J'AI LU CES MOIS-CI (2)

L'été arrive, saison qui pour certains appelle un bon gros livre compagnon, ni stupide ( quelle horreur!) mais pas obligatoirement difficile. Un de ces livres que l'on pose et reprend sans effort particulier ni risque de perdre un fil complexe.

Dans cet esprit, je viens de lire Le Chant de l'alouette de Willa Cather, l'histoire d'une fille de famille de sept enfants née dans une petite ville du Colorado qui deviendra une grande cantatrice.
Ce n'est peut-être pas aussi accompli que Une dame perdue du même auteur, mais le récit est riche et extrêmement agréable à lire.

Bien sûr, dans cette veine, on peut songer à La Bonne grosse montagne en sucre et à Angle d'équilibre de Wallace Stegner, oeuvres qui vous transporteront dans une toute autre dimension mais on peut aussi les avoir lues et relues...

yugcib a écrit:

Et dans l'équilibre de la Nature, ces prédateurs là (les assassins d'enfant par jouissance et sadisme mais par par "maladie") ont-ils leur place?

Oui, bien sûr qu'ils ont tous leur place, même ceux qui tuent par jouissance et sadisme, de même qu'ont leur place ceux qui ont les yeux bleus ou qui mesurent 1m83.
L'Homme (humain, je précise) avec son mode de pensée, a besoin de créer des échelles de valeur : de temps, d'espace, de logique (de mort, par exemple : les enfants doivent mourir après les parents, dans notre esprit), de bien, de mal, etc.
Autant je trouve que nos échelles de valeur sont importantes pour nous repérer dans la société que nous construisons chaque jour, autant je trouve que l'Homme a tort d'oublier qu'il n'a construit ces repères que pour une certaine forme d'existence ; la sienne. Il occulte stupidement le reste.

Tous les débats sont toujours faussés à partir du moment où on en arrive à la question du type de celle que je viens de citer. Car on franchit les valeurs humaines pour entrer dans le constat de vie hors logique humaine. Comme la plupart du temps l'une contredit l'autre....
Nous avons une sérieuse tendance à oublier que ce n'est pas l'Homme qui régit la Vie... Quel ego !

L'humain est décidément bien petit...

Hélas Jipi le sujet a dévié !!

il est tellement important je pense
je suis viscéralement contre la peine de mort pour une raison bien simple: comme l'a dit l'un de vous: je ne veux pas me comporter comme celui qui a "fauté"

D'autre part, tout à fait d'accord aussi pour dire: qu'il n'y a pas de petits de grands de vilains de monstrueux d'ignobles crimes: il y a crimes donc mort et la mort donnée à un autre qu'il ait 90 ans ou 5 mois a pour moi le même sens inconcevable. Et pourtant cela arrive . Je me refuse à mettre une échelle de valeur à un meurtre quel qu'il soit !
en temps de paix ou en temps de guerre tuer est la pire des choses que l'être humain peut faire sans avoir faim !
La peine de mort ne change rien car celui qui tue ne pense jamais ou rarement qu'il sera pris et puni c'est comme l'accident de voiture: ça n'arrive qu'aux autres
Mais qui peut dire : moi je ne tuerai jamais? personne
Car comme l'a dit (encore l'un de vous) on peut tuer sous le coup de la douleur un être qui vient de vous enlever la personne que vous aimiez (enfants parents amis ) et même un animal qui vous était cher cela est de la colère et de la souffrance pas un réglement devant témoins et jurés qui ne savent même pas qui étaient l'assassiné ni l'assassin.
voilà
pas simple ce sujet
en fait je dis cela mais pour moi il est limpide: ne pas devenir assassin sous couvert de loi. La vie est trop précieuse même celle d'un malade ou d'un fou ou d'un obsédé eh oui !! même ceux - là ont été bébés et ont eu des parents et les ont peut-être encore ...
ce qui ne veut pas dire que je ne chargerai pas mon bras dans un mouvement de souffrance contre celui ou celle qui me ferait du mal en supprimant ceux que j'aime . Donc c'est aussi pour cela que je ne me donne aucun droit de juger.

marie chevalier a écrit:

Hélas Jipi le sujet a dévié !!

