Des photos réalisées par Jipi

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Ne m'abandonne plus / Don't desert me one more time

... Surprenant... Et d'un réalisme assez déroutant ! Je pense à ce qu'il y a de virtuel, de totalement virtuel, dans la relation : d'un côté ce petit être sans visage, une silhouette à vrai dire... et d'un autre côté, juste en face, une autre silhouette, sans visage, plus grande, peut-être censée apporter une réponse, une réaction, à une attente, l'attente du petit être... qui semble dire "ne m'abandonne pas"... Mais les deux silhouettes ne sont que des mannequins (et non des personnes réelles) : il y a là quelque chose d'un peu désespérant... Mais l'on peut aussi voir dans ces deux petits bras tendus, une volonté d'établir de la relation...

Cette fois ci l'esthétisme cède au conceptuel dans une composition toute aussi rigoureuse qu'à l'habitude mais vouée à une sorte de provocation. Le beau estompé au profit du dérangeant voire de l'insolite surréaliste, c'est un aspect de la création de Jipi qui est plein d'intérêt et prouve que l'artiste a plus d'une corde à son appareil photographique.

Au "surprenant" de Yugcib et au "dérangeant" de Jean-Pierre Poccioni, j'ai envie d'ajouter l'adjectif "choquant" car j'avoue avoir été quasi choqué par ce petit corps sans tête. Mais ça ne veut pas dire que je rejette cette photo que je trouve au contraire tout à fait intéressante. J'aime un peu moins le titre que je trouve trop premier degré par rapport au surréalisme de l'image.

Merci à vous pour ces belles réflexions analytiques.

Personnellement je suis très intéressé par les observations de Yugcib et de Jean-Pierre... finesses qui me construisent, car le regard des autres m'aide parfois à mieux me comprendre et surtout à comprendre le sens de mes démarches.

Merci à toi aussi François qui rejoint l'aspect de la provocation soulignée surtout par Jean-Pierre. Je suis cette fois-ci très content de mon titre même si on pourrait trouver un autre titre intéressant. C'est le mot « plus » qui est fort ici au lieu du pas... Trop complexe à expliquer (bien dans un sens cette complexité) et je n'analyserai pas ma photographie !!!

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Confusions

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Décomposition

Ces deux images sont intéressantes, l'une à mes yeux, Décomposition, un peu plus originale par cette étrange opposition ciel/pierre et la hardiesse du déséquilibre accepté, en réalité une photographie que je trouve tout simplement extraordinaire...

Pourtant ce qui me frappe encore plus que les qualités intrinsèques de ces photographies, c'est d'y retrouver le style d'un photographe que je commence à connaître. L'existence d'une voix, d'une identité particulière c'est une des définitions possibles de la création de talent. Tant et tant de prétendus artistes ne sont que des copistes, parfois inconscients; il faut donc toujours souligner les créations authentiques, les réelles émanations d'une personnalité artistique. C'est si rare!

A noter qu'il en est de même en littérature ou dans les autres formes d'art. D'où la nécessité absolue pour un créateur de posséder une profonde culture.A tout écrivain débutant qui sollicite des conseils, je réponds: lisez!

Donc, un fois de plus, Bravo Jipi.

cette photographie suscite en moi la notion de liberté, le vol des oiseaux au nombre de trois survolent le toit d' une forteresse, une fenètre fermée de barreaux, 3 écussons , 3 créneaux à fusils.

très insolite, très réussi! bravo!

Je suis un peu surpris qu'on puisse évoquer la liberté face à cette forteresse aveugle et close par de solides barreaux !

Liberté des oiseaux peut-être même si leur vol au-dessus des prisons est le plus souvent rappel cruel de la liberté perdue que le contraire.

Mais après tout, l'interprétation qui est une des façons de regarder une photographie présente l'avantage d'être non discutable. C'est l'affirmation du "je" face à l'image qui devient une sorte de Rorschach.

Est-ce un hasard si les créations plastiques de Majalis évoquent fortement les aléas du Rorschach ?

C'est quoi cette comparaison avec les aléas,?
le "je "existe!
j'ai simplement voulu dire que ce vol d'oiseau évoque la liberté en comparaison avec la prison et l'enferment,pas le contraire.

Majalis,

Je n'avais pas compris votre pensée. Cela arrive souvent sur un forum où on ne médite pas chaque ligne des heures, n'en prenez pas ombrage !

Quant à ma comparaison vous êtes libre de la rejeter mais elle me semble pertinente. De plus cette comparaison n'est en rien dévalorisante, c'est une simple impression qui n'engage que moi.

Jean-Pierre Poccioni a écrit:

Ces deux images sont intéressantes, l'une à mes yeux, Décomposition, un peu plus originale par cette étrange opposition ciel/pierre et la hardiesse du déséquilibre accepté, en réalité une photographie que je trouve tout simplement extraordinaire...

