Des photos réalisées par Jipi

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Fragmentation de l'espace

Remarquable composition un peu conceptuelle sans doute mais d'une efficacité indéniable.

Je salue aussi la malice qui consiste à présenter une image couleur au moment où l'on pose en avant le noir et blanc !

Avec retard je te remercie Jean-Pierre.

Une autre photographies plus tard.


PS : J'admire ta générosité à toujours observer la production de l'autre et à y réagir.

Ce que tu nommes générosité est tout simplement un réel intérêt pour ce que font les autres...du moins certains autres !

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L'écrasement / The oppression

Comme quoi une photographie peut figurer des rapports de masse établissant un degré supérieur, ou si l'on veut plus subtil, de la symbolique. De plus ici la masse est loin d'être homogène mais présente une fragmentation qui n'est pas loin d'évoquer le chaos.

Une image d'une grande force, une puissance pareille à celle qui menace l'humain dérisoire qui assume ( ou n'assume pas!) la masse qui est aussi son monde, son "environnement".

Pas encore eu le temps de te lire (d'autres débats à régler !) , cher Jean-Pierre, pour te remercier de ton commentaire.
Caractère dérisoire de l'humain en effet...

Une photo qui illustre bien tout l'intérêt et la plus-value de l'attente comme tu l'expliquais, car la même photo sans la présence humaine n'aurait pas le même intérêt. Très réussi !

je me sens un peu écrasée là , comme une petite araignée.

Illustration en effet des vertus de l'attente.

Cela dit n'oublions pas que celui qui regarde une image peut fort bien se moquer du "making of"

La célèbre photographie des amoureux de l'hôtel de ville n'a pas changée depuis que l'on sait qu'elle fut en partie mise en scène. En bref, l'important  n'est pas "comment avez-vous pris cette photographie? "  mais la photographie elle-même.



PS : Ecrasée Majalis ? Pourquoi ? Par qui ?  Il n'est en rien question de vous ici. Nous parlons des photographies de Jipi et seulement de cela. D'ailleurs observez que le sujet se nomme : "Des photos réalisées par Jipi".

Dites-nous plutôt comment vous voyez cette photographie, comment l'aquarelliste de l'ineffable que vous êtes perçoit cette implacable métaphore, cette minéralité inhumaine.

Une photo prise dans l'attente, oui, oppressante architecture moderne face à la petitesse de l'homme, voilà le message que je perçois. Je ne souhaiterais pas avoir ce cliché dans mon album souvenir.
Restons humble.

Merci François et Majalis.

J'apprécie la remarque de Jean-Pierre sur le making-of !

En général les photos "souvenirs" sont des photos "bons souvenirs" !

Au passage,  cette utilisation de l'appareil photographique qui n'est certes pas comparable à ce qu'en fait Jipi et autres photographes de création artistique n'implique pas nécessairement médiocrité et banalité.

Une photo souvenir devrait être techniquement convenable et cerner au plus près ce qu'elle prétend capter. J'observe autour de moi une fâcheuse tendance à  remplacer l'intuition de ce qui va faire renaître après coup le souvenir ( l'art de la petite madeleine!)  par la quantité à laquelle la technique numérique ne fixe aucune limite.

Au fait, comment  un photographe comme Jipi  envisage-t-il la photographie souvenir?

Avec mépris ? Par l'abstention ? Ou bien en la transcendant ?

selon moi, dans une photo souvenir il y une part de sentiment envers le "vivant".
Je constate que jipi photographie seulement des batiments, oeuvre humaine .
l'homme lui-meme n'aparait jamais si ce n'est qu'en le suggérant par cette petite ombre qui passe furtivement.
je dirais donc que c'est une photographie transcendante, Jean Pierre.

La photographie-souvenir n'a quasiment plus aucun intérêt pour moi.

Je n'ai aucun mépris pour la photographie-souvenir. J'en ai fait dans le passé mais je n'en fais quasiment plus ! Abstention, dans 95 % des cas !!!

La photographie-souvenir ne m'intéresse pas vraiment, car elle est hors cadre artistique.

Je ne montre aucune photo-souvenir, car, à mon sens la photo-souvenir n'est montrable que dans le cercle restreint de la famille voire de quelques connaissances en privé.

La transcendance est possible également dans ce domaine, mais demande de la recherche.

La dernière photo, comme toutes les photos montrées, a prétention artistique, qu'elle plaise ou non. Une manière pour moi de passer à l'essentiel : réaliser et révéler ce qui est digne d'intérêt, ce qui peut encore passionner, ce qui donne encore du plaisir après multiples visions, ce qui n'est pas anecdotique. Une photo-souvenir ? On s'en lasse. Une photographie de type artistique : on la regarde toujours avec plaisir, car on ne fait jamais le tour de ce type de photographie (on y découvre toujours des choses). On peut l'exposer et y découvrir encore et toujours de l'intérêt en passant devant elle.

En fait je suis en train d'éliminer encore et toujours des photographies pour ne retenir que celles qui méritent d'être exposées (un bon critère cela finalement). Garder les photographies qui me mettent toujours en mouvement !

