivages
Se perdent dans la brume
Chaque nuit où des orages
Profanent tes écumes

Quand du fond de tes rêves
Agités par la houle
La dépression se lève
Et ton monde s'écroule

Quand le cafard ruisselle
De tes yeux sous le ressac
Des plaintes obsessionnelles
Qui t'assaillent et te détraquent

On f’ra escale chez toi
Aussi souvent que tu voudras

Sur ton île singulière
Aux plages insolites
Quand se retire la mer
Les vagues à l'âme s'invitent

Chaque jour où tes rivages
Se perdent dans la brume
Chaque nuit où des orages
Profanent tes écumes

Les embruns se condensent
Dans tes yeux sous le ressac
Des voix aliénantes
Qui t'assaillent et te détraquent

On f’ra escale chez toi
Aussi souvent que tu voudras

Escale dans ton port jusqu'à ce qu'il chante
Un nouvel hymne sans tourmente
Escale dans ton fort
Jusqu'à ce qu'il danse

On f’ra escale chez toi
Aussi souvent que tu voudras


(Texte écrit en octobre 2010, enregistré en février 2021)