Je ne vois pas comment on pourrait discuter sans dévier.

En faisant un rappel de la problématique.

La problématique ne peut pas s'isoler. L'une des lois de vie est que tout est lié, dans l'impossibilité de se désolidariser du reste, sous peine d'engendrer un déséquilibre.

Alors dans le sens où tu le dis, oui on peut l'isoler. Et trouver ses réponses basiquement enfantines, sans chercher plus loin derrière nos convenances.
Il suffit de dire que ce mois ci on a lu un titre d'un auteur, et voilà. S'en suivrait une sorte de listing, qu'on pourrait d'ailleurs lire d'un forum à l'autre. Sans aucun intérêt.

Exemple :

Le Système périodique - Primo Levy
Si c'est un homme - Primo Levy
La mort est mon métier - Robert Merle
La trève - Primo Levy
Maintenant ou jamais - Primo Levy
La clé à molette - Primo Levy

......

On fait quoi du fond et de ce qu'il suscite en nous, si on ne l'exploite pas ?
La passion des mots, l'expression.

Certes, mais il y a "dévier" comme "élargir, et "dévier" comme "hors sujet".

Je faisais allusion au second.

Citer des livres qu'on a lu ( et dont on est prêt à parler) dans un sujet qui s'intitule " J'ai lu ces mois-ci" n'est à mon avis nullement dérisoire et ridicule.


Prétendre à l'élévation du débat est une grande chose, un objectif dont l'ambition si elle avait été exprimée par moi aurait vite été taxée d'excessive prétention.

Nouvelle version de La Paille et la Poutre ?

Jipi,

J'ai parlé d'un livre lu ( Le chant de l'alouette de Willa Cather) avant ton intervention et avant qu'on me signifie que mes "énumérations" d'auteurs étaient sans intérêt (je cite, parce que passablement vexé )

J'approuve tout à fait ton intervention et pense qu'un minimum de respect des thématiques n'est pas du tout une limite à la liberté, d'autant que le débat sur la peine de mort, soit dit entre nous, ne s'élèvait pas guère dessus du comptoir du café du commerce.

Je sais Jean-Pierre ! C'est d'ailleurs toi qui as relancé la thématique essentielle, à savoir le partage de ses passions livresques découvertes ces derniers mois !

Les débats divers sur d'autres sujets (intéressants en soi.. et merci d'ailleurs pour la réponse que tu as apportée à ma question) peuvent être ouverts dans d'autres salons... mais là je ne fais que me répéter !

Donc on doit rester ici dans le partage de nos lectures de ces derniers mois.

Jipi a écrit:

On peut admettre qu'un sujet dévie quelque peu, mais ici c'est trop long d'autant plus que le débat est à chaque fois relancé... Certains le comprennent bien, d'autres relancent le débat hors du sujet.

Il faudra donc parler d'un livre lu après mon intervention !

Je suis désolée, je suis tombée sur ce débat en lisant le fil, sans prendre garde au titre dudit fil.
Je m'appliquerai dorénavant à vérifier le titre de chaque fil avant d'intervenir lorsque le sujet évoqué suggèrera quelque idée de ma part, afin de savoir s'il est opportun ou pas que je m'exprime dans un fil plutôt que dans un autre.
Je veillerai à ne pas plomber un sujet quel qu'il soit, car je crois comprendre que mon avis n'a pas été tout à fait compris.
Je ne souhaite blesser personne, cela va de soi.
La peine de mort m'interpelle. La déviation de sujet aussi, mais elle a été soulevée par quelqu'un d'autre, je ne sais plus qui, pardon.
Je ne pensais pas provoquer un tel remous, puisque je continuais un débat en cours, mais j'accepte de prendre la remontrance pour l'ensemble des intervenants et vous prie de bien vouloir m'excuser de ne pas avoir compris que mon avis serait mal venu ici.

