Prééminence du sujet photographique.

Vu hier au musée Zadkine de Paris ( ce merveilleux endroit, ancien atelier de l'artiste, abrite une magnifique collection des sculptures de Zadkine)  une exposition des photographies de Procoudine-Gorsky sur la Russie d'avant 1917. Beaucoup de paysages et quelques scènes de travaux ruraux photographiés en couleur dans les années 1910.

Rien d'extraordinaire au plan créatif mais un témoignage émouvant sur  cette vieille Russie qui allait connaître les soubresauts de la guerre et de la révolution. Il faut dire qu'à cette époque chaque citoyen n'était pas photographe et les images étaient rares, rarissimes en couleur !

Quelques images de Samarkand rappellent merveilleusement que cette Russie là filait jusqu'aux confins orientaux...

Ces documents ont toujours quelque chose d'émouvant en effet.

Fallait-il stipuler que le sujet est prédominant dans le cadre d'oeuvres-témoignages (ou documentaires ou engagées) ?!!!

Sans le sujet, ce serait le néant ! Non ? !!!

Bon, faut encore que le sujet soit intéressant, me diras-tu !!!

Dans le cas de cette exposition c'est le temps qui a fait l'intérêt des photographies. Telle boucle de rivière au sortir d'un village, photographiée classiquement, sans art ( Je crois que les trois prises de vue de la trichromie suffisaient à occuper l'opérateur!) est devenue témoignage d'une certaine époque du paysage aujourd'hui bien souvent métamorphosé par l'extension des villes mêmes petites. On sait que l'URSS n'était pas obsédée d'esthétique urbaine ou qu'elle avait la sienne hélas!