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| Romans de J-P Poccioni : ses commentaires et vos questions ! | |
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+12Fée Nom François Becdanlo sylvie Gosayn Laurencja Admin callinira Jean-Pierre Poccioni marie chevalier Jipi 16 participants | |
Auteur | Message |
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Jipi Administrateur
Nombre de messages : 5908 Localisation : Belgique Date d'inscription : 26/10/2005
| Sujet: Romans de J-P Poccioni : ses commentaires et vos questions ! 14/12/2005, 10:25 | |
| J'ai suggéré à Jean-Pierre Poccioni, membre de notre communauté, de nous parler de son oeuvre dans un topic qui lui est consacré. Je voulais lui faire ce petit cadeau, car j'estime que la sortie officielle d'un roman chez un petit éditeur ou un grand éditeur méritait bien ce débat particulier.
Je tiens d'ailleurs à déjà féliciter Jean-Pierre Poccioni pour la sortie de ce second ouvrage. Je n'oublierai jamais la sortie de mon premier livre : rencontre de la presse, séances de photographie... des grands souvenirs qu'il doit vivre pour le moment de son côté !
Je vous rappelle que Jean-Pierre Poccioni est enseignant de français (comme moi !).
En 1999, il a écrit un premier roman « Le Beau Désordre » qu'il a adressé par la poste à quelques éditeurs. Les éditions Autrement l'ont accepté et publié en 2000.
Il a, pour son second roman, cherché un nouvel éditeur (le premier éditeur ayant abandonné la littérature française contemporaine), aidé en cela par un ou deux libraires et quelques personnes qui avaient aimé son premier texte. Ce sont les éditions Phébus, en la personne de la remarquable (selon les dires de l'auteur !) directrice littéraire qu'est Jane Sctrick, qui ont aimé son texte et ont décidé de le publier. Jean-Pierre Poccioni peut en être fier !
Son second roman, "La Maison du faune" sort en janvier 2006.
Je propose à Jean-Pierre Poccioni de nous parler un peu de son premier roman déjà sorti et de son deuxième roman qui va bientôt sortir...
Je vous propose de lui poser ici vos questions...
Voici la quatrième de couverture de son excellent deuxième roman (je peux le dire, puisque je l'ai lu !) :
« Un homme rattrapé par l’âge s’inquiète de ce qui lui reste d’aptitude au plaisir. Lors d’un voyage dans la région de Naples, jadis fameusement vouée aux délices (l’amour, le vin, la poésie...), il rencontre un couple dont la liberté le fascine — même s’il doit s’avouer que le fascine surtout la jeune femme, double à ses yeux des belles voluptueuses que l’on peut contempler sur les fresques des villas romaines d’alentour. Amusés — et troublés — par le désir hors saison de ce passant tardif, ces deux-là l’ont baptisé le Faune...
Alternent pages du Journal que tient le vieil homme et épisodes de la vie du couple avec lequel il finira par se lier. Éros accompagne ce trio, mais comme en sourdine : les esprits quoi qu’on dise se parlent plus vite que les corps...
Qui est vieux ? Qui est pervers, innocent ? Qui est sincère, ou rusé ? Et surtout : est-il sage de renoncer à ce qui n’est plus pour nous et qui, passé certaine limite de la vie (mais quelle limite ?), semble perdu d’avance?
Poccioni se garde bien de répondre à ces questions. L’essentiel pour lui est dans la façon de les poser : loin de tout discours univoque entre tristesse et enchantement. Où il rejoint Rilke, autre voyageur émerveillé par la beauté de ce qui n’est plus et, plus loin encore, par la richesse que ne cesse de nous apporter tout ce qui nous manque.
JEAN-PIERRE POCCIONI s’est fait remarquer il y a quelques années avec un premier roman bien accueilli par la critique (Le Beau Désordre, Autrement, 2000). La Maison du Faune est son deuxième roman. »
Une nouvelle de Jean-Pierre Poccioni offerte à la lecture et à la réaction des membres de Passion des mots :
Les visages
Un jour, il m’a téléphoné. Il avait eu mon numéro à la suite d’une rencontre, c’était compliqué, disait-il. Comme il ne savait pas trop quoi dire, il m’a raconté cette histoire qu’il voulait extraordinaire alors qu’elle n’était qu’une suite de coïncidences. Il a parlé du temps qui s’en était allé, il chiffrait les années et s’effrayait du chiffre, comme s’il en découvrait l’énormité. Il disait des choses banales sur le temps, celles que disent les gens. Je m’entendais lui répondre en écho machinal. Et puis il a dit qu’il fallait que l’on se rencontre. L’expression exacte était, que l’on se voit. Pourquoi pas ? Je sentais une attente jusque dans les silences. Alors nous avons échangé quelques informations, l’existence d’une épouse de part et d’autre, la mienne était cette jeune fille qu’il avait connue, pas très longtemps. La sienne était une inconnue pour moi. Il avait aussi des enfants, pas moi, un métier, moi aussi, presque le même. Il résultait de tout cela que la vie nous avait posés à des endroits assez distants l’un de l’autre, mais que par une coïncidence supplémentaire nous pouvions nous fixer un rendez-vous à Paris quelques semaines plus tard. Il proposa le lieu, un café qui heureusement n’appartenait pas à notre histoire ancienne. Il me semble que j’aurais détesté au point sans doute de me défiler, d’user de prétextes. J’étais venu très tôt, assez pour me convaincre que j’étais le premier. Je songeais à certaines séquences de films comme Secrets et mensonges ou bien Conte d’automne. Des gens qui ne se connaissent pas doivent se retrouver et ils voient défiler les visages possibles. Je n’avais pas la moindre raison de lui attribuer telle ou telle allure, chaque homme de mon âge qui entrait au café pouvait convenir. Je n’avais pas non plus la moindre préférence, le rendez-vous n’avait rien de matrimonial ! Et puis il est arrivé. Un homme très banal. Un de ceux que les adolescents appellent un bonhomme englobant à la fois l’âge et l’indistinction. Il n’y avait aucune raison objective pour que je reconnaisse le camarade de lycée, celui que je voyais presque chaque jour, et qui était pour moi aussi familier que mes parents ou mon frère. Il n’avait rien gardé de l’image antérieure et pourtant c’était lui. Comme je me suis toujours refusé les explications mystiques, j’ai pensé à des signes à la fois ténus et diffus, formant une trame subliminale mais indéniable. Il a regardé dans ma direction. Quand son regard est passé sur moi j’ai senti l’imperceptible hésitation, puis il a continué et s’est attardé sur une sorte de dandy qui lisait un journal d’une façon insupportable. Il déployait les pages dans toute leur surface en étendant les bras dans un geste d’une ampleur telle qu’il avait l’air faux. Je savais que l’amplitude de ses gestes était en fait strictement définie par la largeur des pages et qu’il n’y pouvait rien, je n’en trouvais pas moins son attitude pénible et pour tout dire ridicule. Mon ami s’est approché de lui et a dit quelque chose. L’autre a baissé la garde des pages déployées, l’a toisé une fraction de seconde bien qu’il fût assis et a eu un extraordinaire mouvement simultané des épaules et du visage qui signifiait parfaitement « Vous vous trompez, Monsieur ». J’ai senti que si je restais un instant de plus passif et silencieux il faudrait que je parte, en fait que je m’enfuisse. J’ai esquissé le geste de celui qui se lève et j’ai prononcé son prénom assez fort pour qu’il lui parvienne, assez bas pour ne pas avoir l’air de crier. Il s’est retourné d’un bloc et m’a dévisagé sans la moindre lueur de satisfaction. Je me suis dit que j’avais exagéré. Quand il s’est approché, j’ai dit, « je n’étais pas certain ». Il n’a pas répondu qu’il comprenait. Il s’est assis, assez lourdement, comme le fait un homme fatigué par une longue marche. - Alors ? À ce moment l’autre a posé son journal et j’ai vu qu’il me ressemblait vaguement. Alors quoi ? Nous voilà donc, mon vieux, avec d’étranges têtes posées sur nos épaules, des visages si lourds qu’on les dirait d’emprunt, comme des masques. À ce moment je voyais les Rodin de terre cuite, ces visages pâteux, monochromes et ternes, ces visages de morts. Souviens-toi, nous étions différents, toi le blond un peu frêle et ton visage insignifiant ou mystérieux suivant les intentions tapies dans les regards, moi qui plaisais aux filles sans trop me fatiguer, comme ça, par la vertu d’un hasard. Et puis nous sommes là, si semblables que c’en est écœurant. Alors il s’est épanoui dans un sourire absurde. Il va rire ce con, me suis-je dit. Il n’a pas ri, mais s’est détendu et a dit, Je te reconnais bien. Et puis il est parti sur les chemins plus sûrs, dûment balisés, des souvenirs communs. C’était fini, je n’apprendrais plus rien, je n’y avais pas cru et j’avais eu raison. Il a tiré du passé deux ou trois histoires improbables où mon rôle était la plupart du temps secondaire. A mesure qu’il parlait, il reprenait sa tête d’avant, la bouche se dégagea la première de la torpeur d’argile, puis les yeux aux lueurs fugaces, rapides, et enfin le visage entier. L’âge n’était plus rien qu’un obstacle transparent, comme une disgracieuse voilette, un inutile maquillage. J’en aurais presque dit, « ah ! je te reconnais. » Dans ses histoires, il était question de filles et de fêtes comme si en ce temps-là nous ne savions déjà rien faire d’autre que nous contempler. Il a ajouté que j’avais toujours été un sacré je ne sais quoi et puis l’heure est venue où nous devions nous quitter. Il était bien content de m’avoir retrouvé et il serait heureux que de temps en temps… - Oui, oui, bien sûr… Et soudain il ne fut plus là. Je me suis levé et je suis sorti du café. En passant j’ai jeté un coup d’œil sur mon image renvoyée par la vitre. Comme la plupart du temps j’ai trouvé que j’avais pas mal d’allure, une gueule somme toute assez intéressante. Et je suis parti en me disant : - Pauvre type.
21 janvier 2001
Dernière édition par le 21/3/2006, 18:37, édité 6 fois | |
| | | Jipi Administrateur
Nombre de messages : 5908 Localisation : Belgique Date d'inscription : 26/10/2005
| Sujet: Re: Romans de J-P Poccioni : ses commentaires et vos questions ! 17/12/2005, 12:46 | |
| L'érotisme semble être un lien entre les deux ouvrages. Le problème est que s'il est traité d'une manière stéréotypée, ce thème, dont on use abondamment et sous toutes les coutures, peut rejoindre de nombreuses oeuvres passées et actuelles qui, sous couvert de faire mode, se servent de cette ficelle d'une manière maladroite. Personnellement je suis assez exigeant sur ce plan-là. L'érotisme est très important, mais, à tous moments, ce thème risque de basculer, dans le clin d'oeil au public. Bien entendu, Jean-Pierre, je ne parle pas de ton oeuvre que je ne connais pas. Cette thématique me fait penser à un des derniers films avec Daniel Auteuil (Peindre ou faire l'amour) dont l'épouse va être attirée par le mari aveugle d'une femme. Et Daniel Auteuil de son côté... tu devines la suite ! Après trente minutes magnifiques, le film bascule dans l'échangisme , mais enrobé, d'une manière adroite, dans une remarquable mise en scène. J'ose espérer que ton roman offrira une thématique plus personnelle à travers ce thème très important, d'ailleurs, du désir de l'autre...
Comme Jean-Pierre Poccioni l'a laissé sous-entendre à plusieurs reprises, c'est la manière, le traitement, l'écriture qui est primordiale quel que soit le thème traité ! Cela me fait penser à un superbe roman de Roland Dorgelès (je ne cautionne pas la personne pour les raisons que l'on sait) que je te conseille vivement... Tu lis le chapitre intitulé « La nuit de Tolède » et tu comprendras... pour moi les plus belles pages écrites sur... une nuit d'amour... c'est vraiment de l'AMOUR physique et c'est magnifique ! Livre difficile à trouver... Son titre : « Comme le temps passe »
Dernière édition par le 21/3/2006, 18:49, édité 2 fois | |
| | | Jipi Administrateur
Nombre de messages : 5908 Localisation : Belgique Date d'inscription : 26/10/2005
| Sujet: Re: Romans de J-P Poccioni : ses commentaires et vos questions ! 28/12/2005, 18:07 | |
| Première lecture faite de ta nouvelle cher Jean-Pierre ! Dense ! Il m'en faut deux ou trois, puis je réagis !!!
Dernière édition par le 21/3/2006, 18:43, édité 1 fois | |
| | | marie chevalier Membre
Nombre de messages : 1135 Date d'inscription : 14/12/2005
| Sujet: Re: Romans de J-P Poccioni : ses commentaires et vos questions ! 29/12/2005, 10:40 | |
| je ne connais pas vos écrits, mais je m'y intéresserai dès que possible, Un auteur ne doit jamais être ignoré, sinon pourquoi écrirait-il? | |
| | | Jipi Administrateur
Nombre de messages : 5908 Localisation : Belgique Date d'inscription : 26/10/2005
| Sujet: Re: Romans de J-P Poccioni : ses commentaires et vos questions ! 29/12/2005, 19:28 | |
| Voilà Jean-Pierre ! Deuxième lecture achevée...
Il me fallait cette deuxième lecture, car je trouvais ta nouvelle assez dense.
Ce qui m'a frappé dans ton texte est toute une symbolique volontaire ou non de ta part ! Mais qu'on le veuille ou non, le texte une fois écrit appartient au lecteur !!! Non ? Donc je perçois le thème du double répercuté dans tout ton texte, le noyau étant le chiffre deux formé par les deux anciens camarades. Thème du passé et du présent, thème du miroir réfléchissant le double. Thème de la ressemblance ou de la non-ressemblance ! Du faux et du vrai ! Assez austerien finalement !!! Non ? Bref très intéressant ! | |
| | | Jean-Pierre Poccioni Membre
Nombre de messages : 3237 Age : 76 Localisation : Loiret Date d'inscription : 10/12/2005
| Sujet: romans de J-P Poccioni 29/12/2005, 19:41 | |
| Le texte est effectivement possession du lecteur, sans aucun doute.
Cela dit, poser cette nouvelle ici, était surtout de ma part une expérience pour mesurer come elle serait reçue, quel intérêt elle susciterait.
J'ai vu.
Ps: Je vais aller faire un tour dans votre beau pays où un journaliste semble trouver mon dernier opus "tout à fait remarquable" | |
| | | marie chevalier Membre
Nombre de messages : 1135 Date d'inscription : 14/12/2005
| Sujet: Re: Romans de J-P Poccioni : ses commentaires et vos questions ! 29/12/2005, 20:38 | |
| vous dites "j'ai vu" vous voulez dire quoi? vous m'inquiétez moi qui avais l'intention d'en mettre dans mon topic? | |
| | | marie chevalier Membre
Nombre de messages : 1135 Date d'inscription : 14/12/2005
| Sujet: Re: Romans de J-P Poccioni : ses commentaires et vos questions ! 30/12/2005, 14:17 | |
| Vous ne répondez pas à ma question cher Jean-Pierre, j'en suis froissée mais ne vous inquiétez pas je survivrais. pourtant il m'eut paru intéressant que vous le fassiez afin que je comprenne mieux le sens de vos paroles concernant vos nouvelles. Vous paraissez regretter de l'avoir mise ici? Est ce parce que vous trouvez que ce n'est pas l'endroit , ou au contraire que pas assez de gens ne l'ont lue? Personnellement j'aurais aimé donner mon avis mais ne le ferez que lorsque vous aurez eu la gentillesse de me répondre.
Dernière édition par le 30/12/2005, 17:03, édité 1 fois | |
| | | callinira Membre
Nombre de messages : 265 Date d'inscription : 09/12/2005
| Sujet: Re: Romans de J-P Poccioni : ses commentaires et vos questions ! 30/12/2005, 16:50 | |
| Non, l'oeuvre n'appartient pas au lecteur. Quel aveu d'impuissance que de le prétendre. Il l'interprétera, certes, comme il voudra, comme il pourra, et c'est souhaitable. Il y réagira, y entrera ou restera dehors, qu'importe, mais ce n'est pas là s'approprier une oeuvre. Elle est déjà si difficilement celle de son auteur. Il suffit pour s'en persuader de relire un texte ancien qu'on avait plus ou moins oublié : il est déjà devenu celui d'un autre, ou plus exactement celui d'un autre instant d'une même vie.
C'est pourquoi, parlant de cette nouvelle, je sais que je resterai "à la porte". Je me contenterai d'en dire, brièvement, les embryons d'idées qu'elle a fait naître et que je livrerai dans le désordre.
Avant tout elle est d'un auteur qui sait écrire. Je n'y ai pas vraiment trouvé les nouveautés syntaxiques annoncées, mais c'est une écriture personnelle et percutante.
Le thème du double ? Pas si sûr. Car, ici, l'autre est différent et n'est pas, tant s'en faut, idéalisé.
Thème de la re-connaissance ? Ou plutôt de la mé-connaissance ? Le narrateur (l'écrivain?) veut arriver le premier. Des gens défilent, interchangeables, (le public ?). Le narrateur, conscient de ce qu'il vaut, attend d'être reconnu, mais c'est vers un autre que l'on va d'abord. Le public n'est pas intéressant. Son propos est banal.
Ou alors, le narrateur et l'ami (l'ancien moi) ne font qu'un. Qui n'a jamais haï dans l'autre la partie de soi-même que l'on n'aime pas. D'où l'ambiguïté des derniers mots et l'image dans la vitre. La rencontre a lieu dans un café, lieu anonyme, qui HEUREUSEMENT n'appartient pas à NOTRE histoire ancienne.
Ou tout cela à la fois. Et bien d'autres choses encore.
J'ai apprécié cette nouvelle.
Bien amicalement.
C. | |
| | | Admin Administrateur
Nombre de messages : 79 Date d'inscription : 16/10/2005
| Sujet: Re: Romans de J-P Poccioni : ses commentaires et vos questions ! 7/1/2006, 13:00 | |
| Belle analyse pleine de finesse Callinira ! Il est curieux que cette analyse n'ait suscité aucune réaction de la part de l'auteur de cette nouvelle !!! Très occupé sans doute par la parution de son dernier roman ? | |
| | | Jean-Pierre Poccioni Membre
Nombre de messages : 3237 Age : 76 Localisation : Loiret Date d'inscription : 10/12/2005
| Sujet: romans de J-P Poccioni 21/1/2006, 07:27 | |
| L'analyse de Callinira m'a semblée intéressante même si je ne crois pas avoir songé au thème du double en écrivant . Mais le texte pose un sens que le lecteur relève avec sa sensibilité et son intelligence dans une liberté qui n'a d'égale que celle de l'auteur examinant la thèse.
Celle-ci est esthétique et cohérente à défaut d'être en harmonie avec l'intégralité du texte. Pour moi l'altérité ( une des guerres modernes !) n'est pas réduisible à la contemplation de l'ego. L'autre existe bel et bien et vous le fait souvent payer, cher! | |
| | | callinira Membre
Nombre de messages : 265 Date d'inscription : 09/12/2005
| Sujet: Re: romans de J-P Poccioni 22/1/2006, 06:54 | |
| - Jean-Pierre Poccioni a écrit:
- L'analyse de Callinira m'a semblée intéressante même si je ne crois
pas avoir songé au thème du double en écrivant . C'est bien ce que je dis : je ne l'y ai pas perçu non plus. C. | |
| | | Jean-Pierre Poccioni Membre
Nombre de messages : 3237 Age : 76 Localisation : Loiret Date d'inscription : 10/12/2005
| Sujet: romans de J-P Poccioni 22/1/2006, 09:25 | |
| Exact Callinira!
Mon oubli n'est pas le fait d'une lecture superficielle, mais d'une absence de relecture après une période où mes rapports avec ce forum furent chaotiques et de nature à me pousser à l'erreur. La preuve !
Au passage merci pour les compliments qui me touchent même si je me sens plus chez moi dans le roman que dans la nouvelle. | |
| | | Jipi Administrateur
Nombre de messages : 5908 Localisation : Belgique Date d'inscription : 26/10/2005
| Sujet: Re: Romans de J-P Poccioni : ses commentaires et vos questions ! 22/1/2006, 10:59 | |
| - Jipi a écrit:
- Voilà Jean-Pierre ! Deuxième lecture achevée...
Il me fallait cette deuxième lecture, car je trouvais ta nouvelle assez dense.
Ce qui m'a frappé dans ton texte est toute une symbolique volontaire ou non de ta part ! Mais qu'on le veuille ou non, le texte une fois écrit appartient au lecteur !!! Non ? Donc je perçois le thème du double répercuté dans tout ton texte, le noyau étant le chiffre deux formé par les deux anciens camarades. Thème du passé et du présent, thème du miroir réfléchissant le double. Thème de la ressemblance ou de la non-ressemblance ! Du faux et du vrai ! Assez austerien finalement !!! Non ? Bref très intéressant ! C'est moi qui ai parlé du thème du double que je perçois dans ce texte !!! Voir mon analyse !!! Curieux d'ailleurs comme ce thème est disséminé dans ton texte. Que tu n'y aies pas pensé, cela n'est pas gênant. Car, comme le disait Barthes, chaque lecteur déchiffre les choses en fonction de ses codes culturels personnels. Double richesse d'ailleurs. Celle que l'auteur a investi dans son texte et celle apportée par l'auteur... | |
| | | Jean-Pierre Poccioni Membre
Nombre de messages : 3237 Age : 76 Localisation : Loiret Date d'inscription : 10/12/2005
| Sujet: romans de J-P Poccioni 3/2/2006, 18:47 | |
| Vive la Belgique !
Après Antidode FM (radio belge de la région de Louvain) qui a soutenu mon livre dans une émission, voici le texte d’un critique du journal Le Soir :
" La Maison du Faune, Jean-Pierre Poccioni:
Une sourde sensualité émane de cette rencontre napolitaine prolongée à Paris. Un couple et un vieil homme partagent des moments intenses. Le luxe et la beauté se tiennent au seuil de la volupté, dans l’attente de ce qui n’arrivera pas…Tout est très retenu, raconté avec une grande économie de moyens. Les émotions en sont d’autant mieux partagées que le lecteur est placé en position de voyeur, le trouble croissant au fil des pages.
Pierre Maury" | |
| | | Jipi Administrateur
Nombre de messages : 5908 Localisation : Belgique Date d'inscription : 26/10/2005
| Sujet: Re: Romans de J-P Poccioni : ses commentaires et vos questions ! 3/2/2006, 22:19 | |
| Bien heureux pour toi Jean-Pierre ! Pierre Maury est un journaliste important du journal Le Soir ! Encore plus heureux que la Belgique soit ouverte à la qualité de ton ouvrage, car tu le mérites (ses qualités littéraires sont réelles) !
Ma critique sur ton livre la semaine prochaine comme promis ! | |
| | | Jean-Pierre Poccioni Membre
Nombre de messages : 3237 Age : 76 Localisation : Loiret Date d'inscription : 10/12/2005
| Sujet: romans de J-P Poccioni 3/2/2006, 22:36 | |
| A Marie,
Oui cela me contente profondement que des gens comme Pierre Maury rendent hommage à mon travail !
Beaucoup ici savent qu'il est difficile d'être édité, difficile de l'être dans une maison présentant une structure de distribution et une visibilité satisfaisante, et tout aussi difficile de convaincre la presse de vous lire!
Que des auteurs comme moi puisse avancer sans aucune relation préalable ni aide dans le milieu littéraire doit être un encouragement pour chacun. Je ne vous raconte pas un conte de fée, (d'ailleurs je ne suis pas encore au Panthéon!) mais simplement qu'une porte ( étroite) est toujours ouverte.
Je ne dis pas que le talent ( il en faut tout de même un minimum ) est obligatoirement récompensé mais qu'il existe encore des gens qui le voient et le soutiennent.