En cours de lecture actuellement : L'évangile selon Jacques Lucas, de Sindbadboy (un ami internaute). Un polar drôlatique, au rythme à couper le souffle, et des réflexions-obus qui font mouche. Un très agréable divertissement quand on est encore en plein travail et qu'on a besoin d'un petit coin de ciel bleu, sans se prendre la tête. Un livre qui met de bonne humeur, tonique, frais et croustillant.

Le problème avec Jeanne

4 ème de couverture

Jane, professeur de français dans une université américaine aux environs de New-York, reçoit u n manuscrit par la poste. Sur la première page, un titre: "le problème avec Jeanne" -roman- !Pas de nom d'auteur: fébrile, elle parcourt les premiers feuillets. C'est bien d'elle dont on parle! l'ouvrage compte trois cent soixante pages et s'achève sur ces mots: " En bas, elle trouva le paquet avec le manuscrit" Le coeur battant, elle entame alors sa lecture. tous les détails de sa vie, même les plus intimes, sont retranscrits.

J'aime bien son écriture, simple mais très agréable à lire. j'ai lu plusieurs livres d'elle et à part "Jouir" que je n'ai pas aimé les autres m'ont intéressée.

zut zut j'ai oublié de mettre le nom de l'auteur pf
Catherine Cusset

Début des vacances et enfin je peux relire.

Je reviens vers vous après une longue absence en espérant de votre mansuétude un pardon sans limite.

Cette année fut pour moi dure et formidable. Elle a connu une rupture, un deuil et une nouvelle espérance. C'est beaucoup pour moi en un an. J'

(Et je tape à coté du clavier, valide avant d'avoir terminé. Pardonnez mon message en deux temps.) :lol:

J'ai donc relu ce début d'été Ayla, l'enfant de la terre.

Il est amusant de voir comment, avec quelques années de recul, un livre qui m'a passionnée et dont j'admire encore aujourd'hui la composition, laisse une autre impression. La réflexion sociologique - entre une enfant sapiens sapiens et un clan "à la lourde face" qui la reccueille, l'éduque, lui donne un statut et une vraie place, puis la banit - accompagnée des idées sous-jacentes d'assimilition-rejet et des relations que cela implique, m'apparait toujours comme la principale richesse de ce roman. C'est d'autant plus vrai qu'il (le roman) est très facile à lire et difficile à abandonner même si on s'endort dessus.

En revanche, l'aspect sensuel et charnel qui avait fait le sel de ma première lecture me donne l'impression de longueurs inutiles. Dans le tome trois, le plus volumineux, le récit aurait grandement bénéficié d'une taille au sabre des épisodes entre la jalousie de Jondalar et le désir de Ranec qui n'apportaient pas grand chose, enfin pas dans ces proportions là.

Il reste vrai que j'ai eu plaisir à relire ces cinq livres.
Bisatous
Marianne

Malheureusement après quelques pages je me suis rendu compte que j'avais vu le film tiré de ce livre ("Charly") et j'ai donc raté tout effet de surprise. Malgré cela j'ai trouvé ce livre - qui m'avait été recommandé par mon épouse et mes (grands) enfants - très intéressant à plusieurs égards. Je cite en vrac et en essayant de ne pas déflorer le scénario pour ceux qui n'ont pas lu le live:
- le rapport évolutif entre le niveau de QI du narrateur et sa façon d'écrire
- une réflexion sur ce qu'est vraiment l'intelligence
- une réflexion sur le rapport entre l'intelligence et le bonheur.

Petit bémol quand même : malgré que ce livre soit assez court (250 pages), je l'ai trouvé un peu répétitif par moments.

