Des photos réalisées par Jipi

Il faut dire aussi que ces sapins réunis en conseil (des sages ou des conspirateurs, je me le demande...) ont quelque chose de très humain !

Amusant ce que tu dis. Un personne a écrit : « La silhouette des arbres donne l'impression de religieuses qui s'acheminent vers la porte d'un couvent ... » !!!
Ce sont décidément des arbres humanisés !!!

Et pourquoi pas un groupe de burqas triplement grillagées : une grille derrière, celles des fenêtres aveugles, celles enfin qu'on ne voit pas et qui cachent les yeux.

Je ne crois pas qu'une photo raconte une histoire. Une histoire a un début, une fin et comporte des péripéties. La photographie n'est qu'un instant de "quelque chose" qui n'a ni début ni fin et à quoi nous donnons artificiellemnt une existence.

callinira a écrit:

Et pourquoi pas un groupe de burqas triplement grillagées : une grille derrière, celles des fenêtres aveugles, celles enfin qu'on ne voit pas et qui cachent les yeux.

Je ne crois pas qu'une photo raconte une histoire. Une histoire a un début, une fin et comporte des péripéties. La photographie n'est qu'un instant de "quelque chose" qui n'a ni début ni fin et à quoi nous donnons artificiellemnt une existence.

Intéressante votre réflexion à propos de la photo qui raconte ou non une histoire. En fait on devrait plutôt dire qu'une photo peut éventuellement suggérer une ou des histoires dans l'esprit du spectateur sans pour autant raconter une histoire elle-même.

Autre chose : Non seulement j'entends parfois dire autour de moi qu'une bonne photo doit raconter une histoire. Ce qui pour moi est totalement faux. Tout d'abord pour la raison que vous évoquez, ensuite parce qu'une bonne photo ne doit pas nécessairement suggérer une ou des histoires, enfin parce que le critère narratif n'est pas nécessairement pour moi un critère de qualité. Et puis il y a aussi des photos qui suggèrent une ou des histoires et qui ne sont pas nécessairement de qualité.

Une photo sympathique pour une attention qui l'est tout autant ...

Et au passage, quel oeil ce Jipi !

Une photo sympathique en effet et qui présente un jeu de regards amusant et intéressant.

La photo précédente (de père en fils) dégage quant à elle une certaine dynamique qui ne m'a pas frappé au premier regard (d'où mon absence de commentaire) mais qui, maintenant qu'elle m'est apparue, me plait beaucoup (je n'ai hélas pas le temps de développer mais je me comprends.) C'est une photo que j'imaginerais bien en très grand dans un lieu public par exemple.

... Je n'imagine pas du tout cette photo en couleurs ! Même si j'imagine la scène "dans le vrai" (un jour de pluie ou de soleil).
Pour moi qui adore les "minous", c'est super !
Arriverais-tu à photographier un lézard, ou plusieurs lézards (lézards gris) courant sur le dessus d'un mur rocailleux? De telle manière que l'on percevrait le battement des flancs du lézard ?

yugcib a écrit:

... Je n'imagine pas du tout cette photo en couleurs ! Même si j'imagine la scène "dans le vrai" (un jour de pluie ou de soleil).
Pour moi qui adore les "minous", c'est super !
Arriverais-tu à photographier un lézard, ou plusieurs lézards (lézards gris) courant sur le dessus d'un mur rocailleux? De telle manière que l'on percevrait le battement des flancs du lézard ?

Ah ! Oui... je me souviens de ce petit chat que tu adorais et qui a disparu un jour. Celui des voisins je pense. Isis ?

Pour le lézard, cela pourrait être possible, mais pas vraiment dans ma région !!!

DMLA de l'objectif ?

DMLA de l'esprit.

Jipi a écrit:

DMLA de l'esprit.

Aurais-je l'esprit tordu ? (écrit, bien sûr, avec le sourire)

Non ! C'est la DLMA du mien !!!

Je trouve cette photo à la fois très belle (les bleus, les lignes, les formes géométriques) et étonnante (le reflet de cet immeuble qui semble se disloquer, en contratste total avec les lignes parfaitement droites des autres immeubles).

J'aime beaucoup.

Se pourrait-il qu'elle ait été prise à Bruxelles du côté de la place Schuman ?

Merci John de ton regard.

J'ai envoyé cette photo à quelques connaissances avec le texte ci-joint :

« Une troublante incertitude...

Envie de vous partager ma dernière petite création au titre habituellement symbolique.

Envie de vous parler, à travers cette image, de nos certitudes alors que seule une troublante incertitude devrait traverser nos pensées.

De ces certitudes que nous avons tous et qui nous empêchent de nous faire bousculer par l’autre,
trop certains que nous sommes de l’éminence de nos propos, de la soi-disante vérité que nous croyons détenir.

Certitudes tellement incertaines de l’homme qui croit pouvoir dominer le monde avec son goût du pouvoir, avec son arrogance souveraine,
avec sa course folle contre le temps, avec sa dictature des marchés financiers, avec sa croyance en sa capacité illusoire de dominer la maîtresse nature qui le fragilise pourtant comme un château de cartes balayé par le tsunami de certaines forces vives et tellement plus fortes que son être de poussière dans l’infini…

Un monde peut donc s’écrouler et laisser la place à un jour nouveau que nous serons forcés de regarder, ébahis comme un enfant qui a encore tout à apprendre et qui n’aura d’autre choix que l’humilité. »

Jipi a écrit:

Un monde peut donc s’écrouler et laisser la place à un jour nouveau que nous serons forcés de regarder, ébahis comme un enfant qui a encore tout à apprendre et qui n’aura d’autre choix que l’humilité. »

Ce sont là des idées générales et, comme l'a dit Paul Veyne, "je ne crois pas aux idées générales, ces vêtements trop amples de la pensée."

Je peux concevoir, Callinira, que vous n'aimez pas les idées générales, mais il s'agit plutôt ici d'une vision poétique... à partir d'une image photographique.

Aussi, si cela vous intéresse, je vous propose de lancer un débat sur la valeur des idées particulières et ce dans un autre sujet que vous pouvez même lancer et introduire longuement si vous le désirez ! Ce serait même très intéressant.

... Je ne vois pas dans cette photographie "une troublante incertitude", une idée générale ou particulière qui, d'emblée ou après réflexion, viendrait...
L'image seule, telle qu'elle est directement perçue, compte... Ainsi ce contraste dans les formes : une forme bouleversée et presque mouvante, et une forme en deux plans immobiles et géométriques s'inscrivant dans une perspective.

Cela dit, je partage ton envie de parler, Jipi, à travers cette image, de "nos certitudes alors que seule une troublante incertitude devrait traverser nos pensées"...

Cela dit encore, une vision poétique à partir d'une image photographique, d'un dessin, ou même d'une "peinture avec des mots"... Me semblera toujours plus crédible, plus vraie, plus saisissante... qu'une idée générale ou particulière, même fort bien et fort clairement exprimée, mais sans image donnant vie à l'idée.

Merci Yugcib pour ta réflexion intéressante sur cette photo.

Troublante, car nous n'aimons pas les incertitudes : celles-ci nous troublent toujours, nous font perdre pied comme cette image un peu perturbante (créant donc une incertitude) que certains pensent truquée...

yugcib a écrit:

... Je ne vois pas dans cette photographie "une troublante incertitude", une idée générale ou particulière qui, d'emblée ou après réflexion, viendrait...

Ma citation ne s'appliquait pas à la photographie, mais au commentaire de Jipi " un monde peut s'écrouler..." (Je cite de mémoire). Je ne crois pas à l'interprétation qu'il donne, ici, et en général.Je trouve ses conclusions trop générales donc trop vagues et interchangeables. Par interchangeables je veux dire qu'elles peuvent s'appliquer indifféremment à une photographie, un texte ou n'importe qu'elle production.

Je reste froide devant cette photographie qui pour moi n'est rien d'autre qu'une construction. Un immeuble tremblant à la surface d'un plan d'eau m'aurait touchée davantage de même que m'avait touvchée une de ses photographies représentant des sièges relevés. Un seul était ouvert. Je suis souvent retournée à cette photographie.

Tout est souvent construction Callinira (mais pas toujours !) en photographie...

La belle photo d' André Kertesz (montrée par Jean-Pierre Poccioni) est aussi construction.

Encore faudrait-il savoir ce que vous appelez par « construction » ?

Jipi a écrit:

Tout est souvent construction Callinira (mais pas toujours !) en photographie...

La belle photo d' André Kertesz (montrée par Jean-Pierre Poccioni) est aussi construction.

Encore faudrait-il savoir ce que vous appelez par « construction » ?

Plutôt que "construction", j'aurais dû dire "composition". Si je me réfère à la déclaration de Cartier-Bresson, "Photographier, c'est mettre dans la même ligne de mire la tête, l'oeil et le coeur", je dirai qu'ici, il manque le coeur.

Magnifique citation de Bresson qui fait partie de mes 12 citations de rêve en tant que photographe.
Si le coeur vous semble ici plus discret (je comprends bien ce que vous voulez dire), il est malgré tout présent.
Mais il est sans doute moins présent que sur la photo en noir et blanc que vous aimez beaucoup.
L'histoire du coeur permet d'ailleurs, en photographie, de dire tout et n'importe quoi.
Un exemple que je donne souvent aux photographes est l'image de la feuille d'arbre isolée au milieu d'une route : cela pourrait être une affaire d'émotion (et donc de coeur), car la feuille seule peut signifier l'abandon ou la solitude, etc.
Mais il est clair que certaines photos dites conceptuelles ou minimalistes (deux termes par ailleurs fortement galvaudés) relèvent davantage de la construction intellectuelle et ne m'intéressent pas si elles ne sont pas porteuses d'au moins un sens.
Personnellement je pense surtout que la photo doit avoir du sens (je parle même de la multiplicité de sens qui permet des interprétations multiples).