abdel Membre
Nombre de messages : 242 Age : 72 Localisation : Rabat, Maroc Date d'inscription : 25/05/2011
| Sujet: Quelques poèmes tristes 31/5/2011, 21:54 | |
| Voici quelques poèmes tristes au hasard de mes écrits de jeunesse. Sauf les deux premiers qui sont récents.
A prendre ou à l'essai...
Vous pouvez laisser tomber dès la lecture des premiers vers. Ca ne me fera pas de la peine. Je suis habitué à des bas beaucoup plus qu'à des hauts.
Merci d'avance Poccioni d'avoir apprécié ou de ne pas avoir apprécié ce manque total d'humour dans ces textes.
Le temps se fige
venez, dansez avec moi ma sarabande morbide venez goûter à l’ émoi de mes rêves candides
le temps se fige pas un souffle l’espace se tait et meurt un instant fugace où s’essouffle mon âme dévêtue de sa peur
donnez-moi la main, tirez par vos sens mes espoirs enferrés dans ma chair lasse ma destinée qui file et brasse à contre sens du tumulte incessant de la vie qui passe
je ne suis rien pourtant je chante la vie je sais qu’un jour ne sera pas un jour mais une nuit éternelle sans désir sans envie juste un tas de sable et des cailloux autour
L'escalier
Je suis comme tu vois, saisi du coin de l’œil de face ou de profil, je suis comme tu vois
de pierre est mon corps, de marbre mon visage le temps m'importe peu car je n'ai pas d'âge
du poids de leurs pas j'ai fléchi et souffert d'empreintes on m'a gravé de tags on m'a couvert
je suis juste l'exutoire sinueux, aérien pour recevoir les maux de leurs va-et-vient
être escalier, monsieur, n'est pas de tout repos c'est un métier à risque, où j'expose ma peau
ma surface meurtrie te confie mon calvaire avec ces rudes assauts de tant de locataires
depuis que j'ai appris à être escalier depuis que le bébé est devenu écolier
et qui, hélas, écorchait ses fragiles genoux sur mes marches salies de mousse et de boue
et qui devint un vieux s'appuyant sur sa canne et sur moi : deux corps qui suent et ahanent
sur mes marches s'édifie un musée invisible mes marches sont des pages d'histoires indicibles
dans les cœurs je suis un lieu de pèlerinage en souvenir des amours et des liaisons volages
ce lieu si reposant et si plein d'innocence fut le théâtre, des fois, d'inamicales violences
entre voisines hargneuses, entre gamins grondants et mon vieux dos meurtri était l'unique perdant
je suis l'éternel témoin de tant d'amour, de haine qui écoute, silencieux, en réprimant sa peine
je suis comme tu vois, saisi du coin de l’œil de face ou de profil, je suis comme tu vois un lambeau de ta vie, une partie de ton moi.
Hécatombe
souvent dans les abîmes des profondeurs nocturnes où reposent en paix nos rêves décharnés j'ai rencontré , marchant d'un pas taciturne l'héraut sempiternel du vice incarné. dans son antre puant la charogne entamée s'amoncellent les os des idéaux perdus tandis que résonnent les ronflements rythmés des serpents, des taupes et des ratons repus. un rayon de lune plein de fumée dansante s'infiltre jusqu'au tréfonds du refuge amer d'où jaillit une symphonie enivrante et les âmes émues par ce flot de misère versent en silence leurs larmes sanglantes en souvenirs de ceux qui ont toujours souffert
Mélancolie
mélancolie résidant en mon cœur dis-moi, m'entends-tu ? tu me lacères avec tes pleurs et tes griffes pointues
mélancolie résidant en mon cœur dis-moi, que me veux-tu ? tu alourdis mes malheurs et sans le vouloir tu me tues
mélancolie, est-ce toi qui sanglotes ainsi dans mes entrailles brûlantes ? où est-ce ce cœur si grossi qui malgré moi se lamente ?
mélancolie réfugiée en mon âme attristée dis-moi, que chuchotes-tu aux échos longtemps répétés de mon cœur abattu ?
mélancolie incendiaire qui brûle mes espoirs et exploite ma faiblesse malheureuse ! tu détruis sans le vouloir tout ce que j'ai de promesses !
apaise-toi âme, apaise-toi ! notre destin le veut ! souffre, supporte et tais-toi jusqu'à l'instant d'adieu !
L'adieu poétique
Autre image de moi-même en ruine Estampe qui s'effiloche dans le lointain passé Autre image saccagée par le temps Adieu aux années d'errance et d'angoisse Aux années de jeunesse d'amour et d'agonie Adieu poésie échappatoire de ma triste réalité De la destinée aventurière, tragique odyssée Sonne ton glas, temps perdu dans les envolées Les tortures, les cyclones sur mon âme chavirée Agonise mon Autre , dans la fange enlisé Morte est la flamme qui naguère animait Mes sens trahis par l'amertume des années Calciné est l'envoûtement du vers enfanté Dans les nuits de détresse d'une jeunesse enflammée Adieu aux tourbillons des solitudes hantées De rêves de grandeur, de délivrance , de liberté Adieu autre moi-même, projet mort-né Dans les méandres de l'art , fresque déchiquetée Autre image de moi-même en ruine Estampe qui s'effiloche dans le lointain passé.
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Jean-Pierre Poccioni Membre
Nombre de messages : 3237 Age : 76 Localisation : Loiret Date d'inscription : 10/12/2005
| Sujet: Quelques poèmes 31/5/2011, 22:35 | |
| "Monsieur Poccioni" comme vous dites s'amuse que celui qui n'écrit pas et n'a aucune prétention à le faire nous sorte autant de poèmes de son chapeau.
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abdel Membre
Nombre de messages : 242 Age : 72 Localisation : Rabat, Maroc Date d'inscription : 25/05/2011
| Sujet: Re: Quelques poèmes tristes 31/5/2011, 22:50 | |
| Oui, Jean Pierre. Mais n'écrire que deux poèmes seulement en quarante ans, c'est beaucoup ?
Je n'ai jamais dit que je n'ai rien écrit, mais que je n'écris plus et que je n'ai aucune prétention à le faire.
Un début de roman (" les mouches de marbre") est resté inachevé. John et d'autres l'ont trouvé pas réussi et n'a pas l'air de roman du tout. Alors...
Des poèmes anciens j'en ai toute une floppée. Cela ne fait pas de moi quelqu'un qui écrit.
Dans l'ensemble, je suis heureux de vous avoir fait amuser avec ma poésie triste, à défaut de vous dérider par mon humour peu crédible.
Bien cordialement | |
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Jean-Pierre Poccioni Membre
Nombre de messages : 3237 Age : 76 Localisation : Loiret Date d'inscription : 10/12/2005
| Sujet: Quelques poèmes 1/6/2011, 04:11 | |
| Quatre poèmes ni indignes, ni très passionants.
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epervier Membre
Nombre de messages : 69 Localisation : Kébec Date d'inscription : 12/12/2005
| Sujet: Re: Quelques poèmes tristes 22/7/2011, 19:12 | |
| Quand un écrit est composé avec passion et sincérité, je ne vois pas l'indifférence... plutôt l'apprécier, il va de soi.
amicalement, Épervier | |
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| Sujet: Re: Quelques poèmes tristes | |
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