Les écrits de Christine Rato

C'est moi qui te remercie Jipi.

Comme pour la peinture, l'écriture est venue évidente, presque vitale.
Que je sois devant le chevalet ou devant la feuille, je me sens plus légère, plus importante et pourquoi pas, plus utile.
Peindre ou écrire est pour moi, la meilleure thérapie où j'entre dans une autre dimension, dans un autre monde...
Je n'ai pas besoin de substance hallucinogène, ma seule drogue est cela...
Ecrire, peindre, écrire, peindre encore et encore.
Je suis, à ma manière dépendante et quand je ne peux pas créer, je suis en manque.
J'ai très mal et serai capable de remuer ciel et terre pour réclamer ma dose... Evidemment que mon sang est contaminé.
Et je me shoote tantôt à l'art pictural, tantôt à la littérature...
Comme une droguée, je me crois libre alors que quelquefois, je suis esclave, enchaînée à mes passions.
Oui car peindre ou écrire n'est pas forcément une liberté.
Même si c'est un plaisir, je travaille d'arrache-pied, me fatigue jusqu'à l'épuisement s'il le faut.
Je m'agite devant ma toile ou devant mes mots mais en réalité, je suis sans puissance devant eux...
Ce sont eux, les plus forts, ce sont eux qui me guident, qui me donnent des ordres et ce sont eux aussi, qui peuvent me glorifier ou me détruire.
A moi de trancher, de chercher l'équilibre, de rester sur mes gardes pour ne pas tomber dans le piège de l'abîme.
Aujourd'hui, j'en suis avertie mais ce n'est pas dû à mes efforts, c'est la vie qui s'en est chargée.
D'autres occupations, intérêts m'écartent régulièrement de mes passions.
D'autres ont besoin de moi et je vis aussi pour eux.
Mais vivre sans créer,
Ce serait comme m'amputer.
Et sans ceux que j'aime,
Je serai une déséquilibrée.

Une déséquilibrée qui ne vivrait que de cela...
Plus d'heure pour me nourrir ou dormir.
Plus de calendrier, plus de dimanche ni de saisons,
Plus de journées, plus de sorties ni vacances.
Plus rien.
Juste l'atelier, les pinceaux, les toiles, les feuilles, les crayons...
Une vie d'ermite, de sauvage, de timbrée.
Je suis sauvée et ne suis pas seule.
Ils sont là, m'aident et m'encouragent.
Me supportent aussi et je peux leur dire merci.

J'avoue que sans eux, je serai une acharnée, une possédée car croire que je suis priviligiée, dotée de grands pouvoirs, que mon inspiration tombe en claquant des doigts, que ce sont les gênes aussi, héréditaire...
C'est être bien naïf!
Ce n'est pas du tout ainsi. Même si j'ai plus de facilité, cela demande énormément de travail, de disponibilité, de temps.
Peindre ou écrire n'est si simple...
Il faut sans cesse esquiver, ébaucher, fignoler, raturer, recommencer, continuer car c'est dans le dépassement de soi que l'on arrive, peut-être, à quelque chose.
C'est en allant plus loin que je m'approche un peu...
Rien n'est gagné d'avance!
Quelquefois, c'est le vide,
Le bide.
Nul, zéro, rien...L'enfer!
Dès fois, c'est plein,
La lumière,
Un régal, un bonheur, bon...Le Paradis!
Et là...
C'est la délivrance,
C'est l'évidence.
Je me sens pousser des ailes et m'envole très haut, même plus peur du vertige...absolument superbe.
Et c'est seulement là, dans ce soulagement, quand tout est sorti...les couleurs, les formes, les mots...Tout... que je me sens enfin libre.
Epuisée mais libre.

Extrait de "La martienne" (deuxième partie, "Je n'ai encore rien dit") Christine Rato

comme je comprend ce texte!le rapport avec la peinture...c' est tout a fait ca!

Les Editions 1900-2050 repoussent l'ouverture de leur site au 1er Juillet 2006.
Mais vous pouvez lire quelques extraits de mes contes au:

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Puis si vous le souhaitez, mettre un petit message sur mon livre d'or.
Merci de votre attention.

Christine, je me sens très proche de ton texte extrait de La Martienne !
J'aime cette description vitale de cette force qui t'habite et particulièrement ces mots pour la décrire ou plutôt la vivre...

Je te comprends à 200%
Mais je l'aurais dit moins puissamment.
Et parfois il me semble évident
De laisser le monde entier en plan,
D'entrer dans l'énergie du Vivant,
Et le vivre intensément

Merci de ce beau texte vivfiant
Mahaut

Merci pour vos compliments et je vous livre un autre extrait du même ouvrage, non publié, "La Martienne" (première partie: "Un ange sur mon épaule")
... ... ...

Personne ne comprend,
Personne ne voit,
Personne n'entend
Et surtout pas mes cris.

