Poèmes de Sarawilu

Au prochain arrêt

Assise à ma place, en passagère du temps
Mon regard se tourne vers la vie qui se tend
Les jours se déroulent sur un écran restreint
A travers les carreaux uniformes du train.

Les paysages jouent un défilé fugace
Scotchés, en l'inertie, à l'ombre qui s'efface
Du bout des doigts, je frôle, avec délicatesse
Ce temps éphémère porté par la vitesse.

Seule avec mes pensées, un crayon à la main
Mon geste se plie aux caprices du destin
Les mots s'entrelacent au papier avec soin
Assouvissant la soif d'un perpétuel besoin.

Je m'élance au hasard de ces heures perdues
Accrochée aux idées, par un fil, suspendue
Au coeur de ces instants, figés, sans importance
Où les aiguilles oublient le respect des distances.

Le silence se rompt dés son entrée en gare
Mon corps, se soulève de sa torpeur, hagard
Sur le quai, l'horloge, maîtrise avec prestige
Ces « tic-tac » en rythme me donnant le vertige.

Affolée, je tire la sonnette d'alarme
Sur le coin de ma joue, là, s'esquisse une larme
Je reprends la route, cette fois, avec les autres
Au bout du voyage, vers une vie, la notre.

Sarawilu - 23/11/2005

Merci Sarawilu pour ce beau texte qui traduit la pensée d'une écriture en voyage ! Belle inspiration !

Mais à quoi cela sert?

Ce soir, mes vers boitent, sur ce bout de papier
Ma plume s'écroule, au travers, de mots sans pieds
L'inspiration se perd, là, dans ce labyrinthe
Au coeur de ma pensée qui s'enivre d'absinthe.

Ma tête s'étourdit pour oublier les taches
De ce brouillon salit, au crayon, qui s'attache
A ces lignes usées, muettes, décharnées
Où le destin frappe de ses coups acharnés.

Il dessine ses traits, sur le bord, de l'horreur
Des mots, au fil d'acier, accrochés aux erreurs
Quand les règles fixées s'accordent à l'injuste
Au nom des contre sens, sur un ton qu'il ajuste.

Mon âme s'alourdit sous le poids de la peine
Elle coule, sans bruit, au milieu de mes veines
D'un geste, elle emporte, la pluie de lacrymal
Au delà de mes yeux, asséchés par le mal.

Mon esprit, à genoux, cherche en vain, le mobile
Dans ces « pourquoi » écrits, à l'encre indélébile
Une seule question me brûle sur les lèvres
« Le destin nous accordera t-il une trêve? »

Ma main se délivre de l'étau qui la sert
Les maux se ressassent, mais à quoi cela sert
De poser ses chaînes, sans espoir, de repos
Quand les vers s'étalent, aux pores de la peau.

Myriam - 5/12/2005

Jipi a écrit:

Merci Sarawilu pour ce beau texte qui traduit la pensée d'une écriture en voyage ! Belle inspiration !

Merci pour ton appréciation Jipi!
bises
Sarawilu

Salut,
Japprécie beaucoup le vocabulaire utilisé.
Ce dernier donne au rythme du poême une impulsion particulière.

PS: Sarawilu me rappelle un peu l'Afrique..

wagga2 a écrit:

Salut,
Japprécie beaucoup le vocabulaire utilisé.
Ce dernier donne au rythme du poême une impulsion particulière.

PS: Sarawilu me rappelle un peu l'Afrique..

Merci de ton appréciation Wagga2!
J'aime bcp l'Afrique c'est vrai mais mon pseudo n'a rien à voir avec elle... c'est tout simplement le début des prénoms de mes 4 enfants! Ils sont bien sur aussi ma source d'inspiration... et je me bats tous les jours avec eux... ils ont un handicap... enfin, je ne vais pas m'étendre ici, mes poèmes le font déjà assez... tu n'as qu'à cliquer sur ma signature et tu tomberas sur mon blog... 41 poèsies y sont déposées... et tu comprendras... les mots sont aussi le reflet de l'âme! Mon âme un peu torturée arrive peut étre à donner une certaine profondeur à mes vers...
bises
Et merci de m'avoir lue et appréciée!
Sarawilu

Au coin du feu

Suis moi, je t'invite, sur la courbe du temps
Au milieu des pages, un bout de vie, se tend
De la main, j'effeuille, ces mille instants d'amour
Que les années posent sans décompter les jours.

Le destin s'est cousu, par des fils, en travers
De ces « oui, je le veux » criés à l'univers
Mais ce soir, je t'attends, dans l'ombre du décor
Pour te souffler ces mots que je t'avoue encore.

J'ai composé pour nous un dîner aux chandelles
Disposant les couverts, de la belle vaisselle
Dans les flûtes "cristal", un délicieux champagne
Par leur goût pétillant, les bulles accompagnent.

Mes petits plats fondent déjà sous les papilles
Les pensées coquines, se lèvent, s'émoustillent
Sur un slow langoureux, ce joli tête-à-tête
Fini à demi-nus sur une peau de bête.

Mon regard t'amène sur le chemin du jeu
Vers la sensualité en accords sur ton « deux »
Dans ce nid de chair, là, nul besoin d'apparat
Au coin du feu, l'éclat de ma peau suffira.

La lumière se perd dans le reflet de l'âme
Au coeur de ces non dits qui attisent les flammes
De la passion des corps rythmés par les soupirs
Entre ces silences assouvis de plaisirs.

Myriam- 12/12/2005

A nos dix ans de mariage!

J'ai vu ton blog Sarawilu et... il est beau !

Il était une fois

Il était une fois dans le froid de l'hiver
Ce premier cri offert à mon coeur découvert
Réchauffé par les traits du visage de l'ange
A la couleur dorée, née, d'un si beau mélange.

