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| LES CORPS PERDUS DE FRANÇOIS GAUTHERET : lecture collective | |
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Auteur | Message |
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Kurdy Membre
Nombre de messages : 148 Date d'inscription : 29/02/2008
| Sujet: Re: LES CORPS PERDUS DE FRANÇOIS GAUTHERET : lecture collective 2/3/2009, 17:41 | |
| ... quant au titre, je patauge également. Quel sens donner au mot "perdus"?
Perdu comme "le paradis perdu", dont on on n'a plus la possession, la jouissance?
Perdu comme "un chien perdu", égaré (ou qui s'est égaré) ?
Perdu comme "une balle perdue", mal contrôlée ?
Perdu comme "une occasion perdue", manquée ou "le temps perdu", gaspillé ?
Perdu comme "un malade perdu", dont la mort est certaine?
Perdu comme "des fruits perdus", gâtés, endommagés?
Et pourquoi cette focalisation sur les corps?
Beaucoup d'interprétations possibles, mais pas beaucoup de pistes données par l'auteur. Un peu frustrant... | |
| | | Jipi Administrateur
Nombre de messages : 5908 Localisation : Belgique Date d'inscription : 26/10/2005
| Sujet: Re: LES CORPS PERDUS DE FRANÇOIS GAUTHERET : lecture collective 3/3/2009, 12:04 | |
| Je vais y penser Kurdy !
Pour le titre j'ai donné une explication proche d'une analyse de la langue (mais sans doute que plusieurs ne l'ont pas vue ?) : il n'empêche que mon explication n'est pas supérieure à vos interprétations. Elle apporte seulement un autre éclairage. | |
| | | Kurdy Membre
Nombre de messages : 148 Date d'inscription : 29/02/2008
| Sujet: Re: LES CORPS PERDUS DE FRANÇOIS GAUTHERET : lecture collective 3/3/2009, 17:00 | |
| Si si, j'ai bien lu vos pistes concernant le titre, mais pour être honnête, je ne suis pas sûr de les avoir bien saisies... Pourriez-vous expliciter un peu ? | |
| | | François Administrateur
Nombre de messages : 2406 Age : 62 Localisation : Belgique Date d'inscription : 27/06/2007
| Sujet: Re: LES CORPS PERDUS DE FRANÇOIS GAUTHERET : lecture collective 3/3/2009, 19:32 | |
| - Jipi a écrit:
- Autres idées pour le titre :
1) Au risque de perdre son corps... corps perdu pour celui ou celle que l'on ne rejoint plus, car il a disparu.
OU
2) Corps offert à l'autre, (pour une jouissance effrénée afin de combler un certain vide) par chaque protagoniste ?
Bref titre pluriel comme le dirait Roland Barthes : titre aux multiples interprétations.
Suite à la question de Kurdy, je me permets de faire remonter tes deux pistes, Jipi. La première est assez claire, j'y avais songé également. La deuxième par contre mérite peut-être quelques explications. Comment passes-tu de "perdu" à "offert à l'autre" ? | |
| | | callinira Membre
Nombre de messages : 265 Date d'inscription : 09/12/2005
| Sujet: Re: LES CORPS PERDUS DE FRANÇOIS GAUTHERET : lecture collective 4/3/2009, 17:21 | |
| Les renvois au Guernica de Picasso dans les derniers chapitres du roman donnent peut-être en définitive tout son sens, ou du moins le plus important, à ce roman. Guernica, "un étrange pays au milieu de la fureur et des hurlements". "L'ampoule de Guernica", bien sûr, dominant le tableau comme un oeil de cyclope.
"... et il rit comme un cheval qui meurt". Ce cheval est aussi dans le tableau et son "rire" est un hennissement de souffrance.
La lampe à pétrole de la vieille s'y trouve, près de l'oeil-ampoule, en haut, presque au centre.
Et d'autres détails, peut-être encore, car on ne peut tout découvir à la première lecture.
C. | |
| | | Jipi Administrateur
Nombre de messages : 5908 Localisation : Belgique Date d'inscription : 26/10/2005
| Sujet: Re: LES CORPS PERDUS DE FRANÇOIS GAUTHERET : lecture collective 5/3/2009, 21:45 | |
| Intéressante, Callinira, cette réflexion sur Guernica... il est vrai que ce roman est truffé de symboles.
