Quel est le dernier film que vous avez vu et apprécié ?

Retour sur un point qui n'est pas de détail.

Certains pensent que je rejette tout film ou livre à succès par principe ce qui est faux et absurde. Je suis choqué par les succès disproportionnés aux qualités de l'oeuvre. C'est le contraste entre la médiocrité ou la banalité d'une création et la réputation qu'on lui fabrique qui me pose un problème. Si La guerre est déclarée s'était révélé un film génial je n'aurais rien trouvé à redire. Une séparation est un excellent film et je n'ai pas eu la moindre envie d'aller chercher les ressorts cachés de la trajectoire commerciale.

C'est exactement la même chose en littérature, seules les fausses valeurs me choquent. Et parfois le contraire, de très beaux livres qui restent inconnus tel Sommeil des Dieux d'Erwin Mortier dont l'insuccès m'est resté sur l'estomac bien que j'ai tout fait sur Aligre FM pour le faire connaître. ( Avec mon audience qui était certes dérisoire. )

Jean-Pierre Poccioni a écrit:

Habemus Papam:Peut-on être Pape ?
(...)
Bien sûr j’aimerais des avis autres, surtout de la part de personnes croyantes. Car c’est bien là la seule « restriction » : un tel film laisse-t-il un espace vital aux croyants ?
[/i]

Tu voulais d'autres avis, après celui de Jipi posté ailleurs voici le mien.

Je suis allé voir ce film hier soir avec mon épouse et à la sortie nous n'avions ni l'un ni l'autre l'impression d'avoir assisté à un chef-d'oeuvre. Un film de bonne facture, sans nul doute, avec beaucoup de qualités (que Jipi et toi avez déjà citées) et quelques très bons moments, mais des faiblesses aussi.

Ce qui nous a frappé c'est le portrait caricatural (très gentil mais caricatural quand même) qui est fait des cardinaux. Si le film se voulait une grosse farce, cela passerait, mais vu le propos du film, je trouve que cette caricature nuit à la crédibilité de l'ensemble.

Le film nous a aussi paru inégal. La première moitié est très réussie et pleine de bonne surprises mais ensuite cela s'enlise un peu.

Donc à mes yeux sûrement pas le film de l'année mais un film au-dessus de la moyenne quand même, avec une mention spéciale pour Piccoli et pour la belle langue italienne qui j'écoute toujours avec énormément de plaisir.

Apparemment nous ne sommes pas sur la même longueur d'onde !!!

Un film de bonne facture !!! J'en connais une cinquantaine sur l'année !!! MDR

Tiens, ta vision ne serait-elle pas celle d'un croyant catholique ? Une impression...

Plus tard je vous dirai si je le suis ou non !!!

Ex-croyant ex-catholique, mais je ne reproche pas à ce film d'être anticlérical ou irrespectueux envers les croyants car il ne l'est pas.

Un film de bonne facture et au-dessus de la moyenne, ai-je dit. C'est déjà pas si mal.

Pour le reste, on n'est pas obligé d'être d'accord sur tout.

La perception de ce film par François est caractéristique de deux choses.

En premier lieu, de la difficulté de l'usage juste des appréciations : chefs d'oeuvre / génial/ formidable / moyen/ passable... Un véritable piège linguistique !

En second lieu,du fait qu'on peut fort bien rester légèrement à l'extérieur d'une oeuvre ( pourquoi ...?) et donc se trouver la comprendre et la saisir de façon très différente de celui qui est sous le charme. Le paradoxe est que celui qui n'est pas emporté est souvent plus pertinent sur des défauts périphériques, des détails, puisque justement il n'est pas séduit !

J'accepte l'idée que par définition le charme amoindrit ( je n'ai pas dit abolit !) les facultés critiques. Le génie d'un auteur est de parvenir à nous charmer.

Ces divergences critiques sont à priori normales et intéressantes. Elles sont de plus mesurées et non pas énormes. Elles révèlent simplement la richesse et la diversité des êtres pourvu que leurs jugements ne soient pas formatés.

En cela je respecte l'opinion de François même si elle n'est pas la mienne. Pas tout à fait la mienne.

Maintenant si la discussion se poursuivait avec l'acharnement réciproque à vouloir convaincre ce serait tout simplement vain et un peu niais !


Un dernier point que j'ai hautement apprécié : J'ai senti que le jugement de François était l'expression sincère de son expérience et non une déclaration contre tel ou tel .

Bien entendu que l'impression de François était sincère.

Les mots sont des pièges en effet : on le vérifie tous les jours dans nos échanges, les mails que nous envoyons et même dans la communication orale de tous les jours.

Jean-Pierre Poccioni a écrit:

La perception de ce film par François est caractéristique de deux choses.

En premier lieu, de la difficulté de l'usage juste des appréciations : chefs d'oeuvre / génial/ formidable / moyen/ passable... Un véritable piège linguistique !

En second lieu,du fait qu'on peut fort bien rester légèrement à l'extérieur d'une oeuvre ( pourquoi ...?) et donc se trouver la comprendre et la saisir de façon très différente de celui qui est sous le charme. Le paradoxe est que celui qui n'est pas emporté est souvent plus pertinent sur des défauts périphériques, des détails, puisque justement il n'est pas séduit !

J'accepte l'idée que par définition le charme amoindrit ( je n'ai pas dit abolit !) les facultés critiques. Le génie d'un auteur est de parvenir à nous charmer.

Ces divergences critiques sont à priori normales et intéressantes. Elles sont de plus mesurées et non pas énormes. Elles révèlent simplement la richesse et la diversité des êtres pourvu que leurs jugements ne soient pas formatés.

En cela je respecte l'opinion de François même si elle n'est pas la mienne. Pas tout à fait la mienne.

Maintenant si la discussion se poursuivait avec l'acharnement réciproque à vouloir convaincre ce serait tout simplement vain et un peu niais !

Un dernier point que j'ai hautement apprécié : J'ai senti que le jugement de François était l'expression sincère de son expérience et non une déclaration contre tel ou tel .

Merci pour cette compréhension et ce respect. Dans de telles conditions le plaisir d'échanger est décuplé.

Revu en salle dans le cadre du dispositif Lycéens au cinéma, A l'origine de Xavier Giannoli, une tragédie contemporaine avec des acteurs remarquables. L'histoire d'un petit escroc pris dans un engrenage et qui renaît à la vie, un homme providentiel porteur d'espoir pour des gens dans une région en crise. Alors cela peut effrayer si l'on transpose cela sur le plan politique, comment certains arrivent à être très persuasifs pour prendre le pouvoir, mais c'est un film plein d'humanité, qui prend aux tripes, et pourtant depuis rien ne s'est arrangé, le monde s'effondre. Le couple Soko / Vincent Rottiers est touchant, juste, Cluzet est vertigineux, pris dans son mensonge, "tout est faux"... Et le tout est filmé en cinémascope, loin du misérabilisme à deux balles habituel quand on parle du Ch'Nord, des plans quasi Fordiens, façon western pour les paysages ou les très gros plans des visages. On en sort remué, un film sur la solidarité qui s'effrite, sur les gens qui se lèvent tôt et travaillent, loin des assistés profiteurs que certains hommes politiques hors la vie stigmatisent...



[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]

Vu les Hommes Libres, cela manque cruellement de rythme, on a du mal à s'intéresser à ce personnage résistant malgré lui... Guédiguian avait réussi son Manoukian avec l'Armée du crime, ici le manque cruel de moyens est trop important, on est plus proche du téléfilm pour les dossiers de l'écran que du cinéma... De plans très serrés pour ne pas voir le Paris d'aujourd'hui, qq tractions rutilantes sorties du musée, des méchants de la Gestapo blonds et en cuir... Le plus gênant est ce mélange de faits historiques et de fiction qui brouille la réalité pour le spectateur, on passe en quelques plans de la rafle du Veld'hiv en juillet 42 au débarquement en AFN, deux enfants sont sauvés miraculeusement sur une péniche arche de Noé, la mosquée est un havre de paix en plein Paris occupé... Ce n'est pas mauvais, c'est juste poussif, même Lonsdale est en roue libre et quand je lis la conclusion de Frédéric Strauss ici : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] et bien cela me rend encore plus perplexe sur la nature de cette entreprise. Entre repentance continuelle et volonté d'intégration depuis Indigènes, des juifs aidés par des musulmans, comme c'est beau et donne au final un film un peu niais, sans prise de risque.

