Passion des mots
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.

Passion des mots

Forum culturel
 
AccueilDernières imagesS'enregistrerConnexion
-45%
Le deal à ne pas rater :
WHIRLPOOL OWFC3C26X – Lave-vaisselle pose libre 14 couverts – ...
339 € 622 €
Voir le deal

 

 Que lisez-vous en ce moment ?

Aller en bas 
+12
yugcib
Hécatombe
Giles
aktukritik
Gosayn
Jipi
abdel
Guimauve
callinira
François
Jean-Pierre Poccioni
Marilou
16 participants
Aller à la page : Précédent  1 ... 15 ... 26, 27, 28
AuteurMessage
PierreVDM
Membre
Membre



Nombre de messages : 177
Localisation : Berlin
Date d'inscription : 17/11/2013

Que lisez-vous en ce moment ? - Page 28 Empty
MessageSujet: Re: Que lisez-vous en ce moment ?   Que lisez-vous en ce moment ? - Page 28 Empty12/12/2017, 18:41

Quelques remarques sur certaines de mes dernières lectures:

Walden ou la vie dans les bois de Henry David Thoreau (1854). C’est un livre dense et culte pour la lecture duquel j’ai pris le temps. Thoreau y relate son expérience qui consista à s’installer au bord de l’étang de Walden, dans une forêt du Massachussetts, et à y construire une petite maison. Il divise son récit en plusieurs chapitres inégaux. Le premier, le plus long d’entre eux, intitulé Economie, se compose d’une multitude de considérations sur la vie en société, sur l’habitat que les hommes civilisés dans leur majeure partie ne possèdent pas contrairement aux peuples primitifs, sur les vêtements, sur la superfluité des babioles qui peuplent le logement. Il effectue aussi un décompte clinique de ce que lui coûte sa maison. Il s’y montre aussi très acerbe sur la vanité des grandes constructions de son époque. Les chapitres suivants vont décrire son environnement et apporter d’autres considérations sur la vie en général. Il y décrira les bruits qui l’entourent (animaux, train, craquements des arbres…), passera beaucoup de temps à décrire l’étang qu’il semble avoir passé au peigne fin des différentes saisons (faune et flore, les pêcheurs, le niveau de l’étang…). Il dispose d’une barque et se promène souvent alentour. Il se laisse aller à d’autres considérations intéressantes sur l’alimentation, prônant une certaine forme de végétarisme, ainsi que la chasteté, considérations aujourd’hui un peu dépassées, teintées d’un peu de morale, à moins d’envisager son expérience comme une retraite qui doit remettre dans le droit chemin. On apprendra beaucoup de choses sur tous les animaux qu’il lui est donné de rencontrer, de détails techniques sur la cheminée qu’il a construite comme une base de son logement ou sur la glace de l’étang, exploitée par les villes voisines pour un transport ou un stockage ultérieur, et qui se révèle de mauvaise qualité bien que d’un léger bleu superbe. Son chapitre conclusif reste un peu abscons. Peut-être aussi que j’étais pressé de finir ce livre. Pourquoi chercher de par le monde quand on peut rechercher près de soi ? semblerait être un message. Mais cette conclusion en renferme d’autres.

La pitié dangereuse de Stefan Zweig (1939). C’est le seul roman de cet auteur autrichien. Le reste de ses écrits sont à classer sous les registres de nouvelles ou biographies ou chroniques. Même si certaines de ses nouvelles font effet de roman… Ce roman écrit à la première personne situe son récit en Autriche-Hongrie juste avant la Première Guerre mondiale. Un lieutenant des Uhlans de l’armée impériale et royale caserné dans une petite bourgade ennuyante va rencontrer le noble du lieu. Un certain Kekesfalva dont la jeune fille infirme va s’éprendre du jeune lieutenant. Peu à peu, le lieutenant va se prendre de pitié pour cet être et la mener à la folie. Lui-même craignant les rumeurs, ne parvient ni à se ranger à l’idée de vivre avec cette jeune femme, ni à lui faire entendre raison sur l’impossibilité de cette union, mais pressé par le médecin et le père qui y voit une source d’espoir pour la guérison et l’état de la patiente, il entretient les rêves de l’infirme. Comme souvent, Zweig nous plonge dans les tréfonds de l’âme humaine, il décortique les mécanismes des sentiments les plus nobles comme les plus viles. Ses personnages sont déchirés, en proie à des dilemmes qui ne les lâchent pas jusqu’à leur issue, fatale le plus souvent. Comme ce que j’ai pu lire de Zweig par le passé, l’écriture y est fluide et captivante, le lecteur est pris dans la spirale de doute, de regret, d’angoisse ou d’incertitude des personnages.

