Des photos réalisées par Jipi

Infinité

Pour Jean-Pierre Poccioni


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MErci Jipi de cette attention,

Cette image est comme la mer, comme son titre, on voudrait s'y perdre en contemplation. Une très belle vision...

Superbe mise en abyme, composition parfaite, noir et blanc soigné... pas de doute, c'est du tout bon Jipi !

Un photo qui invite à la méditation (au sens oriental du terme).

Une très belle photo, Jipi, qui laisse ouvertes les portes de l'imagination.
Je trouve que la sobriété et le noir et blanc vous réussissent particulièrement.
Même impression pour les lieux qui "parlent", davantage que pour ceux qui se satisfont de séduire.

Encore, s'il vous plaît.

Merci à vous Jean-Pierre, John et Michel !

Grande beauté formelle pour cette image qui joue avec les limites de l'abstraction. Une création soutenue par l'habituelle exigence de l'auteur doublée d'une solide technique.

Peut-on simplement s'étonner que Jipi dont on connaît l'humanisme puise s'exprimer aussi dans cette relative froideur intellectuelle ?

Mystère de la création ? Distance entre la vie et l'oeuvre ? Excursion momentanée ?

Toute création sincère et vraie porte en elle matière à réflexion sur la création elle-même.

Une des plus belles photos de Jipi.

Je ne pense pas que "froideur intellectuelle" soit synonyme de "froideur" en terme de vocabulaire critique de l'image. Ce qui n'est pas une façon de m'inscrire en faux contre l'expression de John qui reste pertinente dans son contexte, mais de préciser que ma pensée portait non sur l'image elle-même ( à ce titre Infinité est une image bien plus "froide" que Ephémère) mais sur la posture du créateur, la fibre humaine sur laquelle il fonde son action d'artiste.

Autrement dit j'ai quelques difficultés à me représenter Jipi en créateur conceptuel alors qu'il prouve souvent qu'il l'est aussi.

Encore une histoire d'"image" direz-vous ! Image de l'homme opposée à celle du créateur.

Un tout grand merci Jean-Pierre, Gosayn et John !

Belle réflexion Jean-Pierre : effectivement plusieurs approches sans pour autant être disparates sont inscrites au fond de moi mais des fils plus ou moins explicites les rassemblent.

Il est évident que la froideur ou chaleur que l'on attribue à une image dépend en grande partie de ce que l'on y voit, ou pour être plus exact de ce que l'on y projette, c'est-à-dire de ce qu'on décide d'y voir.

Je comprends qu'on puisse qualifier de froide la mise en abyme des portes de pierre dans Infinité, mais moi il se fait que cette photo m'évoque des choses plutôt chaudes. Je n'en dirai pas plus...

Même la texture des pierres dans ce merveilleux noir et blanc m'apparaît comme chaleureuse, si je puis dire, alors que les colonnes blanches d'Ephémère et les multiples formes géométriques présentes dans cette photo me renvoient à des idées plus froides.

Toutefois, si je décide de centrer mon attention sur la partie de la photo qui justifie son titre, ma perception peut basculer vers un tout autre univers. Et c'est cela que je trouve génial dans cette photo, comme dans plusieurs autres photos de Jipi : elles ne se contentent pas d'être subtilement esthétiques, elles n'invitent pas seulement au voyage ou à l'observation, mais elles suscitent des interprétations.

Que ce soit un roman, une peinture, un film ou une photo, ce que j'aime par dessus tout dans l'art c'est quand il me demande d'interpréter.

J’ajoute un peu tard ma voix à cette belle unanimité dans les appréciations. C’est de l’excellent Jipi et je suis fort séduit par les photos récentes qui témoignent d’une sûreté affirmée du regard.
Plutôt que de froideur, je parlerais de rigueur à propos de cette photo. Rigueur par la construction et par la cohérence dans la déclinaison de matières lisses et brillantes. Et tout cela est servi par une technique irréprochable. J’attends la suite avec intérêt.

J'ai constaté que mon expression " froideur intellectuelle" a été mal comprise et je précise donc ma pensée:

Dans mon esprit il n'est pas question de froideur ( sans adjectif) de l'image elle-même, ce qui impliquerait un a priori subjectif difficile à cerner et encore moins de froideur chromatique peu pertinente vis à vis d'un noir et blanc.