Dés l'aube de sa vie, ce petit bout de femme
Illuminant mes jours, par magie, en sésame
A traversé mon ciel, en halo du bonheur
De ses cheveux noirs, elle, ma petite soeur.

Je me souviens encore de ses premiers pas
De sa petite voix, nommant chaussures « tota »
Tous ces « on raconte quoi? » autour de la table
Des éclats de rire, en famille, mémorables.

Aujourd'hui ce passé reste dans son écrin
La fleur a éclose dans les bras du destin
Elle s'est transformée en jolie jeune fille
D'un trait d'ine liner, ses yeux, elle maquille.

Son coeur connait l'amour et ses premiers chagrins
Le corps lui se blesse dans l'eternel refrain
D'une adolescence bordée par l'émotion
Où l'esprit s'oublie là, pour vivre la passion.

Je dépose ces mots le jour de son envol
Pour que ses dix huit ans, âge encore frivole
Gardent ce « je t'aime », à l'adresse du lecteur
A ma soeur, en trace, d'un amour protecteur.

Myriam - 21/12/2005

A ma soeur.... pour ses 18 ans...

Tes poèmes sont émouvants, je les aime. Je suis allée sur ton blog, j'y ai trouvé une force peu commune qui se traduit à travers tes mots. Bonne continuation
Aliza

Aliza a écrit:

Tes poèmes sont émouvants, je les aime. Je suis allée sur ton blog, j'y ai trouvé une force peu commune qui se traduit à travers tes mots. Bonne continuation
Aliza

Merci Aliza... j'ai vu ton message sur mon blog et j'y ai répondu avec plaisir! Les mots sont en effet le reflet de soi, on est en quelque sorte dénudés et les gens sensibles à la poèsie peuvent percevoir ce que je suis... j'ai une force c'est vrai, mais aussi mes faiblesses, ah toujours ces extrémes!
bises
Myriam

Au fil de l'histoire

Au fil de l'histoire, la vie se perd parfois
Dans ces pages jaunies par le temps d'autrefois
Où les mots asséchés ont oublié leurs rêves
Là, au creux d'un bonheur que le présent achève.

Des noeuds se sont tissés en travers du chemin
En serrant l'espoir, à moitié mort, dans leurs mains
Sur les lignes sombres de ce couloir étroit
S'ouvrait un passage écrit juste devant moi.

J'essuyais les traces de ces mots assassins
Nourri par ces larmes, nées, sur le traversin
Elles coulaient au fond de leur propre décor
Sans enchainer l'esprit qui acceptait son sort.

Une nouvelle voie se dessinait enfin...
Au bord de la feuille, le grain du sable fin
S'échappait du recueil en poussières d'étoiles
M'indiquant la route à suivre sur cette toile.

Le coeur de l'intrigue se trouvait autre part
Sur les traits du visage de mes perles rares
Dans leurs regards brillaient une vraie différence
Mon âme a connu, là, sa deuxième naissance.

Aujourd'hui l'histoire joue au ton de l'amour
Ces plus belles notes sur la portée des jours
Ma plume compose ces mots d'un simple geste
Sur cette page blanche où j'invente le reste.

Myriam - 6/01/06

A mes enfants...

Beau texte Sarawilu !
J'apprécie, entre autres, la première strophe et cette page blanche où tu peux inscrire tes rêves...

Jusqu'à elle

Malgré ce froid d'hiver de jolies feuilles mortes
Se posaient sur le sol devant la grande porte
Les couleurs rougeâtres bordaient la résidence
Comme pour réchauffer ces coeurs vides d'absence.

A l'entrée, deux dames discutaient de ce temps
Où l'envie conduisait leurs pas à chaque instant
Dans cette vie passée aux heures bien remplies
Avant que leurs enfants pressés ne les oublient.

Un long couloir sombre accompagnait la détresse
Du papier défraîchi au parfum de tristesse
Qui cachait dans ses murs, enfermés, racornis
Des regards épiant la moindre compagnie.

Ce chemin sans espoir au dessein si cruel
Ouvrait un passage me menant jusqu'à elle
Des nombres attribués sur la porte des chambres
Sans nom, ni orthographe, tout juste des membres.

J'étais assise dans cette petite pièce
Entourée des photos, trésors, qu'elle rapièce
Pour ne pas perdre le fil de ses souvenirs
Gardés au fond d'un coeur blessé sans avenir.

Dans ses yeux, la peine, s'offrait un court délit
S'abreuvant du bonheur né dans l'écholalie
De son corps ranimé, sans mot, pour la semaine
Qui attendait surtout la vraie chaleur humaine.

Un au revoir poignant annonçait donc ces larmes
Au coin de mon regard quand l'émotion désarme
De voir sa grand mère, là, gratter aux carreaux
Comme un animal en cage dans son enclos.

Myriam - 18/01/06

A ma grand-mère de coeur....

émouvants et très humains tes poèmes
vraiment
:bise:

marie chevalier a écrit:

émouvants et très humains tes poèmes
vraiment
:bise:

Le compliment venant d'une autre humaine, je suis trés touchée!
bises
Myriam

Oh la la... Ca y est :( Je suis émue... J'aime beaucoup ton lexique, surtout, il est beau, il est fort ; il transparaît à travers lui que le poète est à la fois fortement heureux et fortement blessé : exactement comme un ami que j'aime infiniment et qui, lui aussi, écrit...
Laurencja

Citation :

Pour ne pas perdre le fil de ses souvenirs

C'est la clé du poème... Ne pas perdre le fil de ses souvenirs.

à mon avis.


Triste sujet, mais tellement réel.