Pourtant, ils sont là...sont nombreux mais ne bougent pas, ne réagissent pas, restent immobiles.
En pause.

Et j'ai beau appuyer, insister sur le bouton "marche"...
Rien ne se fait,
Rien ne se déclenche,
Comme si, c'était bloqué!

Le monde est bloqué.

Depuis combien de temps, plus rien ne fonctionne ?
Depuis combien de temps, suis-je cette actrice insignifiante ?
Depuis combien de temps, tourne ce film sans action ?
Depuis combien de temps, je respire cet air étouffant ?
Depuis combien de temps, je déambule dans ce désert interminable ?
Et combien de temps encore...
Vais-je circuler entre ces statues de marbres ?
Quand verrais-je enfin, une lumière dans ces regards éteints ?
Un signe, un geste ou un clin-d'oeil ?

Tout est mort...
Quel espoir, pourrais-je avoir dans cet anéantissement ?
Même une chance de rencontrer un survivant,
Un fantôme ou un esprit bienveillant.

Tout est silence...
Même pas une mouche vole...elle est, elle aussi, suspendue par un fil invisible.
... ... ...

Peut-être, ne suis-je pas douée,
Peut-être, devrais-je changer,
Une autre solution à trouver ?
Ou simplement remplacer les piles de ma télécommande ?
Ou encore, la secouer...
Quelquefois, cela suffit!

Mais je n'obtiens rien, aucune réponse...
Même pas un rictus, un léger soulèvement.
Ils persistent dans leur inertie.
Et pourtant, je vais jusqu'à les frôler, les toucher, les pousser...
Seulement, plus rien ne les déséquilibre,
Plus rien ne les atteint.
Ils sont impassibles, éteints
Et vivent dans le noir.

Le monde est noir.

L'interrupteur ?
Comment, n'ai-je pas pensé ?
Il suffit d'appuyer...
Mais ils ont coupé l'électricité...
Ils ont tout coupé!

Alors, je me tourne vers le ciel,
Les mains jointes, je me confesse...
Le coeur lourd, je supplie...
Je prie.

Il n'y a personne ?
Même là-haut ?
Dieu, trop dégouté
S'en est peut-être allé ?

Ce monde est vide.
... ... ...

Pourtant, j'insite...
Des mots sortent mais puisqu'aucune oreille ne les entend, ils finissent par exploser dans l'air comme des bulles de savon.

Ce monde est sourd.

Pour combler le blanc...
Mes couleurs s'étalent mais puisqu'aucun regard ne les voit, elles s'éloignent vers d'autres toiles.

Ce monde est aveugle.

Je poursuis et avoue...
Ce qui va et ne va pas mais puisqu'aucune bouche ne s'ouvre, elles demeurent fermées au silence, à tout jamais.

Ce monde est muet.

Or, quelque chose me dit, que des coeurs battent encore dans des poitrines blessées.
Que des yeux voient encore dans des orbites bloqués et des tympans demandent encore à vibrer...
Parce que le monde est vivant...

Ce monde est vivant.

... ... ...

Que c'est beau tout cela. J'en reste béat.
C'est idiot que mes parents ne m'aient pas donné plus de molécules ou de cellules littéraires car j'aurais bien aimé savoir un peu mieux écrire. J'admire tout cela. J'en reste paf ou quoi (coi).

Redwall

Merci Redwall...

Je me suis trompée tout à l'heure, en cliquant sur "nouveau", alors je remets mon message ici, dans ma rubrique concernée.

Depuis plusieurs années, je me consacre, en plus de ma peinture, à l'écriture pour la jeunesse.
13 de mes contes devraient être, à nouveau, disponibles aux Editions 1900-2050, courant ce mois de Juillet, sous le nom de "Rien que des histoires", en fichier numérique de 80 pages et plus de 50 illustrations. Christine Rato

En voici les couvertures (à titre provisoire)

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Textes et illustrations, Christine Rato[/b][/i], tous droits réservés.

N'hésitez pas à lire des extraits à l'adresse suivante:
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Tout simplement superbe, l'art sort dans tout ce que tu entreprends bravo Christine de nous faire partager ta joie de peindre et d'écrire et de le faire si bien !

Oh Marie !
Je vois ton message que maintenant...
Je te remercie et comme dit ta signature:
"Mieux vaut tard que jamais !"

Bisou

Adorables ces couvertures Christine...

Christine, on aurait envie de redevenir enfant rien que pour collectionner ces livres ... Quant à ta peinture, je t'ai déjà dit qu'elle était géniale ...
Alors bravo et continue ...

Et plein de bisous
Claudy

Merci à tous et j'ai une bonne nouvelle à vous annoncer...

Les Editions 1900-2050 sont enfin visible à cette adresse:

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Comme quoi, tout finit par arriver...

Bon surf !