La mot froideur corrigé par l'adjectif intellectuelle renvoie à la notion de concept, de théorie opposée ( un peu sommairement je le concède) à la notion de sensibilité ou émotion sensible. Je n'ai pas voulu employer le mot conceptuel parce qu'il est déjà confisqué par les arts plastiques pour autre chose ( qui n'est pas sans rapport mais pas identique)

Quant à moi je parlais de froideur tout court, appelons ça un sentiment ou une impression, mais que Jean-Pierre Poccioni se rassure, j'avais bien compris la distinction entre sa froideur et la mienne, si vous me permettez cette petite boutade (qui est purement gratuite car à vrai dire je ne nous trouve froids ni l'un ni l'autre !)

Michel Barthélemy a écrit:

J’ajoute un peu tard ma voix à cette belle unanimité dans les appréciations. C’est de l’excellent Jipi et je suis fort séduit par les photos récentes qui témoignent d’une sûreté affirmée du regard.
Plutôt que de froideur, je parlerais de rigueur à propos de cette photo. Rigueur par la construction et par la cohérence dans la déclinaison de matières lisses et brillantes. Et tout cela est servi par une technique irréprochable. J’attends la suite avec intérêt.

Merci Michel ! Vu un peu tardivement.

J'aime beaucoup la photo "Ephémère" Jipi, Je l'adore. J'aime beaucoup vos photos en noir et blanc.
J'ai également visité votre site. Bravo, il est bien fait et très agréable de s'y aventurer en découvrant vos oeuvres.

Merci Mireille !

Les ailes du rêve / Wings of dream


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PS : Je parlerai plus tard de cette photo qui suscite des commentaires analytiques intéressants (j'aime l'analyse de l'image) et qui accompagne mes voeux pour 2011.

Vu le titre qui parle du rêve, doit-on comprendre que les commentaires que tu évoques sont d'ordre psychanalytiques ou analytiques tout court ?

Cette photo est étonnante et elle me donne envie de te poser des questions, mais oserais-je ... ? Allez, je prends le risque...

Je suppose que ce qu'on voit à gauche est un immeuble à appartements, une sorte de HLM. Je dis "je suppose" parce que c'est ce que je crois reconnaître et en même temps ça me paraît impossible qu'un immeuble puisse prendre cette forme. A moins que l'image n'ait été retouchée ? Mais ça m'étonnerait vu que tu n'es pas un grand partisan de la retouche, si j'ai bien compris. Alors, comment as-tu fait pour prendre cette photo ?

Merci d'abord, John, pour ton regard sur cette photo.

1) Cette photo n'est pas truquée. L'immeuble existe. L'oiseau était là (sans doute un instant décisif pour employer l'expression de
Résultats de recherche Henri Cartier-Bresson ?).

2) Je n'utilise qu'occasionnellement les trucages. J'en montrerai une prochainement. Ces trucages font parfois basculer l'image vers un axe surréaliste. Encore que ce surréalisme peut être obtenu sans trucage. Voir la vision à la fois poétique, surréaliste et sans trucages de René Maltête.

3) J'utilise seulement dans toutes mes photos les retouches classiques que l'on utilise/utilisait dans le laboratoire argentique : contraste, niveaux, courbes...

4) J'en reviens au lieu. Cet immeuble existe bien en France. Ce n'est pas un HLM. Il est situé dans la capitale française dans un lieu que j'aime visiter sur le plan photographique, mais où je n'aimerais jamais vivre ! Jean-Pierre le reconnaîtra peut-être.

5) Puisque tu me poses des questions bien intéressantes, puisque je suggère des devinettes, je pose à mon tour d'autres questions.

Que vois-tu de particulier dans cette photo (qui peut d'ailleurs sembler être un instant décisif pour employer l'expression de Henri-Cartier Bresson) ?

Je ne suis pas le prof qui propose des questions à ses élèves !!! Mais je trouve le jeu intéressant, car je crois que la vérité n'existe pas.
Je pense que la vérité jaillit du pluriel des regards pour employer l'expression de Roland Barthes.