Le portique de Philippe Delerm (1999). On m’a donné ce livre. Je l’oublierai vite. On suit un professeur de français en Normandie qui traverse une phase quelque peu dépressive. Il se réfugie dans des activités de jardinage et l’idée le prend de construire une petite tonnelle qu’il nomme portique. Le récit est semé de réflexions du personnage sur sa vie, passée, présente et projetée. Beaucoup de remarque sur le jardin et ce qu’il le compose qui teinte le roman de verdure. On a un peu l’impression d’être assis (et de s’ennuyer ferme) dans un transat. Il y a quelques réflexions sur le métier de professeur, et un passage sur une inspection académique. On croirait que l’auteur (lui-même ancien professeur) règle un peu ses comptes avec l’éducation nationale, ce n’est pas très long, ni trop acerbe, alors pourquoi pas ? Le style de Delerm n’est pas mauvais, mais ça ne suffit pas, on trouve même quelques bonnes observations sur l’existence ou ses détails, mais cela reste parcimonieux, et après lecture, il ne me reste presque rien. Rien ne se détache, comme sur une pelouse fraîchement tondue.

Deux sans barreur de Dirk Kurbjuweit (2001). Un court roman sur l’amitié touchante, aux confins de la gémellité, de deux jeunes garçons atteignant leur majorité. Passionnés d’aviron dont ils disputent toutes les compétitions régionales et bricoleurs de moto, Johann et Ludwig ne se quittent pas, même pour découvrir les plaisirs du corps féminin. Tout au long de leur croissance, les deux garçons vont se souder. Ludwig habite au pied d’un pont très haut dont on n’apprendra jamais vraiment la hauteur puisqu’on a toujours affaire à des estimations. Un pont d’où se jettent des suicidés qui atterrissent dans le jardin de Ludwig. L’un deux donnent aux deux l’occasion de se livrer à des réflexions sur la mort. Je ne dis rien sur la fin... Une écriture en retenue qui décrit bien les différents caractères. Je ne connaissais pas cet écrivain (journaliste au Spiegel, hebdo allemand). Belle découverte, dans une belle édition, Editions Autrement.
Revenir en haut Aller en bas
François
Administrateur
François


Nombre de messages : 2406
Age : 61
Localisation : Belgique
Date d'inscription : 27/06/2007

Que lisez-vous en ce moment ? - Page 28 Empty
MessageSujet: Re: Que lisez-vous en ce moment ?   Que lisez-vous en ce moment ? - Page 28 Empty16/12/2017, 18:44

Cher Pierre,
J'admire la qualité de vos notes de lecture. Pour en écrire de si complets et si bien rédigés, il me faudrait des heures ! Je vous lis toujours avec plaisir et intérêt.

De mon côté, je lis plus que jamais (quel bonheur de pouvoir se rendre à son travail en train et d'avoir chaque jour deux fois 30 minutes de lectures !) mais comme je suis nettement moins souvent chez moi, fréquenter un forum de manière assidue est devenu difficile et quand je passe sur Passion des Mots, c'est en coup de vent, comme aujourd'hui, donc pas de nouvelles notes de lecture de ma part pour l'instant mais si je tombe sur un chef-d'oeuvre, je ne manquerai pas de venir en parler.