Les Marques de la Vie de Marie Chevalier



Lucie raconte sa vie, enfance marquée par l’irrémédiable éloignement de sa mère, adolescence inquiète et enfin âge adulte avec quelques certitudes, enfin, autour des luttes syndicales qui installent en elle un solide sens de la justice.
Lucie raconte à une narratrice-miroir qui consigne par écrit et se coule dans cette vie au point de dire « mon amie « en parlant de Claire, une amie de Lucie…
Bien sûr, un lecteur averti peut parfois s’irriter de quelques digressions peu utiles, d’un moralisme parfois un peu convenu et d’une langue qui n’est pas irréprochable et puis il se souvient du début du livre où la narratrice écrit avec une réjouissante sincérité :
« J’écris comme je parle, très simplement et si les lecteurs pensent que je ne suis pas une « auteure » ils ont raison »
Alors ce lecteur peut tout aussi bien ne retenir que la fraîcheur du texte et l’évidente générosité des intentions.

Je te remercie Jean-Pierre de ta lecture et aussi d'avoir vraiment , du moins, c'est ainsi que je le ressens, vu ce qui était entre les lignes.
Ton commentaire a beaucoup de valeur pour moi car je connais ta franchise

Les Ruines de Scoot Smith Editions Michel Lafon

un petit moment de détente pour ces vacances (pluvieuses chez moi!)



Qui aime Stephen King va adorer ce livre, d'ailleurs SK a mis un mot:
"un long cri d'horreur qu ne vous accorde aucun répit"

Scoot Smith est l'auteur également de "Un plan simple" adapté au cinéma.
Les RUINES ont été traduit dans plus de 20 pays

Deux couples d'étudiants s'aventurent au coeur du Yucatan à la recherche d'un touriste frère de l'un deux mystérieusement disparu.
Munis d'une carte griffonnée sur un bout de papier et de quelques bouteilles de téquila, ils débarquent dans une jungle hostile. "N'y allez pas" les supplie un chauffeur de taxi, puis u nmystérieux cavalier. Des mayas les mettent en joue et veulent les empècher d'entrer. Mais rien ne les retiendra ils chemineront en se cachant et trouveront une colline très jolie bien verte avec de jolies fleurs rouges.

Là commencera leur cauchemar....
ils auraient peut-être du écouter les conseils du chauffeur de taxi ?

Merci Marie pour ton apport sur le plan des nouvelles lectures.

Des fleurs pour Algernon est un excellent livre de science-fiction (un des meilleurs que je connaisse) : des thèmes intéressants y sont développés (la manipulation, les dangers de la science, etc.).

Panaït Istrati : Kyra Kyralina

Premier texte de cet auteur méconnu qui fut pourtant placé au plus haut en son temps par Romain Rolland, Kessel ou Kazantzakis et plus tard par Claudio Magris.

Istrati est un conteur des Balkans qui fait vivre cet extraodinaire creuset de culture de ce qu'on nommera plus tard la Mittle Europa.

C'est aussi un miracle d'écriture, souple, vivante, épousant son objet sans faire l'article pour le sujet qui écrit.

SI vous êtes sensibles aux histoires de fiancées perdues et retrouvées, de jeunes hommes naïfs abusés par des Beys sans scrupules, de harems cachés derrières des murs où chantent des fontaines, Istrati est pour vous.

Ce texte est extrait de l'intégrale de l'oeuvre éditée par Phébus dans la collection Libretto établie et préfacée par Linda Lê.

Un détail : Panaïs Istrati né à Braila sur les bords du Danube en 1884, est un auteur français qui écrivit ses textes en français .

Encore un auteur important que tu cites Jean-Pierre et que je dois encore découvrir ! Merci pour ce nouveau compte rendu !

S'il vous arrive comme cela m'arrive, de revoir avec ferveur La Dolce Vità du grand Fellini vous pouvez retrouver cette atmosphère dans un autre chef d'oeuvre, littéraire celui-ci: Le Bel été de Cesare Pavese.

Certains diront que c'est un auteur célèbre et un texte culte, mais il arrive qu'on délaisse pour diverses raisons cette catégorie de textes.

Je viens le lire ( oui, j'ai bien écrit lire et non relire !) et vous assure que cette maîtrise, cette finesse, cette profondeur, remettent bien des pendules à l'heure...