Lettre à mon père.-
Ce mot tendre glisse sur mes lèvres émues.
J’aurais tant aimé le dire avec volupté et passion.
Plutôt un silence, un muret infranchissable.
Deux êtres étouffés par l’incompréhension du moment.
Un étranger maquillé sans oser dire nos vérités.
De la solitude entre deux hommes en débandade.
Disgrâce d’amour, de la douleur impraticable.
Un lit d’hôpital, enfin de l’émotion grandissante!
Un regard soudainement expressif, de belles paroles…
Un sourire merveilleux, se comprendre subtilement.
Un Papa humain dans une conversation extraordinaire.
La douceur atmosphérique, un détail non subtil.
Être heureux dans un contact sincère et bénéfique.
De l’amour paternel, conviction aveugle.
Par un après-midi, le malheur d’une mort certaine.
Un long corps étendu sur un drap impersonnel.
Déception atroce, un retard incalculable à comprendre.
Presque la fin, il ne reste que la prière terrestre.
Un départ… un couloir froid et démuni d’affection.
La réalité d’un « joyau à jamais perdu », malheur!
Nostalgie, la raison bafouée, pleurs étouffés.
Un beau souvenir dans un écrin jalousement étoffé.
Le pathétique d’une vie entière, des émotions incontrôlables.
Une vie continue Papa malgré une fin trop rapide…
De la substance au prochain rendez-vous de ta personne.
Un espoir divin, je le désire au plus profond de moi-même.
Cher Papa, simplement un au revoir, je l’espère…
André,épervier.