Des photos réalisées par Jipi

Merci à François qui m'a aidé pour la meilleure traduction en anglais d'un titre français que je voulais ouvert : on y  est arrivé !


Rêves de paupières closes / Closed eyelids dreams


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Je vois trois points communs entre les deux dernières photos : composition très maîtrisée, prédominance de la verticalité et humanisation (ou dois-je dire anthropomorphisme ?) des objets.

Ce cocktail Jipi-esque donne des images qui sont non seulement très belles à regarder mais aussi devant lesquelles on peut rester "un certain temps" pour le plaisir de l'analyse et de la recherche de sens.

Tiens, je note qu'une autre photo postée récemment mettait également en scène des volets roulants... Jipi ferait-il un travail sur la symbolique du volet ?

Merci François de ton regard sur cette photographie !

Cette thématique m'intéresse en effet, mais je ne me focalise pas sur elle.

Humanisation des objets : très intéressant et pas faux du tout !

D'autres thématiques m'intéressent également pour le moment (je crois l'avoir déjà écrit je pense) : le vrai/le faux, le mensonge/la vérité, le réel/l'illusion du réel, le caché / le découvert (voir les volets entre autres), la mise en abyme, etc...

Hum, étrange étrange. Cette photo évoque bien sûr le golgotha et le calvaire du Christ mais en même temps on voit bien que c'est une fausse montagne, une sorte de trucage ou de trompe l'oeil. Le titre dès lors me laisse perplexe.

L'ensemble me paraît un peu artificiel, ce n'est peut-être pas le cas mais c'est l'impression que j'en ressors, et cela m'empêche d'entrer dans l'histoire que pourrait raconter cette image.

Aucun trucage, mais un assez long travail de transformation en noir et blanc (comme d'habitude !).

On ne se bouscule pas pour commenter par ici. Les (innombrables) membres auraient-ils peur de Jipi ?

Les innombrables membres ne sont pas intéressés ici.

Jipi a écrit:

La souffrance

En effet, ériger un instrument de torture en symbole d'une religion en dit long. Je pense que tu as eu raison de colorer l'image de manière si déprimante et sombre.

... C'est curieux (et je ne me l'explique pas) mais cet escalier m' a d'emblée fait penser à une autre image qui s'est formée dans mon esprit (et qui pourrait être une photo prise... de l'intérieur d'une cabine d'ascenseur en arrêt, ouverte (sans porte) devant un mur de ciment grumeleux, un mur brut, un mur qui serait comme la paroi d'un puits...

Merci Giles pour le commentaire.
Yugcib : bien heureux si cette dernière photo renvoie à une image de ton esprit...

Image forte jipi, comme souvent et avec la dimension particulière du noir et blanc qui vient apporter un surcroît de densité et contre toute logique, de vérité.

L'escalier, le trou noir, ombre et lumière, images à la Borges qui doivent parler à Giles...

Une remarque: les commentaires sont souvent marqués par la préoccupation du sens. Est-ce ce qu'on nomme rationalisme occidental?


Ps : Jipi observera que je ne commente pas le titre !

Pourquoi pas une visite guidée de ton site ? Un regard sur des séries et non des images isolées ?

Je n'étais pas particulièrement attiré par cette dernière photo de prime abord, mais le titre m'a incité à la regarder de plus près (c'est tout l'intérêt des titres selon moi) et maintenant je dirais que... il y a un lézard !

L'aviez-vous vu ?

Je ne l'ai pas vu parce qu'il n'était pas sur la photo au moment où j'ai regardé ! Voilà bien les conséquences de ce style que j'ai dit "à la Borges"

Jean-Pierre Poccioni a écrit:

Je ne l'ai pas vu parce qu'il n'était pas sur la photo au moment où j'ai regardé !

Jipi aurait mis une nouvelle version de sa photo nuitamment, en catimini, sans nous prévenir ?

Jean-Pierre Poccioni a écrit:

Image forte jipi, comme souvent et avec la dimension particulière du noir et blanc qui vient apporter un surcroît de densité et contre toute logique, de vérité.

L'escalier, le trou noir, ombre et lumière, images à la Borges qui doivent parler à Giles...

