Romans de J-P Poccioni : ses commentaires et vos questions !

Jean-Pierre Poccioni a écrit:

Pour ceux qui sont intéressés, l'émission d'Aligre FM " Les jeudis littéraires" ( émission du 29 mai) où j'ai été invité, est en ligne sur le site d'Aligre FM.

Certains y trouveront peut-être quelques réponses aux questions qu'ils se posent...


Bonne écoute

Je ne sais pas pourquoi mais je me suis senti visé par le "certains" et j'ai donc écouté cette émission, qui m'a en effet éclairé sur quelques points.

Vous étiez sans doute visé, Kurdy ( bien que le mot soit à mon goût un peu trop guerrier!) mais certes pas le seul.

Mon ego en prend un coup ! J'étais persuadé que vous n'aviez pensé qu'à moi et à moi seul pendant toute la durée de l'émission.

Certes, certes...

Mais encore ?

Puisque vous en redemandez et que je vois que vous lancez vous-même un sujet sur la "pornocratie" (mot que je ne connaissais pas) dans un autre salon, essayons d'avancer un peu.

Si j'ai bien compris ce que vous avez dit à mots couverts sur radio Aligre - mais vous avez raison de ne pas en dire trop, tout le monde n'a peut-être pas envie de comprendre - en fait vous remettez tout bonnement en question le modèle conjugal classique et certaines des valeurs qui y sont liées, comme l'exclusivité (ou fidélité) sexuelle par exemple.

Certes je schématise, mais en gros, c'est bien de cela qu'il s'agit, non?

Soyez aimable de ne pas trop vite m'accuser de pruderie ou d'obscurantisme, à ce stade je ne fais que poser une question en vue de vérifier une hypothèse.

Il est exact, Kurdy, que tout ce qui touche au couple m'intéresse et plus spécialement les dogmes admis qui le constitue.

Je ne les écarte pas du tout systématiquement, je les observe avec l'oeil de l'entomologiste que je ne suis pas et m'étonne parfois, c'est ce que j'ai dit sur Aligre FM, de la pérennité de certaines figures.

Cela dit, c'est un peu court, j'en suis conscient mais n'oublions pas que je suis un romancier pas un sociologue ou un philosophe !

Si les dogmes du couple ont la vie si dure, ne serait-ce pas parce qu'ils sont profondément ancrés en nous, au-delà même des très puissants conditionnements religieux et culturels?

Sinon, qu'est-ce qui nous empêcherait de nous en défaire, dans ce monde où toutes les "figures" (mot que je trouve fort bien choisi et savoureux dans ce contexte) sont devenues possibles et permises?

Pour prendre un exemple très concret : je connais des gens qui forment un ménage à trois. Bien sûr ils constituent une curiosité pour leurs connaissances, mais personne ne les a empêchés de choisir ce mode de vie, aucun des trois n'a perdu son boulot, ils ont toujours une vie sociale normale, etc...

Ceci pour répondre à une de tes réflexions sur radio Aligre, où tu disais t'étonner que l'on ait si peu expérimenté dans ce domaine alors qu'on était allé très loin dans d'autres (tu citais l'exemple de la bio-éthique, je crois).

J'ai l'impression pour ma part que depuis les années 70 tout a été et est encore expérimenté dans le domaine conjugal, et que si la grande majorité des hommes et des femmes s'en tiennent aux modèles classiques, ce n'est pas - ou en tout cas moins qu'avant - par peur de briser des tabous.

Je ne crois pas m'être étonné qu'on ait peu "expérimenté" ou alors c'est une déviation de ma pensée qu'il faudrait mettre sur le compte du direct qui n'est pas un exercice facile.

Et puis il faut se souvenir qu'il était question d'érotisme et non pas de sociologie. Autrement dit ce que tel ou tel individu peut ressentir comme érotique à tel ou tel moment.
Chacun sait que l'éros se nourrit souvent ( toujours ?) de transgression et que pour qu'une figure soit transgressive il ne faut pas, ipso facto, qu'elle soit habituelle voir banale.

Que certaines personnes forment "des couples à trois" par exemple, ne me semble pas significatif en soi. Il faut savoir comme ils le vivent et à quel point ils sont dans une structure érotique. S'ils disent ou prétendent :" quoi de plus naturel" (ce qui au demeurant est faux) ils sont dans l'effort de banalisation.
Comme les naturistes qui disent que la nudité est naturelle donc chaste. Ils ont raison et ce faisant sont à des années lumières de l'érotisme.

D'accord.

En lisant ta réponse précédente (à Kurdy), j'étais en effet parti sur des considérations d'ordre sociologique et ce faisant je me suis sans doute éloigné de ce que tu cherches à explorer dans tes romans.

A quand le prochain Poccioni bon sang, qu'on puisse enfin discuter d'autre chose que des cinéastes défunts et des livres que seul un de nous a lu ?

Les parutions n'intéressent et ne concernent le lecteur que quand elles sont sur les tables des libraires. Les agitations antérieures sont cuisine privée.
Pour ce qui me concerne, c'est en cours mais à quel rythme et pour quelle échéance...Secret !

Je suppose que "le seul d'entre nous " me désigne. Est-ce ma faute si vous lisez si peu et si lentement ?

J'ai été stupéfait que Yugcib dans un récent message évoque deux à trois mois pour lire quatre ou cinq livres. Certes la quantité n'est pas tout mais tout de même !

Trois mois pour moi c'est environ une quarantaine de titres. Je ne prétends pas en tirer gloire ( quelle idée!) mais préciser que je suis sur ce point dans un autre contexte et que quand nous parlons lecture il peut arriver que nous ne parlions pas de la même chose.

Tel titre qui occupe deux à trois semaines prend de toutes autres couleurs s'il ne passe pas la journée. De plus et sans entrer dans des analyses techniques, le découpage excessif d'une lecture prive le lecteur d'une saisie fine de la structure et des éléments constitutifs de la progression narrative.

On comprend aussi pourquoi une certaine littérature adaptée aux lecteurs lents se croit obligée à de constants rappels, résumés internes, précisions narratives, etc

Essayez de lire Le maître et Marguerite en trois mois !!!

Jean-Pierre Poccioni a écrit:

Je suppose que "le seul d'entre nous " me désigne.

Pas particulièrement. Tu lis plus que nous, ça c'est évident, mais ce que je voulais surtout dire, c'est que quand tu sors un nouveau roman, nous sommes généralement plusieurs sur PDM à le lire, ce qui rend l'échange tout de suite plus interactif.

Vrai que Jean-Pierre Poccioni a eu/a des lecteurs dans Passion des Mots !

Vrai aussi que lire le grand Boulgakov lu sur une longue période (ce que j'ai fait, je le confesse) peut créer quelques problèmes !
Ma plus longue période étant La maison des feuilles dont je vous parlerai.

Revenons aux romans de Jean-Pierre Poccioni : j'attends sans attendre, car l'attente du lecteur est parfois signe d'exigence de l'écrivain que l'on souhaite lire...