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]

Il me semble que l'odeur de navet de la bande annonce est bien assez prononcée pour qu'on s'abstienne...Par contre la composition comique de Lonsdale en recteur de la Mosquée de Paris pouvait attirer l'amateur de rigolade.

PS : Je recommande à tous le délicieux thé de la cafétéria de cette même mosquée!

Navet... tout de suite les mots blessants pour un film que vous n'avez pas vu et qui a bénéficié de bonnes critiques dans la presse ;-)
Et pourquoi Lonsdale serait comique ? Connaissez-vous sa vie ?

Allons, allons ...

Ne confondons pas odeur et saveur, acteur et homme !

Une des raisons d'accepter ce rôle pour Lonsdale vient justement de son expérience personnelle au Maroc...

J'ai tenté hier soir, une fois de plus, de regarder Le Dernier Empereur de Bertolucci. En vain ! Au bout de vint minutes, j'avais ma dose d'effets de costumes et de figurants alors que j'avais déjà supporté un "début par la fin" du plus bel effet, le genre de procédé qui étonnait juste après guerre !

J'ai pensé avec tristesse que Bertolucci avait signé : Prima della rivoluzione et Le Dernier Tango à Paris. Une autre ambition !

Qui a vu l'Apollonide de Bonello ?

J'ai vu, un peu par hasard, Cowboy de Benoît Mariage avec Benoît Poelvorde, Julie Depardieu et Bouli Lanners.

Pas un chef d'oeuvre, mais un film intéressant par sa relative marginalité. Je dis relative parce que la Belgique nous offre assez souvent des ces films peu commerciaux qui font qu'on ne jette pas sa télé dans la plus proche décharge !

Le film semblera un peu trop post 68 à certains. Tant mieux !

Pas vu Jean-Pierre.

Par contre le dernier film de mon compatriote Lanners (Les géants) semble un film à voir... il sort cette semaine.

De même que La fée, film belge également d'Abel et Gordon. Vient de sortir.

Jean-Pierre Poccioni a écrit:

J'ai vu, un peu par hasard, Cowboy de Benoît Mariage avec Benoît Poelvorde, Julie Depardieu et Bouli Lanners.

Pas un chef d'oeuvre, mais un film intéressant par sa relative marginalité. Je dis relative parce que la Belgique nous offre assez souvent des ces films peu commerciaux qui font qu'on ne jette pas sa télé dans la plus proche décharge !

Le film semblera un peu trop post 68 à certains. Tant mieux !

J'ai vu Cowboy il y a quelques années et je partage ton opinion. Quelques scènes excellentes quand même, notamment à la fin sur la plage.

J'ai vu l'Apollonide de Bonello.

A peu près rien à sauver dans ce film très médiocre sauf peu-être quelques belles images d'ambiance fin dix-neuvième, prostituée joiles et lascives évoluant dans un décor de tentures et bibelots...


A éviter !

Ok ce n'est pas un lien, mais ce n'est guère une critique très argumentée... Amusant de voir que ce film est encensé partout par la critique, enfin non pardon pas par les journaux "spécialistes" de cinéma comme VSD, 20 minutes ou le journal du dimanche ;-) ;-)

J'avais gardé l'impression de critiques partagées. Mais qu'importe puisque le film m'a profondément ennuyé par sa vacuité. Certains ont voulu y voir un acte féministe au travers d'une critique de la prostitution bien que les images de la fin évoquant les boulevards actuels ont un petit parfum de nostalgie des maisons closes d'antan ! D'autres y voyaient un crépuscule des Dieux, là on ne doit pas fumer la même chose !!