_________________
"Je n'ai pas d'obligation plus pressante que celle d'être passionnément curieux". (Albert Einstein)
Revenir en haut Aller en bas
PierreVDM
Membre
Membre



Nombre de messages : 177
Localisation : Berlin
Date d'inscription : 17/11/2013

Que lisez-vous en ce moment ? - Page 28 Empty
MessageSujet: Re: Que lisez-vous en ce moment ?   Que lisez-vous en ce moment ? - Page 28 Empty30/12/2017, 17:19

Merci de ton retour, François... Ces notes de lectures je les fais pour moi. En un peu plus long, ici j'essaye de faire un peu plus court...

En voilà deux ou trois autres que je viens de lire:

OSTWALD de Thomas Flahaut (2017). C est un premier roman de ce jeune auteur, paru chez l'édition de l'Olivier. Je ne connaissais rien de lui et j'ai acheté, faisant confiance à mon libraire et à la quatrième de couverture. Il s'agit d'une dystopie, couvrant une catastrophe ayant lieu dans les territoires de Belfort et la plaine d'Alsace, touchés par un tremblement de terre engendrant des fissures dans la centrale nucléaire de Fessenheim. La région sombre dans la panique, et le narrateur, jeune homme, erre avec son frère dans une région désertée, après s'être échappé des camps où on rassemble les exilés des zones à hauts risques. Si l'idée est plutôt attirante pour se lancer dans le roman d'anticipation, avec un style concis, elliptique, presque lapidaire parfois (proche de celui de Pavel Hak, que je recommande), le livre atteint parfois ses limites en se perdant rêgulièrement dans des histoires personnels du jeune homme (petite amie, père...). Je trouve que le lecteur est dévié de ce qu'il aurait voulu trouver dans cette trame. Ce n'est ni vraiment bon, foncièrement mauvais, et le livre se lit rapidement - ce qui est positif - mais il se termine un peu trop vite, sans réel chapitre conclusif. Il faudra peut-être attendre d'autres romans de cet auteur.

SEELAND de Robert Walser (1920). Ce recueil de l'écrivain suisse comprend six textes. Le premier texte (Une vie de peintre) est un portrait stylisé de son frère, le peintre Carl Walser, analysant ou présentant ses productions. Les trois textes suivants dépeignent des errances et promenades dans la régions des lacs suisses - d'où le titre non traduit - où chemins, paysages et forêts sont traversés, décrits comme des peintures, au cœur desquels s'amorcent des rencontres diverses. Le texte "le portrait du père" propose au travers des témoignages successifs des sept enfants un portrait en termes élogieux mais aussi abordant ses limites de l'homme qui vient de les quitter. Le dernier texte "Hans" est fait des errances d'un personnage connu de tous dans la région. Dans tous ces textes, la langue semble minutieusement choisie pour effectuer des descriptions contemplatives qui chantent la beauté de la nature en toute saison, et elle pose un regard ébahi sur ce qui l'entoure.

J'ai commencé un livre de André Bucher DÉNEIGER LE CIEL (2007). Après trois chapitres, je peux dire que je passe un bon moment. Comment un vieil homme se met en route un soir d'hiver à la rencontre d'un ami, Noël approche et les chemins et routes sont enneigés. Son cheminement l'amène à maintes réflexions sur son existence et sur ceux qu'il côtoie. Bien écrit. Et presque prenant. Pas étonnant dans cette édition (Sabine Wespieser Édition) qui propose souvent de bons auteurs, peu connus pour la plupart, mais de qualité, ce qui n'a aucun lien de cause à effet, nous dirait JP Poccioni s'il était encore sur ce forum.

Et puisque le moment approche, je souhaite à tous un bon réveillon, et d'avance une bonne année 2018
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé





Que lisez-vous en ce moment ? - Page 28 Empty
MessageSujet: Re: Que lisez-vous en ce moment ?   Que lisez-vous en ce moment ? - Page 28 Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
Que lisez-vous en ce moment ?
Revenir en haut 
Page 28 sur 28Aller à la page : Précédent  1 ... 15 ... 26, 27, 28
 Sujets similaires
-
» Et vous, vous êtes accros à votre téléphne portable ?
» Un moment de recueillement
» Temps, et moment ou instant
» Decibrel : un très grand moment !
» Bienvenue à chokrikochbati

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Passion des mots :: Forums de discussions :: La littérature et le langage-
Sauter vers: