Quel est le dernier film que vous avez vu et apprécié ?

Jipi a écrit:

Hugues Dayez est effectivement une bonne référence sur le plan de la critique cinématographique.

Citation :

D'accord,sur quelle chaîne ? j’essaierai de trouver.

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Marilou a écrit:

François a écrit:

j'ai toujours trouvé que le cinéma était un art plutôt mineur, très loin derrière la littérature pour ce qui est de la profondeur.

Et que penser de la photographie, de la peinture, de la sculpture, de la musique ? Je trouve cela un peu dommage cette hiérarchisation, un peu trop facile. Donc si je considère la littérature comme en dessous du cinéma, puis-je penser que Musso est un bon divertissement, qu'il plait aux français et que c'est très bien comme ça, parce-que l'histoire est simplement sympa ?

Donc Kubrick, Haneke, Wes Anderson, Malick, par exemple, font un cinéma pour spécialistes ? Je ne crois pas.

Le mot "mineur" n'est peut-être pas bien choisi, ce n'est pas que je fasse une hiérarchie théorique entre les arts, c'est plutôt une constatation tout ce qu'il y a de plus empirique. Si je compare la "nourriture" intellectuelle, culturelle voire spirituelle que me procure un très bon roman et un très bon film (je ne parlais bien sûr pas des navets ni des romans de gare, mais vous l'aviez compris hein ?), je constate que le roman sort gagnant haut la main. Ca ne veut pas dire que les grands films ne m'apportent rien mais je dis qu'entre les deux pour moi y'a pas photo.

Je ne sais pas vous, mais moi quand je compare n'importe quel film que j'ai trouvé excellent (par exemple "Une séparation") avec n'importe roman que j'ai trouvé même simplement bon, je me rends compte que je garde du roman un souvenir nettement plus fort et plus précis. Il me semble que le cinéma n'a pas la même possibilité d'aller autant au fond des choses parce qu'il ne peut que montrer et suggérer.

Mais tout cela est très discutable, j'en suis bien conscient, et loin de moi l'idée de vouloir cracher sur le cinéma qui est un art que je respecte et apprécie mais disons que je ne le mets pas sur un piédestal.

Citation :

Le mot "mineur" n'est peut-être pas bien choisi, ce n'est pas que je fasse une hiérarchie théorique entre les arts, c'est plutôt une constatation tout ce qu'il y a de plus empirique. Si je compare la "nourriture" intellectuelle, culturelle voire spirituelle que me procure un très bon roman et un très bon film (je ne parlais bien sûr pas des navets ni des romans de gare, mais vous l'aviez compris hein ?), je constate que le roman sort gagnant haut la main. Ca ne veut pas dire que les grands films ne m'apportent rien mais je dis qu'entre les deux pour moi y'a pas photo.

C'est un point de vue respectable que je ne partage pas ;-)

Citation :

Je ne sais pas vous, mais moi quand je compare n'importe quel film que j'ai trouvé excellent (par exemple "Une séparation") avec n'importe roman que j'ai trouvé même simplement bon, je me rends compte que je garde du roman un souvenir nettement plus fort et plus précis. Il me semble que le cinéma n'a pas la même possibilité d'aller autant au fond des choses parce qu'il ne peut que montrer et suggérer.

Idem, cela dépend du film, cela dépend du livre. Au fond des choses... c'est vague comme concept pour moi... Et au final, n'est-ce pas intellectuellement intéressant de faire un film forcément limité par le temps (et encore, avez-vous vu Berlin Alexanderplatz de Fassbinder - bon, ok c'est tiré d'un bouquin mais il s'en éloigne fortement, 900 minutes en 14 épisodes) plutôt qu'un livre où l'auteur délaye, s'épanche, se regarde écrire ?
Evidemment, le pouvoir du livre, c'est de ne pas imposer des images au lecteur comme le fait le cinéma. D'où pour moi une nature intrinsèquement violente du cinéma, ou plutôt de ce que je recherche au cinéma. Quand je dis violence, bien sûr je veux dire être bougé, bouleversé, remué, parfois choqué et c'est sans doute en cela que pour moi la mise en scène est importante.

Citation :

Mais tout cela est très discutable, j'en suis bien conscient, et loin de moi l'idée de vouloir cracher sur le cinéma qui est un art que je respecte et apprécie mais disons que je ne le mets pas sur un piédestal.