Pourtant ce qui me frappe encore plus que les qualités intrinsèques de ces photographies, c'est d'y retrouver le style d'un photographe que je commence à connaître. L'existence d'une voix, d'une identité particulière c'est une des définitions possibles de la création de talent. Tant et tant de prétendus artistes ne sont que des copistes, parfois inconscients; il faut donc toujours souligner les créations authentiques, les réelles émanations d'une personnalité artistique. C'est si rare!

A noter qu'il en est de même en littérature ou dans les autres formes d'art. D'où la nécessité absolue pour un créateur de posséder une profonde culture.A tout écrivain débutant qui sollicite des conseils, je réponds: lisez!

Donc, un fois de plus, Bravo Jipi.

Un tout grand merci à toi Jean-Pierre.

La culture pour un créateur ? Fondamental en effet.

majalis a écrit:

cette photographie suscite en moi la notion de liberté, le vol des oiseaux au nombre de trois survolent le toit d' une forteresse, une fenètre fermée de barreaux, 3 écussons , 3 créneaux à fusils.

très insolite, très réussi! bravo!

Merci à vous également Majalis !

Le chiffre trois en effet.

Je trouve également que la Décomposition de cette envolée trinitaire est particulièrement réussie, c'est du Jipi de classe internationale !

Personnellement je ne vois pas de prison malgré la présence des barreaux. A ce stade-ci de mon dialogue avec cette photo, je vois une très belle demeure, à la fois solide comme le roc et céleste.

La photo précédente m'avait un peu moins parlé.

J'ai évoqué une forteresse ( l'image de la prison n'était liée qu'à une digression explicative) et François voit une maison. Il a sans doute raison dès lors qu'on observe que les meurtrières font de cette maison... une maison fortifiée et bien défendue.

Cela dit nous sommes probablement un peu trop dans l'explicatif. Nous savons pour le fréquenter depuis quelques années que Jipi n'est pas un photographe à clés même s'il ne lui déplait pas de s'en donner l'air histoire de nous voir imaginer mille solutions au problème qui n'existe pas.

Conclusion, c'est du côté de Borges qu'il faut loucher...

Je suis d'accord pour dire que les photos de Jipi ne se réduisent pas à des énigmes dont il faudrait trouver la clé, c'est pourquoi je parlais de "dialogue" dans mon précédent message et je me bornais à exprimer ce que cette photo me dit à moi, sans chercher à expliquer.

Cela dit, expliquer et interpréter peut être intéressant aussi, et je pense que personne ne doit s'en priver s'il en a envie.

Tout à fait d'accord!

Merci François pour ton commentaire.

Chacun est libre effectivement d'interpréter ( et vous savez que je ne donne pas les éventuelles clefs !).

Borges... j'aime beaucoup !

Un aspect sur lequel j'apprécie travailler pour le moment est le réel/l'illusion du réel. Parfois on ne sait plus si ce que l'on voit est réel ou non.

Regardez, par exemple, la photographie qui précède Décomposition... curieux de découvrir ce que vous voyez !!!

Réel, illusion du réel, illusion d'un irréel. Quand je disais Borges...

Et en effet la photographie sur laquelle tu attires notre attention ( ce faisant le jeu est pipé!) offre un de ces doublons possibles dont tu aimes jouer.

J'offre donc une interprétation nouvelle : Jipi est en réalité un agent double, un homme de l'ombre qui joue avec la lumière et ironise sur notre sempiternelle ignorance de gens simples ( simple un adjectif qui ne l'est pas car bien souvent il cesse d'être le contraire de double)

Mais sommes-nous tous de ces gens à foncer et sauter dans le cadre absent d'une fenêtre murée...ou pas ?

Fenêtre murée ou pas...

Peut-être que oui. Peut-être que non !!!

Jipi a écrit:

Fenêtre murée ou pas...
Peut-être que oui. Peut-être que non !!!

Certes... mais comme le dit Jean-Pierre Poccioni, si le photographe attire lui-même l'attention sur le sujet de son cliché, les dés ne sont-ils pas légèrement pipés ?

Car là mon cher Jipi tu viens bel et bien de nous donner une clé, grosse comme une maison, en t'offrant au passage une jolie contradiction par rapport aux messages précédents.

En même temps je comprends et excuse largement cette réaction de l'artiste qui ne peut s'empêcher d'attirer l'attention sur ce qu'il a voulu faire quand il voit que cela échappe au public. Je tombe moi-même souvent dans ce piège lorsque je présente certaines de mes chansons dont le second degré n'est pas perçu.

Tu as raison François !

J'ai, pour une fois, failli à mes intentions !!! Erreur passagère !

Je ne le ferai plus !!!

Si on voit des choses ou si on ne voit pas tant pis. On peut aussi voir d'autres choses... voulues ou non par le créateur !

Jipi a écrit:

On peut aussi voir d'autres choses... voulues ou non par le créateur !

Et c'est ce qui rend l'art à mes yeux tellement plus intéressant que les équations mathématiques !

Jipi a écrit:

J'ai, pour une fois, failli à mes intentions !!! Erreur passagère !

Je ne le ferai plus !!!

Ca arrive aux meilleurs d'entre nous !