J'adore de plus en plus l'analyse photographique. Je la propose occasionnellement dans les groupes que je fréquente en partant d'oeuvres de photographes comme Willy Ronis par exemple.

En fait cette image est plurielle (souvent dans mes photographies d'ailleurs), car elle offre plusieurs sens et l'on peut y découvrir plusieurs choses...

Une connaissance française a vu pas mal de chances sur le plan de la composition et c'est très intéressant (je vous soumettrai quand j'aurai son texte définitif).

On peut, à partir de cette image, rêver et penser à plein de choses en fait, liées à notre sens de l'observation, à notre culture, à notre mémoire...

Au risque de court-circuiter l'inspiration de John je me risque au jeu du "que vois-tu?"

Je vois une belle image, formelle et tout d'abord muette.

Il faut la faire parler et j'ignore d'où vient cette injonction.

De l'image elle-même qui aurait cette vertu ?

Je vois ensuite un jeu complexe d'oppositions autour des deux pôles de l'image: l'immeuble ( que je n'identifie pas) et l'oiseau. Ces oppositions (matière solide/ air , minéral/organique, lourd/léger, déséquilibre/équilibre, organisé/ inorganisé, etc. tant je suis aspiré par l'infini des possibilités.

Ensuite ?

L'immeuble fascine par son organisation qui évoque la ruche et la structure fractale donc mathématique tandis que l'oiseau semble une métaphore de la liberté ( image classique) mais aussi de la fragilité et de la solitude.

Allant plus loin je trouve des paradoxes: l'immeuble peine à trouver l'équilibre qui semble naturel à l'oiseau qui est dans une totale aisance.

Encore plus loin je pressens une menace orientée de la gauche vers la droite.

Voilà. Une façon de dire que cette photographie est un réservoir symbolique sans fond.

Et puis tout simplement: bravo !

Au premier regard j'ai trouvé cette photo froidement géométrique et elle ne m'a pas vraiment plu, tout comme la précédente d'ailleurs.

J'ai ensuite observé ce bâtiment fait de rectangles et de triangles, il m'a semblé plat et déformé, donc irréel. Premier pas dans le rêve.

Puis j'ai pensé à la ruche, comme Jean-Pierre, mais cela ne m'a conduit nulle part.

Enfin, en laissant vagabonder mes yeux et mon esprit le plus librement possible sans chercher à tout prix à voir du sens, je vois le bâtiment se transformer en la proue d'un bateau qui avance à toute allure vers l'oiseau. Cet oiseau qui me semble si petit, presque trop petit. Une idée me traverse : David contre Goliath.

Et si le bâtiment était en train de s'effondrer ?

Je m'arrête là pour l'instant et laisse l'oiseau s'envoler vers 2011 où je le rejoindrai bientôt.

P.S.: En effet, cette photo est plurielle et, même si esthétiquement ce n'est pas ma préférée (goûts personnels), je la trouve fascinante. Du tout bon Jipi, une fois de plus !

Une photo excellente d’un point de vue purement esthétique et riche de multiples interprétations.
Contrairement au cheminement de John, elle m’a séduit d’emblée. Question de sensibilité vraisemblablement. Par contre, comme lui, j’ai aussitôt pensé à la proue d’un navire. Avec un étrange côté croisière carcérale en opposition à l’oiseau-liberté.

Je ne parviens pas à comprendre la perspective de cette structure dont les angles semblent ne pas être orthogonaux et dont la face latérale droite est bizarrement absente. Je m’interroge, s’agit-il d’une audace architecturale ou d’un effet trompe-l’œil dû au cadrage ???

J’ai comme Jean-Pierre ressenti le dialogue expressif entre caractéristiques plastiques opposées, un aspect esthétique qui a été exploité par Itten dans ses cours au Bauhaus.

Une élégante sobriété, une porte ouverte à l’imagination, de l’excellent Jipi.

Un immeuble laminé aux fenêtres aveugles qui s'abat doucement comme une carte. Un échiquier où se joue on ne sait quelle partie. Un oiseau, symbole de l'âme, qui vole bas. Cette photographie génère un léger malaise.

Je précise, au cas où cela n'apparaîtrait pas, que mon jugement est totalement subjectif : je ne suis pas photographe.