La bonne année de l'impossible petiot

Au premier de l'An, il faisait toujours le con, le petiot!
Et il n'était jamais mignon, ce petiot, au premier de l'An
Tôt matin, ce matin là, le premier de l'An...
Il se jetait, à peine éveillé, dans les humeurs de ses rêves...
Ainsi, le visage de sa petite copine...
La petite fil de fer au minois aigu, aux bras nus et en robe cintrée...
Et il lui venait un émoi...
Sous la table, à quatre heures, alors que fusaient au plafond les bouchons champignons
Et que trônait en forteresse le plantureux gâteau entre deux boîtes de chocolats fondants...

Les invités, tous de famille, pépiaient, pépiaient...
Et le petiot, dans les humeurs de ses rêves
Se faisait un chic après midi...
“Il a sept ans dimanche” annonça Papa...
Et la grand'tante dans son ensemble pantalonant, et les cousines premières à l'école, et le
grand frère ombrageux qui sait tout, et même Ursuline la gentille voisine...
Tous s'offusquaient des bêtises du petiot ce si beau jour...
Tous se demandaient ce qu'il traficotait sous la table, le petiot...
Le petiot...
Il crayonnait à la hâte, au 2 de l'An, sous la dictée de sa maman
"Moeilleurs Veux"...
Sur les jolies cartelettes liserées dorées à missiler dans le cosmos relationnel...

Cassé au lance pierres, le joli vase !
Pétée, la trompette du jazzman d'albâtre!
L'a pas dit merci à Tata, le petiot, pour le beau livre de jolis canards !
Mais quand il sera grand, le petiot, il y aura sur sa table, la table dans sa maison...
Tous ces vases à boire...
Tous ces vases à boire pour tous les invités de passage...
Tous ces vases à boire comme des regards emplis du vin des visages...
Quand il sera grand, le petiot ?
Et s'il l'était déjà vraiment, grand, le petiot ?
Grand comme un beau voeu tout feu tout flamme se balanlaçant sur une herbette
follette...

Bonne année au petiot.

Gentil poème mais tout de même un peu...petiot !

Je suis bien d'accord avec vous, Jean Pierre : le "poème" (à dire vrai le propos) est "petiot"... C'est d'ailleurs pour cela que je l'ai posté dans "autour d'un verre", comme s'il s'agissait là d'un propos de bistrot, au comptoir, devant un verre de pastis, avec trois ou quatre copains...
Si encore le "poème" n'était que "petiot"!... Mais il y a cette "fioriture" : "tous ces vases à boire comme des regards emplis du vin des visages"...
J'imagine mal en effet, m'essayer à dessiner ou à peindre ce "vin" dans les regards! Cela n'a pas de sens.