J'AI LU CES MOIS-CI (1)

J'ai lu La grande nuit d'Adamek. Très bon ouvrage d'un écrivain belge important. Roman de science-fiction assez surprenant malgré la thématique de base déjà traitée : seules deux personnes semblent avoir survécu à une explosion nucléaire.

Parmi mes lectures récentes, un regard particulier sur un livre qui ne l'est pas moins : Les Honorables visiteurs de Donald Richie, où comment quelques personnages ( Chaplin, Cocteau, Yourcenar etc...) ont vécu leur découverte du japon.

Pas seulement finement anecdotique, mais aussi réflexion sur le voyage et la découverte de l'autre.

A lire en général et surtout si l'on s'apprête à partir en voyage ...

Moi j'ai relu La Passion Savinsen de François Emmanuel, grand auteur belge (il donnera d'ailleurs en mars un cycle de conférences à l'UCL dans le cadre de la chaire de poétique : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien])

Énigmatique François Emmanuel... Sur cette passion faite d'interdits et de dangers, il fait pleuvoir la neige du malheur, dans un style toujours distancié, permettant plusieurs interprétations. Envers l'officier nazi Matthaüs et ses hommes qui ont réquisitionné son château, Jeanne est splendide dans son mépris empreint de dignité. Elle est froide, très froide, envers Matthaüs surtout et le basculement de cette froideur à la passion est un moment vraiment intéressant : l'occasion de relire notre propre existence à la lumière de ces basculements, de ces soudaines décisions qui changent le cours d'une vie...
Ma lecture et ma relecture furent aussi passionnées que le livre même. Une histoire d'amour qui ne peut se vivre qu'en roman : la vie est autre et nous n'avons pas le droit de la rendre tragique. Son meilleur roman, à mes yeux.

Un de mes livres préférés de ces derniers mois est « Laissez-moi » de Marcelle Sauvageot :

Une jeune femme malade, dans le train qui la conduit au sanatorium dont elle ne reviendra peut-être pas, lit la lettre de rupture que vient de lui remettre son amant. Il ne lui reste plus longtemps à vivre, mais elle veut éviter à tout prix le compromis : elle aspire à un amour de haute exigence, qui soit fait de partage et de lucidité.

J’adore : une histoire vraie, dramatique… comme je les aime (sourire)

Une citation de son unique livre :

«Vous pouvez tout faire, penser ou croire, posséder toute la science du monde, si vous n'aimez pas, vous n'êtes rien.»

Bisous Marcelle !

Parmis mes lectures du mois, rien ne m'a vraiment plu, a part la lecture tres courte d'une comptine qu'une amie canadienne m'a passe :
L'homme qui plantait des arbres, conte de Giono.
J'en ai meme fait profiter mon fils de 4 ans, et il a adore.
Du coup nous avons commence un rituel, une fois toutes les deux semaines, nous marchons tous les deux dans la nature afin de planter des graines d'arbre. Jusque la, nous avons plante presque 150 graines de caroube.
Les promenades sont agreables et donc aussi, benefiques pour notre belle nature.

Le plus marquant serait Les Bienveillantes, dont vous avez très sûrement beaucoup entendu parler.

Dans un autre genre: "Le dernier voyage d'Horacio II" de Eduardo Mendoza. De la SF pas sérieuse du tout. Horacio II conte dans son journal de bord la vie à bord de son vaisseau spatial à cours de vivres, parti pour une destination inconnue, où - lui le premier - l'équipage rivalise d'incompétence et de flemme. Très drôle.

Gosayn serait un de ces rares lecteurs qui ont réussi à terminer cet indigeste produit littéraire ?

BRAVO !!

Ce livre accumule trop de références, de jargon administratif, et abuse de la scatologie. Pour le reste, il faut déjà être interessé par la période.

... De Jean Claude Guillebaud, voici le livre qu'en ces jours ci je lis!
Une violence nouvelle qui envahit le monde, par les fanatismes qui se déchaînent... Violence aussi par une crédulité accrue qui supplante les anciennes croyances.
En potitique, en économie, dans la science ou dans la religion, nous devons réapprendre à différencier la croyance aveugle de la conviction raisonnable, la crédulité de la réflexion...
Un regard sur le monde d'aujourd'hui, une réflexion...