Dernière édition par le 4/2/2006, 06:39, édité 1 fois | |
| | | Jipi Administrateur
Nombre de messages : 5908 Localisation : Belgique Date d'inscription : 26/10/2005
| Sujet: Re: Romans de J-P Poccioni : ses commentaires et vos questions ! 3/2/2006, 22:50 | |
| - Jipi a écrit:
- Bien heureux pour toi Jean-Pierre ! Pierre Maury est un journaliste important du journal Le Soir ! Encore plus heureux que la Belgique soit ouverte à la qualité de ton ouvrage, car tu le mérites (ses qualités littéraires sont réelles) !
Ma critique sur ton livre la semaine prochaine comme promis ! Il est bien normal que tu sois satisfait de cette critique de Pierre Maury ! Qui ne l'aurait pas été ! Je te félicite, car il n'est pas facile d'avoir des avis sur un ouvrage qui sort ! Et si c'est avis est positif, on ne peut être que rempli de bonheur ! En tous les cas, à ta place, je l'aurais été également ! | |
| | | marie chevalier Membre
Nombre de messages : 1135 Date d'inscription : 14/12/2005
| Sujet: Re: Romans de J-P Poccioni : ses commentaires et vos questions ! 4/2/2006, 10:34 | |
| Jean-Pierre, je voulais justement savoir comment vous ressentez ce passage dans votre écriture? Je pense que vous devez être aux anges! Ce qui semble parfaitement naturel : il est toujours très agréable d'être reconnu. votre joie se ressent et je vous le dis. Effectivement de nombreux auteurs attendent d'être édités et pour ma part je pense qu'il faut du talent c'est indéniable, et aussi une part de chance. Le fait que vous y soyez arrivé seul est encore plus méritoire . Je voulais vous dire Jean-Pierre, je suis coutumière de phrases courtes qui peuvent ne pas être comprises, c'est pour cela que je reviens sur ce sujet afin que vous compreniez mieux ce que je voulais dire : Ce qui se conçoit bien , s'énonce clairement etc... | |
| | | Jean-Pierre Poccioni Membre
Nombre de messages : 3237 Age : 76 Localisation : Loiret Date d'inscription : 10/12/2005
| Sujet: romans de J-P Poccioni 4/2/2006, 12:15 | |
| Effectivement Marie, la phrase était si lapidaire que je l'ai mal comprise.
En effet, que mon livre intéresse me touche au plus haut point.
Quant à savoir ce qu'il en est au niveau de l'écriture, c'est tout autre chose.
Ecrire et publier sont deux vies différentes même si à l'évidence elles s'articulent dans un continuité logique.
D'un côté une certaine solitude ( incomplète pour moi sur qui veille un ange sous la forme d'une extraodinaire épouse qui sait à merveille encourager, critiquer, aimer ou refuser et ce n'est pas le plus facile!)
De l'autre la vie publique de l'écrivain ( même peu connu comme moi) rencontres, déjeuners, discussions avec éditeurs, attachée de presse, salons, signatures etc mais aussi la contrepartie, les amis ou collègues qui vous boudent ou font la fine bouche ( "Phébus... Pourquoi pas Gallimard ou Minuit ?" ou bien "Tu as vu on parle partout de Claire castillon!" )
Une bonne critique c'est le pont entre ces deux mondes (sans illusions naïves cependant) C'est quelqu'un qui vous dit que vous avez raison et qu'il faut continuer.
C'est le début de ce qu'il convient d'appeler une reconnaissance. | |
| | | marie chevalier Membre
Nombre de messages : 1135 Date d'inscription : 14/12/2005
| Sujet: Re: Romans de J-P Poccioni : ses commentaires et vos questions ! 4/2/2006, 13:05 | |
| Oui tout à fait et dans ce cas il vous faut continuer bien entendu.. | |
| | | Jean-Pierre Poccioni Membre
Nombre de messages : 3237 Age : 76 Localisation : Loiret Date d'inscription : 10/12/2005
| Sujet: romans de J-P Poccioni 5/2/2006, 13:39 | |
| Après la Belgique, la Suisse où un journaliste de la tribune de Genève conseille mon livre.