Une remarque: les commentaires sont souvent marqués par la préoccupation du sens. Est-ce ce qu'on nomme rationalisme occidental?


Ps : Jipi observera que je ne commente pas le titre !

Il y a un lézard effectivement !!! Faut toujours prendre le temps de regarder en profondeur !!! Pas moi qui l'ai ajouté, mais je savais qu'il était là à la prise de vue.

Blague à part, Jean-Pierre, je te remercie tout d'abord pour ton appréciation comme je remercie les commentaires des autres membres.

J'ai beaucoup apprécié ton commentaire. Je me demandais si un jour on allait aborder l'essentiel. Et l'essentiel pour moi passe avant les sens de la photographie.

Préliminaire : Les gens s'imaginent que la photographie, c'est appuyer sur le déclencheur. Pour beaucoup, c'est cela effectivement sans doute.

Pour moi c'est d'abord ne pas appuyer sur le déclencheur...

Dans mon site officiel figurent mes 11 citations de rêve (pas une de moins, pas une de plus) et notamment celle-ci :

« La photographie est l’art de ne pas presser sur le bouton. » (Frank Horvat)

Pour la dernière photographie que vous voyez, j'ai mis plus de 20 minutes pour la réaliser : nombreux déplacements, recherche de la bonne lumière, recherche du bon cadrage et surtout de la composition qui servait mon propos. Vingt minutes pour 1/125 ème de seconde !!! Notez que la durée de la prise de vue n'est évidemment pas un gage de qualité !

La photo doit être découverte et éventuellement appréciée SANS SON TITRE. Le titre, comme je l'ai déjà dit à plusieurs reprises, envoie le spectateur vers des significations diverses comme la photo en elle-même renvoie à des significations diverses.

Mais je n'ai pas envie de parler des titres ce soir : j'en ai déjà suffisamment parlé.

Jean-Pierre Poccioni signale que les gens font souvent référence aux sens (c'est leur liberté), mais, pour moi, la photographie est avant tout langage (comme la bonne littérature).

Et ce langage induit des significations diverses. Le photographe place les choses dans un espace et un temps. Il se sert de formes, de lignes, d'un cadre, d'une limite, d'un hors-image auquel la photographie renvoie éventuellement. La photographie cherche à atteindre une forme d'essentiel dont on a évacué l'accessoire. Elle serre, elle embrasse, elle étreint, elle contient. Elle offre une diversité formelle parfois étonnante : diversité qui évacue le sens premier au profit de sens seconds.

La photographie est choix : le photographe choisit telle lumière, tel traitement, telle composition, tel cadrage, tel point de force, tel point d'accroche.

Vous voyez que je n'ai pas pas encore parlé du sens ou mieux encore des sens de la photo ! Les sens viennent après ou tout au moins se juxtaposent aux aspects formels : ces derniers étant premiers.

Jean-Pierre Poccioni parle de Borgès et il n'a pas tort. On pense aussi sans doute aux structures rigoureuses d'un certain roman nouveau. En même temps les formes (en étant à la fois plein et vide, béance et coupure de vue, montée ou descente) ont une indéniable référence fantastique donc, notamment, borgèsienne.

Je ne parle que très rarement de mes photos, préférant laisser libre cours à l'imagination du spectateur. Je ne donne d'ailleurs plus les lieux ni les moments où les photos ont été prises. Cela n'a plus aucune importance pour moi.

Petite anecdote à ce propos : des connaissances sachant que je suis allé à Chypre en décembre 2011 m'ont dit : « Tu nous as donc rapporté des belles (!!!) photos de Chypre ? »

J'ai répondu : « Belles ? Je n'en sais rien. Peu importe qu'elles soient belles ou non. Pour moi le principal est qu'elles soient au moins bonnes... ».

Et j'ai ajouté : « Vous savez... vous ne reconnaîtrez sans doute pas Chypre dans mes photos !!! »

Pour mon site officiel, je vais y réfléchir Jean-Pierre. François m'en a aussi parlé.

Jipi a écrit:

Pour la dernière photographie que vous voyez, j'ai mis plus de 20 minutes pour la réaliser : nombreux déplacements, recherche de la bonne lumière, recherche du bon cadrage et surtout de la composition qui servait mon propos.