A t-on besoin d'un piédestal ? ;-)

Tiens, j'avais oublié un "auteur" majeur du cinéma, Bergman, qui a écrit la plupart des scénario de ses films...

Ps : j'ai écouté les chroniques de Hugues Dayez, je ne trouve vraiment pas cela terrible, l'impression de voir ceux de notre télévision française, on est loin de Jean-Louis Bory et Georges Charensol... Car là encore il faut faire vite pour évoquer un film. Tiens, je remarque que c'est un amateur éclairé de bande dessinée ;-)

Vu l'éprouvant We need to talk about Kevin de Lynne Ramsay, adapté du roman de Lionel Shriver (;-)). Je n'ai pas lu ce roman qui pourrait être à première vu racoleur par son sujet, les racines du mal chez un ado qui commet l'irréparable. Le film est inquiétant, met mal à l'aise non pas par son sujet mais peut être par son traitement visuel assez arty, les jeux sur les couleurs notamment... Alors Lynn Ramsay creuse son sillon sur l'enfance et son mal être mais je préfère son premier film, Ratcatcher sorti en 99, moins premier degré, plus poétique (dans la veine du Kes de Loach ou de The Cement Garden d'Andrew Birkin)... Positif évoque des "enluminures", c'est vrai que les choix du cadre, des couleurs est très précis mais rend assez froid volontairement l'ensemble. De plus, la structure kaléidoscopique du film et ses flash back se veulent originales mais me laissent sceptique. On en sort néanmoins secoué justement par tant de maîtrise et tant de questions qui se bousculent sans réponses sur la cause de tout cela... Peut être rien à voir mais cela fait écho pour moi avec un livre de Michel Desmurget, docteur en neurosciences, directeur de recherche à l’Inserm, TV Lobotomie qui pourtant n'est pas une clé du film (je vais ouvrir un topic sur ce thème passionnant ;-)). Bref un film à voir assurément, inutile de dire que les comédiens sont remarquables, mais à la fin surgit une sensation étrange de virtuosité inutile...
A noter que le film est co-produit par Steven Soderbergh.

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Déception que ce The Descendant d'Alexander Payne qui m'avait séduit avec son Sideways beaucoup plus intéressant...
C'est le prototype du film Sundance avec en prime une vedette, Clooney, certes sobre mais qui n'a qu'un levée de sourcil dans son jeu...
Un homme issu d'une grande famille hawaïenne apprend quand sa femme dans le coma va être débranchée qu'elle le trompait avec le type qui doit racheter la terre de ses ancêtres pour en faire un Bénidorm... Il doit reprendre en main l'éducation de ses enfants en étant peu adulte lui même...
C'est mou, sans surprise, avec de beaux paysages, une bande son au ukulélé avec des chants traditionnels... On retrouve avec plaisir un acteur trop rare, Beau Bridges (revoir le très bon Susie et les Bakers boys de Steven Kloves en 89) ou le hiératique Robert Forster ... Alors bien sûr, on entre en empathie avec ce pauvre Georges et ses affres familiales, mais jamais le film se lâche vraiment, comme Jack Nicholson le faisait dans Monsieur Schmidt... Au final, il ne me reste pas grand chose de ce film une fois visionné, même si la petite musique de Payne peut séduire et conduira peut être Clooney à coiffer au poteau Dujardin pour l'Oscar...

Merci de diminuer le format des images.

Jipi a écrit:

Merci de diminuer le format des images.

Cela ne pèse en rien sur le forum... Je l'aurais bien fait si l'on pouvait éditer ses messages et si les forums PHPBB avec leur module de retouche d'image ne fonctionnaient pas aussi mal...

Je vous aurais bien répondu en MP, mais je ne peux point ;-)

J'ai en-fin vu "The Artist".

Je n'aime toujours pas Dujardin mais il faut tout de même reconnaitre qu'il a une certaine élégance, une certaine prestance, il faut reconnaitre qu'il a du talent quand même ! C'est pas le film qui m'a le plus touchée, je suis loin d'avoir ri aux éclats, mais ce film m'a fascinée par sa mise en scène: le jeu des miroirs, des escaliers, des symétries... Chaque scène est bien calibrée, c'est un film vraiment intéressant. L'actrice Bérénice Béjo est excellente, j'ai trouvé leur duo frais, bien choisi.

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Guimauve a écrit:

Enfin vu Une Séparation, film iranien à portée universelle (Asghar Farhadi). (...)
A voir aussi son précédent film, A propos d'Elly.

J'ai vu A PROPOS D'ELLY sur ARTE il y a quelques jours et j'ai trouvé ce film tout à fait remarquable, aussi bon si pas encore meilleur qu'UNE SEPARATION.

Décidément ce Farhadi me plait beaucoup. J'adore aussi la façon dont jouent ces acteurs iraniens. Je ne sais pas pourquoi mais je les trouve plus "naturels" que les acteurs français et américains en général.

J'ai vu (sur DVD) le TINTIN de Spielberg, le Secret de la Licorne.

J'avais un a priori négatif après avoir vu la bande-annonce mais en tant que tintinophile je me devais de voir ce film et j'ai été... positivement surpris!

C'est super bien fait, les personnages et voix sont tout à fait dans l'esprit d'Hergé, le scénario aussi même s'il mêle plusieurs histoires. Il y a certes quelques spielbergeries destinées à plaire au public américain comme cette poursuite abracadabrante façon Indiana Jones mais elle ne choque pas trop par rapport à l'ensemble du film.

Bref j'ai passé un bon moment, même si ça reste du pur divertissement ça va de soi, et je ne raterai pas la suite.

Pas sûr toutefois que quelqu'un qui ne connait pas déjà l'oeuvre d'Hergé puisse goûter ce film avec le même plaisir.

Argh ! J'avais voulu le voir au cinéma mais il n'était qu'en 3D. Or j'y suis un peu réfractaire pour plusieurs raisons.

Ça me donne donc encore plus envie !

Il faut voir Terraferma d'Emanuele Crialese non seulement parce que c'est un beau film avec des acteurs formidables et une vraie caméra, mais surtout parce qu'il pose magnifiquement et sans manichéisme vain LE problème de notre époque et de l'avenir proche : celui du partage des richesses et du bien être qui y est lié. *

A ceux qui vont clamant qu'on ne peut tout de même pas partager avec tout les miséreux du monde certains se lèvent et répondent : POURQUOI PAS ?

* Je sais, je sais, j'ai déjà évoqué ce problème gênant et pas du tout "fun" à propos d'un livre, Dans la mer il y a des crocodiles,, mais que voulez-vous, je suis incorrigible !

Jean-Pierre Poccioni a écrit:

A ceux qui vont clamant qu'on ne peut tout de même pas partager avec tout les miséreux du monde certains se lèvent et répondent : POURQUOI PAS ?

Pourquoi pas, en effet. Cela t'étonnera peut-être mais c'est une question que je me pose souvent et j'irai donc voir ce film ou je le louerai dès qu'il sera disponible.

Je salue au passage ton retour sur le forum, Jean-Pierre.

François,

Cela t'étonnera peut-être aussi, mais à aucun moment je n'ai pensé à toi en évoquant "ceux qui clament" d'une part parce que tu ne clames guère, d'autre part parce que tes positions sont généralement nuancées et argumentées.

Cela dit, le film est beau et mieux très émouvant et tu peux aller le voir y compris avant qu'il soit disponible en DVD.

Quant à mon retour que tu salues avec gentillesse il est loin d'en être un au sens plein puisque les raisons qui m'ont fait quitter Passion des Mots perdurent. Cependant, un forum étant par essence un lieu public, je profite du droit qui m'est donné d'y réagir de temps à autre comme cette fois après un film qui m'a touché et le mot est faible.

Pas vu encore Terraferma mais j'aime beaucoup ce metteur en scène, son Respiro est un petit bijou et se déroulait déjà dans les eaux de Lampedusa, avec un très jeune comédien qui a bien grandi, Filippo Pucillo.

Terraferma ne sortira en Belgique que le 25 avril 2012 (d'après le site Cinébel.)

François, je suis très contente de te dire que ça m'a beaucoup plu ! J'ai été touchée par l'hommage simple et discret fait à Hergé et son personnage en début de film. Quelques scènes effectivement un peu plus secouantes que les tintin version BD, mais c'est tellement bien fait... J'ai été époustouflée ! Vivement la suite !

Je proposais une capture de film…

Vous avez du vous tromper de topic non ?

Guimauve a écrit:

Vous avez du vous tromper de topic non ?

Exact. Je déplace si c'est encore possible.

