Marc Riboud est mort à l'âge de 93 ans des suites d'une longue maladie, a annoncé sa famille mercredi 31 août 2016. Photographe mondialement connu, récompensé par de nombreuses distinctions, reconnu et admiré par ses pairs, à la tête de l’agence Magnum de 1974 à 1976, Marc Riboud est l’homme de tous les honneurs mais aussi celui de toutes les libertés.
Résistant de la première heure, il abandonne une brillante carrière d’ingénieur pour se consacrer à la photographie. Très vite, il se fait remarquer par des photos originales et drôles comme sa célèbre photo du peintre qui peint les poutrelles de la tour Eiffel en 1953.
Le Peintre de la tour Eiffel, 1953
Il fait le tour du monde, parcourant de nombreux pays, son appareil à la main, sachant saisir dans chacune des contrées qu’il traverse son génie propre. Angleterre, Etats-Unis, Inde, Chine, Japon, Algérie, Vietnam, Bangladesh, Cuba… Les découvertes sont multiples. Il est toujours très proche des habitants, sensible à leur humanité, leur originalité, leur beauté.
Opposé à toutes les guerres, il a aussi témoigné pour la paix. Sa photographie de la jeune militante contre la guerre du Vietnam a fait beaucoup pour la cause de la non-violence.
La jeune Fille à la fleur, 1967
Il est au cœur des choses, auprès des gens, et sait restituer toutes les facettes de la vie quotidienne, aux quatre coins du monde, que ce soit en Chine ou en Europe.
La dénonciation des injustices a toujours été pour lui une préoccupation majeure et son regard incisif sait dénoncer sans discours.
Ghana, 1960
L’humour n’est pas absent de son œuvre. S’il sait s’indigner, et indigner, il connaît aussi le prix d’un sourire.
Alaska
Il pose un regard empli d’humanité sur les enfants, en Chine comme en Europe :
Photographe intimiste, il sait aussi capter la fièvre qui s’empare des peuples révoltés :
Ses portraits sont vibrants d’émotion :
Mais il excelle aussi dans les paysages :
Artiste complet, donc, à l’immense talent. Nous lui laisserons le dernier mot :
- « La photographie ne peut pas changer le monde, mais elle peut montrer le monde surtout quand le monde change. »
- « Mon obsession : photographier le plus intensément possible la vie la plus intense. C'est une manie, un virus aussi fort pour moi que le virus d'indépendance. Et si le goût de la vie diminue, les photos palissent parce que photographier, c'est savourer la vie au 1/125e de seconde. »
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