Ah! Les femmes de Passion des Mots!

Lorsque je débarquai à Paris le 18 février 1959 à mon retour de Tunisie avec mes parents (j’avais11 ans)… Nous fûmes hébergés par des Sœurs, amies d’une tante qui habitait près de la porte de Saint Cloud. La Sœur nous conduisit en un petit dortoir de jeunes filles, très coquet, mais déserté par les charmantes pensionnaires en ces jours de vacances scolaires.
Nous nous introduisîmes, ma mère, mon père et moi, chacun dans l’un de ces petits lits « si bien habillés » au matelas ferme et tendre, entre des draps blancs tout frais qui avaient encore le parfum léger et délicat de ces jeunes filles « de bonne famille »…
Je crois bien que je vécus là, l’une de ces « nuits magiques », tremblant comme un oiseau dans une main de rêve, pris d’une fièvre si douce que le matin me cueillit, heureux comme il n’est pas permis de l’être, alors que des rideaux de pluie apparaissaient aux fenêtres…
Lorsque je hasarde mon écriture… Et donc mon âme, dans les draps frais des forums de Passion des Mots, et que je m’y sens pénétré de ces « essences » de femme, une fièvre identique à celle de mes onze ans me saisit tout entier, et, contre tout rideau de pluie au matin, je suis heureux et détendu comme il n’est pas permis de l’être !

Waouh! C'est beau...
Bien plus poétique que moi quand j'écris mes souvenirs d'Afrique.
Il faudrait qu'un jour, on se parle...
Moi, j'avais 10 ans quand j'ai mis mes pieds au Cameroun.
Puis quelques années à Kinshasa (ancien Zaïre).
J'ai déjà couché tout cela sur le papier et sur la toile aussi...
Il me reste encore beaucoup à dire,
Car tu le sais, n'est-ce-pas,
Que l'on quitte l'Afrique,
Mais, elle, elle ne te quitte jamais!

C'est exact Christine.
J'ai passé une grande partie de mon enfance au Congo/Kinshasa.
Je suis rentrée en Belgique avec mes parents pour y poursuivre mes études mais j'avais l'impression d'être une déracinée... les odeurs, les paysages, la solidarité et la fraternité entre les expatriés... tout cela me manquait terriblement.
Mon diplôme en poche, j'y suis retournée pour y travailler... mais la magie n'y était plus. Je voyais cela avec les yeux d'une adulte et non plus avec ceux d'une enfant....
Je voyais la misère et la tristesse d'un peuple embourbé dans un conflit militaire inexplicable...
Je voyais des femmes et des enfants malades du sida ou de malaria.
Je voyais des enfants-soldats.
Je voyais l'oppression d'un peuple par des bandes rebelles qui passaient systématiquement le pays aux pillages.
Je ne comprenais rien à la complexité des luttes régionales où se mêlaient de véritables enjeux nationaux, internationaux et ethniques.
Je ne comprenais pas la raison des nettoyages ethniques ni à la flambée de violence engendrant de véritables désastres humains.....
Non, Catherine.... la magie n'était plus là !
Je suis rentrée définitivement à Bruxelles en 1995, en me jurant de ne plus jamais mettre les pieds au Congo/Kinshasa... et pourtant, je reste encore et toujours nostalgique à l'Afrique !

C'est certain Ishtar...
Moi aussi, j'ai gardé l'image de l'Afrique avec des yeux d'enfants et c'est vrai que souvent, je pense y retourner mais comme tu le dis si bien, les choses changent avec notre regard d'adulte.
Et les situations aussi...
J'aurai beaucoup à dire mais je n'aimerais pas gâcher le post de Yugcib...
Peut-être si tu es d'accord, nous devrions créer un nouveau sujet dans cette rubrique ?
Enfin si tu le souhaites malgré nos blessures...Il y a aussi des joies et j'avoue que j'aimerais partager avec d'autres ce que nous avons vécu dans cet immense continent...
Il serait intéressant de voir les différences pensées et souvenirs de chacun...
Enfin, c'est juste une idée!

Excellente idée, de parler de L'Afrique dans ce fil : n'hésitez donc pas à transcrire ici même tout ce qui touche à vos souvenirs, vos expériences, vos rencontres : le regard que pouvez avoir, c'est le vôtre!

en tout cas, merci pour ce doux message poetique yugcib...
ah les femmes...moi qui peint, qu' est ce que je peux les trouver belles, enduites et impregnées de sensualitée, d' amour, de douceur et de rondeur.je serais un homme, je ne serais que faire!il y a tant de belles femmes...chacunes avec son charme.