Marilou a écrit:

François, je suis très contente de te dire que ça m'a beaucoup plu ! J'ai été touchée par l'hommage simple et discret fait à Hergé et son personnage en début de film. Quelques scènes effectivement un peu plus secouantes que les tintin version BD, mais c'est tellement bien fait... J'ai été époustouflée ! Vivement la suite !

C'est toujours risqué de recommander un film à quelqu'un qu'on ne connaît que très peu, donc je dis "ouf !"

Un forum, ça aussi sert à ça : se refiler des bons plans.

J'ai vu hier soir The Descendants d'Alexander Payne.

Ni indigne, ni génial c'est une production banale en tous points comme on en voit régulièrement à la télévision. Deux remarques cependant. La première c'est que le metteur en scène a tenté sans y parvenir d'évoquer l'idée d'une longue mythologie familiale ( le titre) ancrée sur les réalités d'Hawaii.

La seconde remarque est liée au fait que je n'avais jamais vu (en dehors des pub!) jouer George Clooney et que j'ai été surpris qu'il soit à ce point mauvais acteur. Deux ou trois mimiques plus ou moins cabotines pour exprimer les émotions d'un homme plongé dans un drame complexe ! Les deux jeunes actrices qui jouent ses filles, et sont excellentes, accusent d'autant cette carence de la star.

Quant au metteur en scène qu'un critique mal inspiré comparait à Woody Allen il a bien du chemin à faire pour égaler la subtilité, l'intelligence et le sens du cinéma de ce dernier !

Il a cependant réussi une scène difficile où on annonce à la petite fille que sa maman est condamnée. Une scène juste et forte, une caméra originale, et pas de pathos inutile.

Vu Les Lyonnais et aussitôt oublié. Du Olivier Marchal pur jus avec sa clique habituelle, sa violence gratuite, ses situations clichées.
Seul intérêt, pensais-je naïvement, voir Lyon et les quelques scènes où j'étais présent lors du tournage. Même pas.
Une première scène interminable pompée sur Le Parrain, un baptême gitan avec faces burinées habituelles, un Gérard Lanvin insupportable de fatuité, des flash back sépias ridicules, des voitures rutilantes (merci les collectionneurs de DS), des regards au ralenti pour faire gangster, de la musique Gipsy King... Non c'est totalement raté. Mais qu'attendre de qq qui a commis aussi la série la plus hilarante et débile de l'année, la saison 2 de Braquo.
Ah oui, on tue aussi un chien pour faire peur, cela ne vous rappelle rien :



Bref passez votre chemin ou revoyez le Parrain ou Romanzo Criminale où les emprunts sont nombreux ou même le coup de poing Gomorrah plutôt que ce film qui une fois de plus met sur un piédestal un voyou. A vomir.

Vu sur Arte Boy A de John Crowley avec le toujours remarquable Peter Mullan.

Un film qui pose un regard acéré et courageux sur la problématique de la réinsertion de l'assassin d'une très jeune fille. Loin de tout manichéisme et affirmations à l'emporte pièce ( n'est-ce pas yugcib ci-devant étripeur de tueurs d'enfants ? )


Qu'Arte nous donne encore et encore à voir des films de ce tonneau qui changent, ô combien, des téléfilms consternants qui font les beaux jours de la télévision habituelle.

Citation :

Vu sur Arte Boy A de John Crowley avec le toujours remarquable Peter Mullan.

Un film qui pose un regard acéré et courageux sur la problématique de la réinsertion de l'assassin d'une très jeune fille. Loin de tout manichéisme et affirmations à l'emporte pièce ( n'est-ce pas yugcib ci-devant étripeur de tueurs d'enfants ? )

Peut être un peu trop explicatif par moment, mais un chouette film d'un réalisateur connu surtout pour ses mises en scène théâtrales.

Un autre de ses films trop méconnu, Is Anybody There ? :

Citation :

Qu'Arte nous donne encore et encore à voir des films de ce tonneau qui changent, ô combien, des téléfilms consternants qui font les beaux jours de la télévision habituelle.

Pourquoi toujours être dans l'excès ;-)

Un village français ne me semble pas être un téléfilm consternant... ( [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] )

La mer à l'aube de Volker Schlöndorff (http://www.fipa.tm.fr/fr/programmes/2012/la-mer-a-l-aube-23889.htm ) diffusé dernièrement itou.

Et j'attends avec impatience The promise (Le Serment) de Peter Kominsky qui ne réalise que pour la télévision, à qui l'on doit l’extraordinaire Warriors ( [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] ) et bien d'autres choses...