J'ajoute que ma déception est à la mesure d'une certaine estime pour Bonello et de mon intérêt pour ce qui touche à la question sexuelle ( mes lecteurs comprendrons...)

Mais franchement quelques scènes de genre, boudoirs, jarretières et habits noirs, propos feutrés perturbés par des éclats de rire et de champagne, n'ont pas occultés une foule de maladresses et poncifs ( Ah l'amour dans une baignoire emplie de champagne ! )

Jean-Pierre Poccioni a écrit:

J'avais gardé l'impression de critiques partagées. Mais qu'importe puisque le film m'a profondément ennuyé par sa vacuité. Certains ont voulu y voir un acte féministe au travers d'une critique de la prostitution bien que les images de la fin évoquant les boulevards actuels ont un petit parfum de nostalgie des maisons closes d'antan ! D'autres y voyaient un crépuscule des Dieux, là on ne doit pas fumer la même chose !!

J'ajoute que ma déception est à la mesure d'une certaine estime pour Bonello et de mon intérêt pour ce qui touche à la question sexuelle ( mes lecteurs comprendrons...)

Mais franchement quelques scènes de genre, boudoirs, jarretières et habits noirs, propos feutrés perturbés par des éclats de rire et de champagne, n'ont pas occultés une foule de maladresses et poncifs ( Ah l'amour dans une baignoire emplie de champagne ! )

J'avais prévenu pourtant : il n'est pas dans ma liste étoilée !!!

Blague à part, ce film a maximum une petite étoile dans la Presse belge et parfois l'une ou l'autre boules blanche !!!

J'avoue mon erreur ! J'ai été, comme DSK, victime de mon intérêt coupable pour le "beau sexe" ! Heureusement cela ne m'a couté que les neuf euros de la place ( plus les neuf euros de la place de ma femme qui n'a pas plus aimé que moi)

Jean-Pierre Poccioni a écrit:

J'avais gardé l'impression de critiques partagées. Mais qu'importe puisque le film m'a profondément ennuyé par sa vacuité. Certains ont voulu y voir un acte féministe au travers d'une critique de la prostitution bien que les images de la fin évoquant les boulevards actuels ont un petit parfum de nostalgie des maisons closes d'antan ! D'autres y voyaient un crépuscule des Dieux, là on ne doit pas fumer la même chose !!

J'ajoute que ma déception est à la mesure d'une certaine estime pour Bonello et de mon intérêt pour ce qui touche à la question sexuelle ( mes lecteurs comprendrons...)

Mais franchement quelques scènes de genre, boudoirs, jarretières et habits noirs, propos feutrés perturbés par des éclats de rire et de champagne, n'ont pas occultés une foule de maladresses et poncifs ( Ah l'amour dans une baignoire emplie de champagne ! )

J'avais prévenu pourtant : il n'est pas dans ma liste étoilée !!!

Blague à part, ce film a maximum une petite étoile dans la Presse belge et parfois l'une ou l'autre boule blanche !!!

Vu en avant première, Une Bouteille à la mer de Thierry Binisti, sortie prévue en février prochain.

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

C'est l'adaptation du roman de Valérie Zenatti (http://www.ecoledesloisirs.fr/php-edl/catalogues/fiche-livre.php?reference=568775#) pas mal étudié en collège.

On aurait pu craindre un film gentillet ventant la tolérance et l'espoir d'une amitié entre les peuples dégoulinant de bons sentiments... Au final, un film sobre, juste sur deux mondes qui s'opposent et se complètent, avec des personnages bien moins manichéens et bornés que beaucoup de gens en France... Tout est brossé par petites touches, le poids de la religion et des traditions bien sûr, ce mur atroce qui est une coupure quotidienne, ces sociétés marquées par la peur de l'autre... Et de l'espoir, qui vient des jeunes, qui vient des études qui permettent une ouverture culturelle, de rencontrer l'autre, de l’apprivoiser... Le film touche par sa simplicité et la justesse de son interprétation, Mahmoud Shalaby, déjà vu dans Les Hommes libres, et Agathe Bonitzer sont très bons. Un film dans la veine de La Visite de la Fanfare.