Cela semble intéressant yugcib, mais quel est le titre de l'ouvrage ?

Je ne suis pas une grande lectrice de Marguerite Duras, j'avais essayé "l'Amant" mais sans succès, je n'ai pas été prise par l'histoire. Des amis ont essayé de me convaincre de ne pas en rester là et d'essayer une autre lecture.
je me suis donc "lancée" dans "la douleur" !
Alors là franchement, ce fut un plaisir pour moi de découvrir ce roman.
J'ai été époustouflée! J'ai bu ce livre comme on boit un truc amer dont on veut se débarrasser de l'aigreur vite fait!
Quel cri! quelle douleur, quelle puissante émotion ! je n'en reviens pas.
Je crois qu'après ce livre, les autres de Marguerite Duras, vont me paraitre fades, c'est ma crainte. Mais en attendant j'ai passé un moment de très grande émotion avec ces récits. Phrases courtes, tranchantes bref! voilà! j'en reste très surprise: les mots claquent, les phrases ne se croisent pas, ne se délient pas. Chacune est un cri et nous transpercent.
voilà, merci Madame Duras .

Citation :

J'ai bu ce livre comme on boit un truc amer dont on veut se débarrasser de l'aigreur vite fait!

Ciel ! Duras médecine, Duras potion amère, ( Laxative ? ).


Trève d'humour, la Douleur... certes beau texte mais surtout illuminé par son contenu, par cet esclavage du sens qui de surcroît est ici terriblement émotionnel.

En réalité livre aussi marginal dans son oeuvre que l'Amant.

Duras c'est toujours Duras, c'est à dire géniale et irritante, superbe et misérable, mais à mon sens et ce n'est pas très original, il faut lire avant tout :


Un Barrage contre le Pacifique
Les Petits chevaux de Tarquinia
Le marin de Gibraltar.

Et surtout ( point de vue très subjectif) le sublime Moderato Cantabile

Je suis heureux Marie que tu aies pu découvrir Duras avec plaisir malgré l'échec de la première tentative...

Marguerite Duras, une très grande dame de la littérature pour moi et je te rejoins, Jean-Pierre, sur le sublime MODERATO CANTABILE. J'en parlais encore à mes étudiants hier. Un des livres essentiels pour saisir la quintessence d'un art littéraire qui fait éclater discrètement l'essentiel de la communication (souvent mauvaise) entre les hommes mais surtout qui offre la perfection d'un style à la fois si simple et si perturbant... la musique du silence le traverse.

j'ai noté à prendre dans mes prochains achats Moderato Cantabile

Car dans la foulée j'avais lu également "la maladie de la mort" j'avais trouvé cela très dur, mais j'avais aussi aimé ce ton rythmé, lancinant. Oh le livre n'est pas bien gros, mais j'avais appris que c'était tourné au théâtre et Fanny Ardant en était la voix. Cela n'a pu faire qu'un magnifique mélange de vérité et de réalisme.

En fait au fil des jours je me rends compte que je fais un rejet de l'Amant mais qui sait? j'y reviendrai peut-être?

Comme quoi même un prix peut offrir de grandes maladresses...
Et si ça trouve ceux qui ont concouru et n'ont pas gagné le prix offrent peut-être moins de maladresses ?!

Pour les Bienveillantes, j'ai voulu, puis je ne me suis pas décidé... d'autant plus qu'un ami me disait être déçu notamment devant le fatras des connaissances étalées qui alourdissent le propos.

Encore un livre qui peut avoir besoin de lecteurs attentifs...

Le Gardien des rêves de Paolo Maurensig (Editions du Rocher)


Un roman lumineux et troublant par ailleurs emblématique du travail remarquable que fait cette maison d'édition en matière de littérature authentique ( Gregor Von Rezzori, Quarantotti gambini ) et en marge de l'activité littérature populaire qui est souvent la seule perçue.