Je me rends compte aussi et de plus, en observant le comportement photographique des gens autour de moi, que l'art photographique n'intéresse pas le commun des mortels, plus préoccupé de la trace du passage (trace qui se contente de « recopier » le réel sans aucune construction de type artistique), plus préoccupé du souvenir. Je vis donc sur une planète photographique différente !

Jipi,

l'art photographique et la construction consiste il à prendre une image cohérente, harmonieuse, avec la dimension espace temps?
unité de temps ,lieu et action?
rendre aussi « l’invisible dans le visible » ou de « l’imperçu dans le perçu »?
pour continuer à y découvrir des éléments insoupçonnés?

Je voulais dire que n'ayant pas de talent particulier de photographe je préfère réaliser mes propres "petites madeleines" photographiques que des pseudo créations comme celles que n'importe quel possesseur de réflex avec zoom vous assène à longueur de soirée sans la moindre auto-critique. Jipi évoque le tri qu'il effectue, la recherche des images qui mériteraient d'être montrée et l'élimination de celles qui ne le méritent pas. Voilà la vérité, l'auto critique, l'art ô combien difficile de l'auto-critique !

Bien entendu mes photos souvenirs sont destinées à un public ultra restreint, un cercle d'intimes.

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La vie abandonnée




Cette photographie, première d'une série que je prépare, est prise à Doel, village-fantôme, en Belgique. Pour la première fois je donne le lieu, car j'avais envie de réaliser (avec mes moyens) une série comme une trace modeste de ce lieu dramatiquement isolé et souvent ignoré.

Un hommage aux derniers résistants de Doel qui ont refusé de partir.

Mon but ne sera pas de faire la photographie documentaire, mais de tenter de réaliser des photographies avec, modestement, une vision artistique (je n'abandonne donc pas ma quête !).


Traduction du texte néerlandais en français, anglais et italien (merci à François pour les deux premières traductions et merci à Jean-Pierre pour la traduction en italien)



« Plus tard, lorsque les nombreux beaux souvenirs
auront pris la place de mon chagrin,
je pourrai peut-être exprimer par des mots
ce que je ne peux aujourd'hui raconter qu'avec des larmes. »

« Later, when the numerous nice memories
have taken the place of my grief,
perhaps I will be able to express with words
what I can only tell with tears today. »

« Più tardi, quando i numerosi bei
ricordi avranno sostituito il mio dispiacere,
forse potrò esprimere a parole ciò
che posso oggi raccontare solo con lacrime. »

Je n'ai pas bien compris d'où provenait le texte. J'avais cru comprendre qu'il était gravé, (inscrit, peint, tracé...) quelque part ce qui ne semble pas le cas à voir la photographie. Quel est ou quels sont ses auteurs ?

Le texte est effectivement peint sur le mur latéral d'une maison abandonnée ! Pas moi qui l'ai rajouté.

Si tu crois qu'il n'est pas peint, tracé... c'est très bien !!! Illusion du réel ou impression de faux ou simplement réel !!!

D'après mes recherches ce très beau texte serait le texte d'un poète flamand, ancien habitant (décédé) de Doel : Dirk De Boeck

C'est vrai que le texte a l'air détaché du reste de la photo, c'est étonnant !
Vu la taille de la fenêtre, ce texte doit être peint en très grand.

J'ai justement vu un reportage sur Doel et ses derniers habitants-résistants dernièrement. Le plus absurde c'est qu'ils ont vidé cette ville pour agrandir le port d'Anvers mais maintenant que la ville est déserte, le projet d'agrandissement est au placard à cause de la crise.

Tu parles sans doute des 5 minutes montrées à la RTBF il y a dix jours ?

Tu as bien résumé l'absurdité de la situation.

Les habitants de Doel sont montés contre le monde politique (pour ne pas changer !), car apparemment, il  y a un certain Kris Peeters qui n'est pas irresponsable...

Vous trouverez sur le Net de nombreux documents (de qualité inégale) sur Doel.

Très beau texte qui illustre cette photo de désolation, lieu abandonné avec regret.
je pense que le mot "verwoorden" veut dire plus exactement" traduire".
exprimer= uitdrukken

Traduire "verwoorden" par "exprimer" serait discutable mais ce n'est pas ce qui a été fait ici, relisez bien.

J'ai proposé à Jipi de traduire "verwoorden" par "exprimer par des mots", ce qui correspond  à mon avis tout à fait au sens de ce verbe néerlandais si on le décortique (littéralement "mettre en mots", mais "mettre" n'est pas très poétique ).

Si l'auteur de ce texte avait voulu parler de "traduire" il aurait probablement utilisé "vertalen". C'est vrai que dans les dictionnaires "verwoorden" est parfois traduit par "traduire" mais ici dans le contexte, il manquerait une nuance importante. L'auteur oppose les mots aux larmes, les deux mots sont présents dans les texte néerlandais et doivent donc l'être selon moi dans l'adaptation française.

Traduction alternative:
(...) je pourrai peut-être mettre des mots sur ce que je ne peux aujourd'hui exprimer/raconter que par des larmes."

oui, François, j'accepte le sens :"verwoorden" par "exprimer par des mots".