Pour en revenir au titre, John, comme tu as compris ma première explication, je reviens à la seconde :
J'écrivais « Corps offert à l'autre, (pour une jouissance effrénée afin de combler un certain vide) par chaque protagoniste ? ». On peut le perdre pour la personne lointaine que l'on a aimée (première explication) et en même temps l'offrir dans cette jouissance effrénée, puisque les deux protaganistes se donnent à plusieurs reprises l'un à l'autre en l'absence de la personne fondamentalement aimée mais absente. L'érotisme est très présent dans ce roman. | |
| | | Kurdy Membre
Nombre de messages : 148 Date d'inscription : 29/02/2008
| Sujet: Re: LES CORPS PERDUS DE FRANÇOIS GAUTHERET : lecture collective 6/3/2009, 16:20 | |
| - callinira a écrit:
- Les renvois au Guernica de Picasso dans les derniers chapitres du roman donnent peut-être en définitive tout son sens, ou du moins le plus important, à ce roman. Guernica, "un étrange pays au milieu de la fureur et des hurlements". "L'ampoule de Guernica", bien sûr, dominant le tableau comme un oeil de cyclope.
"... et il rit comme un cheval qui meurt". Ce cheval est aussi dans le tableau et son "rire" est un hennissement de souffrance.
La lampe à pétrole de la vieille s'y trouve, près de l'oeil-ampoule, en haut, presque au centre.
Et d'autres détails, peut-être encore, car on ne peut tout découvir à la première lecture. C. Cette piste m'intéresse mais pourrais-je vous demander de préciser? J'avais bien repéré les allusions à Guernica mais j'avoue ne pas bien comprendre le sens précis qu'il faut leur donner par rapport au roman. | |
| | | Kurdy Membre
Nombre de messages : 148 Date d'inscription : 29/02/2008
| Sujet: Re: LES CORPS PERDUS DE FRANÇOIS GAUTHERET : lecture collective 6/3/2009, 16:27 | |
| - Jipi a écrit:
- J'écrivais « Corps offert à l'autre, (pour une jouissance effrénée afin de combler un certain vide) par chaque protagoniste ? ». On peut le perdre pour la personne lointaine que l'on a aimée (première explication) et en même temps l'offrir dans cette jouissance effrénée, puisque les deux protaganistes se donnent à plusieurs reprises l'un à l'autre en l'absence de la personne fondamentalement aimée mais absente. L'érotisme est très présent dans ce roman.
Ne le prenez pas mal, Jipi, mais je trouve cette interprétation du titre un peu tirée par les cheveux. L'érotisme est présent, d'accord, mais la jouissance effrénée, je ne vois pas où vous allez la chercher. Et puis, comme John, je me demande comment vous passez de "corps perdus" à "corps offerts". | |
| | | Jipi Administrateur
Nombre de messages : 5908 Localisation : Belgique Date d'inscription : 26/10/2005
| Sujet: Re: LES CORPS PERDUS DE FRANÇOIS GAUTHERET : lecture collective 6/3/2009, 18:04 | |
| Mais je ne le prends pas mal Kurdy !!! | |
| | | callinira Membre
Nombre de messages : 265 Date d'inscription : 09/12/2005
| Sujet: Re: LES CORPS PERDUS DE FRANÇOIS GAUTHERET : lecture collective 8/3/2009, 13:25 | |
| - Kurdy a écrit:
- callinira a écrit:
- Les renvois au Guernica de Picasso dans les derniers chapitres du roman donnent peut-être en définitive tout son sens, ou du moins le plus important, à ce roman. Guernica, "un étrange pays au milieu de la fureur et des hurlements". "L'ampoule de Guernica", bien sûr, dominant le tableau comme un oeil de cyclope.
"... et il rit comme un cheval qui meurt". Ce cheval est aussi dans le tableau et son "rire" est un hennissement de souffrance.
La lampe à pétrole de la vieille s'y trouve, près de l'oeil-ampoule, en haut, presque au centre.
Et d'autres détails, peut-être encore, car on ne peut tout découvir à la première lecture. C. Cette piste m'intéresse mais pourrais-je vous demander de préciser? J'avais bien repéré les allusions à Guernica mais j'avoue ne pas bien comprendre le sens précis qu'il faut leur donner par rapport au roman. Les dernières pages d’un livre ont une importance particulière car elles concluent sur le thème principal du roman. Même si les thèmes abordés sont nombreux, même si certains ne sont qu’effleurés et soulèvent des questions qui resteront sans réponses, le thème principal clora le roman. Or, à la page 161, alors qu’il est torturé, Andrès voit se balancer au plafond une ampoule heurtée par une matraque. Il la « reconnaît », c’est-à-dire qu’elle lui rappelle la célèbre toile de Picasso, Guernica.Dans Guernica, Picasso dénonce la guerre, la barbarie, la violence. N’est-ce pas ce qu’a voulu, d’abord et surtout, dénoncer Gantheret dans son roman ? Et tout ce qui va avec : la trahison, le mensonge, la traîtrise ? Les états policiers et les dictatures ? « Il la reconnaît… et il rit comme un cheval qui meurt. » Ce cheval est aussi dans le tableau, juste sous l’ampoule. Il meurt, en effet, gueule ouverte, les dents en avant. Tout en haut, au centre du tableau, à la pointe d’un triangle, une lampe à pétrole fermement tenue au bout d’un bras. On la retrouve plus loin, lorsque la vieille femme accueille Tamia. Mais Thanatos ne va pas sans Eros. Ils sont la vie et la mort, les deux aspects d’un même phénomène. L’un dérive de l’autre. Par amour, Tamia n’hésitera pas à plonger un couteau dans le flanc d’un homme qui est sur elle. Elle avait prévu d’agir de même avec le soldat. Or ces hommes sont innocents et l’ont aidée. Eros est ici négatif et pourtant Andrès s’y accroche : « Le dos et les épaules larges et les hanches douces de Tamia, à la fontaine, voilà ce qu’il ne faut pas lâcher. » Sans liberté, c’est la mort qui l’emporte. Or la vieille est sans violence. C’est l’ultime espoir de ce roman qui se termine, ce n’est pas par hasard, sur le mot « lampe ». C. | |
| | | Kurdy Membre
Nombre de messages : 148 Date d'inscription : 29/02/2008
| Sujet: Re: LES CORPS PERDUS DE FRANÇOIS GAUTHERET : lecture collective 10/3/2009, 12:10 | |
| Callinira, vous avez été ma "lampe" sur cette question ! | |
| | | callinira Membre
Nombre de messages : 265 Date d'inscription : 09/12/2005
| Sujet: Re: LES CORPS PERDUS DE FRANÇOIS GAUTHERET : lecture collective 15/3/2009, 07:54 | |
| Qu'en est-il de cette expérience ? (Je parle de la lecture collective) A-t-elle été suffisamment intéressante pour être renouvelée ?
En ce qui me concerne, j'ai aimé les échanges. J'ai toujours trouvé enrichissante la confrontation des points de vue. Ils ouvrent le débat sur des voies insoupçonnées et permettent d'éviter la réflexion monolithique. Je ne crois pas qu'ils soient destinés à convaincre, ils sont surtout utiles à mieux se cerner soi-même.
Bonne journée.
C. | |
| | | François Administrateur
Nombre de messages : 2406 Age : 62 Localisation : Belgique Date d'inscription : 27/06/2007
| Sujet: Re: LES CORPS PERDUS DE FRANÇOIS GAUTHERET : lecture collective 15/3/2009, 17:51 | |
| J'ai apprécié également ces échanges très stimulants intellectuellement et littérairement. Quand on échange sur une lecture commune, je pense qu'on pousse l'analyse plus loin.
Je suis partant pour renouveler l'expérience, pas trop souvent mais par exemple tous les 6 mois.
Evidemment, ce serait encore plus enrichissant si nous étions plus nombreux. | |
| | | Jipi Administrateur
Nombre de messages : 5908 Localisation : Belgique Date d'inscription : 26/10/2005
| Sujet: Re: LES CORPS PERDUS DE FRANÇOIS GAUTHERET : lecture collective 15/3/2009, 23:53 | |
| Mais ce n'est pas terminé...
Que pensez-vous de l'écriture du roman ? Personnellement elle m'a fortement marqué par sa qualité littéraire teintée d'une poésie parfois surprenante sans volonté de se faire voir. Un signe de grandeur en littérature pour moi est cette grande qualité littéraire d'une écriture qui ne cherche pas à se faire remarquer. Je percevais cela aussi dans l'étranger de Camus mais dans un tout autre registre (il y a quand même des liens !).
Pas beau ceci ? Beau, mais triste : « Le vieil homme regagne maintenant sa maison... Comment vit-on, aussi vieux, dans un corps presque disparu, une enveloppe aussi faible, fragile, desséchée ? Que sent-on de la chaleur du soleil, de la fraîcheur de l'eau ? Des odeurs et des bruits d'un monde qu'on aurait dû quitter déjà, qu'on quittera bientôt ? Qu'attend-on encore, sinon la mort déjà installée dans la peau flétrie, dans les taches brunes qui l'envahissent, dans ce squelette à peine voilé ? »
Je reviendrai à l'écriture, à la structure parfois originale du roman. | |
| | | callinira Membre
Nombre de messages : 265 Date d'inscription : 09/12/2005
| Sujet: Re: LES CORPS PERDUS DE FRANÇOIS GAUTHERET : lecture collective 18/3/2009, 10:27 | |
| Ce roman comporte 38 chapitres. Or seul le premier (sauf erreur de ma part) est rédigé au passé. Tous les autres le sont au présent. Pourquoi ? Je me pose la question mais avoue n’avoir trouvé aucune réponse vraiment satisfaisante.
Ce premier chapitre est un récit et, de façon tout à fait classique, il est au passé simple : « une douleur ranima un souvenir », « il se redressa lentement », « il esquissa quelques flexions », « il décida », etc. Les imparfaits sont, pour la plupart, itératifs, c’est-à-dire qu’ils notent qu’une action se répète dans le passé. Rien d’exceptionnel par conséquent.
Alors pourquoi le second est-il au présent ?
Certes, l’irruption du présent dans un récit au passé est courante, mais elle s’explique, elle a une raison d’être. Il ne s’agit pas ici d’aborder un moment crucial du récit ou de donner plus de vivacité au texte : ce chapitre présente Tamia au lecteur de la même façon que le premier lui présentait Andrès. Il pouvait parfaitement commencer ainsi : « Tamia rajusta autour d’elle les pans… » Brusquement, toujours dans ce second chapitre, retour du passé simple : « Il conçut… il ne chercha pas » là où on attendrait « il avait conçu… il n’avait pas cherché » (page 26). Pourquoi ? Cela ressemble à une négligence.
Je ne prétends pas qu’il faille rigoureusement et aveuglément respecter et appliquer « les » règles. Au contraire, l’écart dans ce domaine est riche de nuances. Un temps mis pour un autre peut parfois à lui seul en dire plus qu’un long développement. Encore faut-il que cela se justifie. Ce roman aurait gagné à être écrit entièrement au présent comme il l’est d’ailleurs par la suite. Le temps, ainsi, se démultiplie. L’action, et aussi l’absence d’action, n’en sont que plus prégnantes. | |
| | | callinira Membre
Nombre de messages : 265 Date d'inscription : 09/12/2005
| Sujet: Re: LES CORPS PERDUS DE FRANÇOIS GAUTHERET : lecture collective 25/3/2009, 17:20 | |
| Sur Arte, cet après-midi, un film de Gabriele Salvatores, L'été où j'ai grandi, à partir du roman Io non ho paura de Niccolo Ammaniti.
Si j'en parle ici, c'est qu'on y trouve, comme dans le roman de Gantheret, un trou dans le sol avec un seau et une gamelle, un couvercle et une corde. Au fond du trou, un enfant de neuf ans, kidnappé, retenu par une chaîne au pied.
Un seul point de vue, celui d'un autre enfant du même âge.
A part cela, pas de points communs avec les Corps perdus, encore que... Mais un réel intérêt.
Ce film sera donné de nouveau le 2 avril à 14h45. Le roman est dans le Livre de Poche sous le titre Je n'ai pas peur. | |
| | | yugcib Membre
Nombre de messages : 2008 Age : 76 Localisation : 186 route d'Audon 40400 Tartas Date d'inscription : 22/12/2005
| Sujet: Re: LES CORPS PERDUS DE FRANÇOIS GAUTHERET : lecture collective 29/5/2009, 10:47 | |
| ... Me souvenant aujourd'hui du livre de François Gautheret, il m'est venu cette pensée :
... Il y eut une “dernière fois” sans que jamais l'on sût si c'était bien là une “dernière fois”... D'ailleurs l'auteur de cette “dernière fois” ne savait pas lui même que c'était “la dernière fois”... Alors des pistes se croisèrent au dessus du couvercle de bois qui obturait le puits... Et l'on vit aussi au delà des chemins qui se croisaient, des couvercles de bois sur le sol. Et personne jamais, ou alors comme par un étrange hasard, ne soulevait l'un de ces couvercles de bois... | |
| | | yugcib Membre
Nombre de messages : 2008 Age : 76 Localisation : 186 route d'Audon 40400 Tartas Date d'inscription : 22/12/2005
| Sujet: Re: LES CORPS PERDUS DE FRANÇOIS GAUTHERET : lecture collective 31/5/2009, 09:46 | |
| Sous le couvercle de bois qui obturait le puits, il y avait une voix que l'on entendait lorsqu'on posait le pied sur le couvercle... Alors il en était, de ces passants qui parfois soulevaient le couvercle et, comme pour répondre à la voix qu'ils entendaient, descendaient un seau dans le puits. Dans le seau il y avait à boire et à manger... Ou de la voix, de la pensée, de la question, ou du visage, ou du regard... ... Et ce jour là, de ce temps là, de ce temps qui avait passé dont on ne sait s'il est encore le même ou s'il n' a pas pris d'autres couleurs... La voix ne se fit plus entendre : elle avait retenti