Il est très intéressant de lire de quelle manière travaille un photographe. Cependant je me demande si la manière qui consiste à saisir l'instant fugitif (un regard, la lumière sur une surface, etc.) est aussi valable à tes yeux ?

Bien entendu Giles !

Raison pour laquelle je dis souvent, par boutade, que je prends mes photos entre une seconde et une heure (mon record atteint).

J'insiste souvent sur la durée pour montrer que la patience est parfois nécessaire dans ce domaine également. Je refuse le mitraillage pour employer une expression à la mode depuis l'avènement du numérique (tiens, le numérique !!!).

Et puis je répète souvent que je préfère la qualité à la quantité des photos prises.

Je crois que la façon de prendre la photo est un détail intéressant et sans aucune importance.

On peut faire exactement ce que faisait tel ou tel grand de la photographie et produire de piètres images qui seront tout au plus correctes techniquement.

Jipi a écrit:

J'ai beaucoup apprécié ton commentaire. Je me demandais si un jour on allait aborder l'essentiel. Et l'essentiel pour moi passe avant les sens de la photographie.
(...)
Jean-Pierre Poccioni signale que les gens font souvent référence aux sens (c'est leur liberté), mais, pour moi, la photographie est avant tout langage (comme la bonne littérature).
(...)
Et ce langage induit des significations diverses. Le photographe place les choses dans un espace et un temps. Il se sert de formes, de lignes, d'un cadre, d'une limite, d'un hors-image auquel la photographie renvoie éventuellement. La photographie cherche à atteindre une forme d'essentiel dont on a évacué l'accessoire. Elle serre, elle embrasse, elle étreint, elle contient. Elle offre une diversité formelle parfois étonnante : diversité qui évacue le sens premier au profit de sens seconds.
(...)
Vous voyez que je n'ai pas pas encore parlé du sens ou mieux encore des sens de la photo !

Sans vouloir être désagréable, je trouve que tu as beaucoup parlé de sens au contraire, à moins que tu n'utilises le mot "signification" dans un autre "sens".

Jipi a écrit:

La photo doit être découverte et éventuellement appréciée SANS SON TITRE. Le titre, comme je l'ai déjà dit à plusieurs reprises, envoie le spectateur vers des significations diverses comme la photo en elle-même renvoie à des significations diverses.

Ceci aussi me paraît un peu contradictoire : si tu veux qu'on apprécie tes photos sans leur titre, pourquoi places-tu ce titre tellement en évidence au-dessus ou en-dessous de la photo? Ne devrais-tu pas songer à une mise en page qui fait que le titre n'apparaît pas si fort au premier regard? Ce n'est qu'une suggestion...

Le bon sens de François peut être ravageur. Gare aux propos approximatifs ou pire contradictoires !

J'adore cette tournure intellectuelle et j'envie celui qui peut la pratiquer sans être envoyé au bucher. Il faut dire que Jipi n'a rien d'un bourreau !

Il y a sans doute une explication maladroite de ma part qui engendre une mauvaise compréhension de mon propos.

Je vais donc faire de la traduction !!!

1) « Le langage induit des significations diverses » = le langage photographique est bien PREMIER. Les significations viennent après.

2) « Diversité qui évacue le sens premier au profit de sens seconds » = la diversité formelle ne peut qu'induire des significations variées selon le spectateur. Cette diversité formelle est, encore une fois, première.

3) « Vous voyez que je n'ai pas pas encore parlé du sens ou mieux encore des sens de la photo » = j'ai surtout insisté sur la diversité formelle pour montrer que réfléchir d'abord sur les sens du photo, c'est oublier l'essentiel, à savoir que la photographie comme la littérature est avant tout un langage comprenant plusieurs facettes évoquées plus haut. Bon, ok, j'ai parlé du sens, mais pour dire qu'il ne fallait pas en parler dans un premier temps !!!

4) Pour les titres (concept fondamental pour moi, mais tel que je conçois parfois et encore imparfaitement), ils sont un plus qui ne doit pas enfermer.

Et donc je peux les placer ici en bas comme dans les expositions d'ailleurs.