Le dernier livre édité que j'aie lu est Vatican 2035 de Pietro De Paoli.
Avec un nom pareil, il est évident que l'auteur se cache. Il serait un haut fonctionnaire de ce Vatican qu'il place dans une perspective pleine d'ouvertures surprenantes.

J'avoue que, tout en restant en accord avec ce qui fait l'othodoxie de la foi chrétienne dans ses figures occidentales, ce livre ouvre des pistes de réflexion pour le monde moderne.

C'est un roman enlevé qui nous place dans les trace d'un homme appelé à inaugurer l'ère du prêtre marié dans l'Eglise Catholique Romaine, lequel jeune homme se fait laminer dans un fondamentalisme mystico-extrêmiste pour prendre le maquis via Internet et devenir enfin le Pape des ouvertures.

Passionnant et remarquable.

La parole que je porte est plus grande que moi, dit l'auteur ; la foi qui me fait vivre ne m'appartient pas. Permettez que mon identité s'estompe au profit de l'espérance dont j'ai voulu témoigner dans les pages qui suivent.

Merci Mahaut pour ton commentaire intéressant sur un ouvrage que je ne connaissais pas.

Quant à moi je vous recommande « Toutes choses scintillant » de VÉRONIQUE OVALDÉ. La petite Nikko vit sur une île polaire oubliée de tous et touchée par une pollution radioactive. Un livre troublant aux qualités littéraires incontestables. Singulier et envoûtant. Une femme de haut talent à découvrir. Une passion pour employer l'expression de Jean-Pierre et je vous la partage...

L'Inde est le pays invité au salon du livre de Paris.

Une excellente occasion pour découvrir R.K Narayan ( si ce n'est fait)

Par exemple : Mes Jours: Mémoires d'un Indien du Sud ( Rocher/Motifs)


Une autobiographie pleine de malice et de fraîcheur où vous découvrirez qu'il fut de tout temps difficile de se faire entendre et d'éditer.

Un bel exemple aussi de style pur. J'aime les auteurs comme lui qui ne font pas "la roue" avec l'écriture, mais dont on constate qu'il serait difficle de déplacer une de leurs virgules.

J'ai lu un livre FORMIDABLE, un de ces livres dont on ne découvre qu'un exemplaire de temps à autre ( y compris quand on lit une dizaine de livres par mois et que l'on est bien conseillé et guidé)

Pascal Mercier: Train de nuit pour Lisbonne, chez Maren Sell

Une quête, une réflexion, un voyage européen ( le Portugal ) et intérieur et enfin une écriture remarquable même si c'est une traduction Pascal Mercier écrivant en allemand comme son nom ne l'indique pas.

Voilà le mélange (si rare) du ludique et de la hauteur.

je viens de finir ce témoignage, je vous le résume "à chaud":

« J’habite en bas de chez vous »
Brigitte

C’est l’histoire d’une jeune femme brutalisée, tabassée par son compagnon qui un jour, une gifle de trop se précipite avec son sac à mains dans la rue.
Elle y restera presque 3 ans, dans la peur, la douleur, l’horreur, le mépris, la mort des compagnons d’infortune. La détresse, la faim, la peur, la crasse, tout … Elle va vivre tout cela. Son « quartier » est entre autres «Place des Vosges où le regard des touristes et des riverains fait mal.
Elle a de la chance dans son malheur, elle ne sombre pas dans l’alcool ou la drogue, car elle veut s’en sortir, mais n’y arrive que très très difficilement. Plus la force, plus la volonté, la descente …
La conclusion que je pourrais faire après la lecture de ce livre, c’est que cela se passe en « bas de chez nous » et que nos regards ne voient pas.
Bénévolat, travailleurs, sociaux, hébergement, bagarres, la mort par violence, tout cela est le quotidien des milliers de gens qui vivent dans la rue pour des dizaines de raisons, mais une certitude : pas parce qu’ils ont choisi de le faire
Ce livre est bouleversant, et je crois qu’il est nécessaire rien que pour que l’on sache.
Merci Brigitte.