“Je n'écris pas pour le genre humain : je cherche le grand corps obscur des Rebelles” [Jean Sullivan]
... Le genre humain “mérite-t-il” que l'on écrive pour lui? J'ose poser cette question et la gravité même d'une telle question m'interpelle... et m'inquiète.
Si l'écriture vient comme une forme de prière adressée au genre humain, alors c'est faire du genre humain “l'affaire de sa vie” autrement dit le fondement de sa foi... Mais alors, quelle aventure périlleuse, émouvante, douloureuse si souvent, et décevante, que cette “affaire de sa vie” qui est le genre humain ?
L'écriture vient plus généralement pour divertir-ou pervertir- et là, elle s'adresse bien au genre humain, et c'est d'ailleurs ce qu'ont compris les écrivains qui “réussissent”...
Le corps des Rebelles est-presque- toujours “obscur”... Parce qu'il est exclu du spectre de la lumière, un spectre de clarté qui ne “balaye” le plus souvent qu'une zone déterminée et mouvante.
Le corps des Rebelles est “obscur” parce que la matière et surtout l'esprit dont il est composé, fait comme une foudre noire quand on le regarde... Et la foudre noire est une incongruité, une absurdité...
Mais, à le chercher, ce grand corps des Rebelles, il y a peut-être dans sa foudre noire une clarté inconnue à trouver... Ou une clarté à retrouver.