Et les critiques français ? Trop occupés "ailleurs"? | |
| | | Jean-Pierre Poccioni Membre
Nombre de messages : 3237 Age : 76 Localisation : Loiret Date d'inscription : 10/12/2005
| Sujet: romans de J-P Poccioni 8/2/2006, 09:33 | |
| Impressions soleil levant, 8 février 2006-02-08
Depuis que Jean-pierre Poccioni a remisé sa mégalomanie importune, un doux consensus est descendu de je ne sais quels cieux sur Passion des Mots. Callinira nous offre à jets réguliers ses foucades et autres aquarelles, Marie ses histoires où le quotidien tristounet (Le trou) le dispute au fantastique abyssal (Sans Zone) et je passe sur les mille et une bulles colorées (les goûts et les couleurs de se discutant pas, je ne risque rien) que tel ou tel nous offre. Et tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes…Sauf que je suis un peu déçu. De quoi ? Que personne à ce jour n’ait manifesté le plus petit intérêt pour mon dernier roman. Non, ne criez pas : « Il recommence ! » Songez simplement que vous conversez, échangez, discutez, avec un romancier qui vient de publier un livre que certains journalistes trouvent tout à fait digne d’intérêt, et que vous trouvez NORMAL de n’en pas dire un mot. Bon ! Qu’est-ce qui vous ferait réagir ? Michel Onfray venant de Caen vous rappeler que l’engagement existe ? Zola ressuscité qui expliquerait sa méthode ? Ou mieux, une star littéraire dûment honnie qui offrirait l’échine aux volées de bois vert ?
Déçu aussi de l’absence totale d’écho au sujet des livres dont j’ai eu l’occasion de parler. Qu’on me dise que c’était un conseil de lecture formidable, discutable, contestable ou lamentable, mais pas RIEN !
Déçu enfin de l’impression de manque de vie. J’avais lancé l’idée d’une réaction de chacun sur cette rentrée littéraire. Qu’en est-il ?
J’en arrive à me demander si la littérature n’est pas de l’hébreu pour certains !
Je sais Jipi va me dire qu’il existe d’autres sujets (cinéma, art, société, etc.) mais comment se lancer quand dans le domaine qui me passionne je n’arrive pas à susciter un véritable intérêt ?
A ceux qui, incorrigibles, sortiraient de nouveau leur revolver pour me révolvériser, je cite cette réflexion de Philippe Barthelet (L’étrangleur de Perroquets, Critérion ) :
« La manière de se battre importe moins que la cause pour laquelle on se bat : c’est tout ce qui sépare le soldat du matamore. Hausser le ton, c’est encore protester contre l’assourdissement universel. Une évidence que l’on conteste, en ne voulant retenir que la manière, pour la louer ou la blâmer, selon. Un philosophe chinois, bernanosien avant la lettre, écrivait : « Quand tu montres la lune à un imbécile, l’imbécile regarde ton doigt. »
Cela dit sans autre intention que de secouer cette torpeur de fin d’hiver. A moins que je me sois encore trompé…. | |
| | | callinira Membre
Nombre de messages : 265 Date d'inscription : 09/12/2005
| Sujet: Perplexité 8/2/2006, 11:06 | |
| Je ne vois pas auxquels de mes écrits accrocher cette étiquette de « foucade ». Mais comme je suis d’un naturel humble et modeste, j’ai pensé que je pouvais ne pas connaître une des acceptions de ce mot dont pourtant je n’ignore pas l’origine. J’ai donc consulté la presque totalité de mes dictionnaires et j’ai interrogé le mot dans tous ses états. De fougasse à foucade en passant par fougade et remontant même à focus, je n’ai rien, mais vraiment rien trouvé qui pût raisonnablement définir mes pages.
Quant au jet régulier, chacun retiendra dans la multiplicité des connotations de cette expression, celle qui lui paraîtra convenir.
Non foucadement vôtre.
C. | |
| | | Jean-Pierre Poccioni Membre
Nombre de messages : 3237 Age : 76 Localisation : Loiret Date d'inscription : 10/12/2005
| Sujet: romans de J-P Poccioni 8/2/2006, 11:13 | |
| Callinira,
Je prenais foucade tout simplement au sens de fantaisie ( Robert vous connaissez?) , ce qui pour constituer un jugement ( certes hâtif) n'est ni une rareté d'emploi, ni une injure.
JP | |
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