et même fait trembler le couvercle, une “dernière fois” sans que personne ne sût ou n'imaginât que c'était “la dernière fois”... Et la voix elle même demeurait pleine encore de ce qu'elle allait dire... Continuer de dire... Le temps chargé de tous les vents recouvrit de terre ou de sable le couvercle qui obturait le puits où vivait la voix. Et les pistes ici au dessus du couvercle, venues du grand paysage, se croisèrent et du monde, bien du monde passa sans que jamais personne ne sût qu'il y avait là un couvercle obturant un puits avec une voix dedans. La voix ne sentait plus au bout de ses doigts la paroi du puits, le regard de la voix ne voyait plus le noir de l'intérieur du puits : la voix était devenue comme un foyer d'énergie immobile et silencieux que rien ne pouvait altérer ni atteindre. La voix n'émettait plus mais existait désormais comme une étoile dont on ne voit pas encore – ou dont on ne voit plus – la lumière... Quelques uns de ceux qui passaient par là, en cet endroit où les pistes se croisent, savaient qu'il y avait là un couvercle obturant un puits et qu'avant, l'on entendait une voix : ils enlevèrent la terre ou le sable, soulevèrent le couvercle et descendirent dans le puits un seau contenant leur voix, leur visage, leur regard, une question... Mais lorsqu'ils remontèrent le seau, ils virent que tout ce qu'ils y avaient mis dedans revenait sans aucune trace de la voix de l'intérieur du puits... Alors ils ne comprirent pas... Mais la voix à l'intérieur du puits... Avait – peut-être- pour un temps, pris une sorte de tunnel sous la terre (si elle n'était pas devenue comme un foyer d'énergie immobile et silencieux)... Ils ne comprirent pas, mais certains cependant, pensèrent que la voix reviendrait se faire entendre... | |
| | | François Administrateur
Nombre de messages : 2406 Age : 62 Localisation : Belgique Date d'inscription : 27/06/2007
| Sujet: Re: LES CORPS PERDUS DE FRANÇOIS GAUTHERET : lecture collective 25/7/2009, 08:26 | |
| A quand la prochaine lecture commune ? | |
| | | Jipi Administrateur
Nombre de messages : 5908 Localisation : Belgique Date d'inscription : 26/10/2005
| Sujet: Re: LES CORPS PERDUS DE FRANÇOIS GAUTHERET : lecture collective 26/7/2009, 21:28 | |
| Excellente idée John ! Peut-être attendre septembre/octobre, car la période actuelle est la plus calme dans les forums et donc la plus mauvaise pour ce genre d'initiative.
Quant au choix du livre, qui lancera un titre cette fois-ci ? Je ne désire pas m'imposer.
Je conseille de choisir un roman en livre de poche (voir budget) de qualité... et pas trop épais non plus. | |
| | | Jipi Administrateur
Nombre de messages : 5908 Localisation : Belgique Date d'inscription : 26/10/2005
| Sujet: Re: LES CORPS PERDUS DE FRANÇOIS GAUTHERET : lecture collective 10/9/2009, 09:57 | |
| J'attends des propositions s'il y a des amateurs !???
S'il n'y en n'a pas, je continuerai à lire mes romans en solitaire ! Na ! | |
| | | François Administrateur
Nombre de messages : 2406 Age : 62 Localisation : Belgique Date d'inscription : 27/06/2007
| Sujet: Re: LES CORPS PERDUS DE FRANÇOIS GAUTHERET : lecture collective 11/9/2009, 21:51 | |
| Moi je n'ai rien à proposer pour l'instant mais je suis ouvert à tout.
Cela dit, il faudrait d'abord savoir s'il y a suffisamment de personnes désireuses de réitérer l'expérience. Si on n'est pas au moins 5, ça ne vaut pas la peine.
Alors, manifestez-vous ! | |
| | | Jipi Administrateur
Nombre de messages : 5908 Localisation : Belgique Date d'inscription : 26/10/2005
| Sujet: Re: LES CORPS PERDUS DE FRANÇOIS GAUTHERET : lecture collective 13/9/2009, 11:10 | |
| Tout à fait d'accord avec toi pour le nombre, John ! | |
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| Sujet: Re: LES CORPS PERDUS DE FRANÇOIS GAUTHERET : lecture collective | |
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| | | | LES CORPS PERDUS DE FRANÇOIS GAUTHERET : lecture collective | |
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