yugcib Membre
Nombre de messages : 2014 Age : 76 Localisation : 186 route d'Audon 40400 Tartas Date d'inscription : 22/12/2005
| Sujet: Une banalisation de l'événement culturel, littéraire ? ... 3/6/2018, 17:41 | |
| ... Y-a-t-il aujourd'hui, à Paris ou ailleurs, de ces lieux (salons, cafés, entre autres) où les artistes, les écrivains, les gens de scène... Entre eux et autour d'un public fréquentant ces lieux, se rencontrent, échangent... Tout comme cela se faisait par exemple au début du 20 ème siècle à Montmartre et à Montparnasse ; ou encore du temps des salons et des cafés littéraires au 18 ème siècle ? ... Où trouver à ce sujet, une documentation, des articles de journaux ? ... Google ne m'a pas vraiment fourni de réponse précise à cette question que j'ai formulée de différentes façons... Je m'en réfère à ce que je sais ou crois savoir : Les artistes, les écrivains, les personnages qui "font l'actualité" dans le monde d'aujourd'hui, ont quasiment tous leur réseau, leurs pages facebook et twitter avec les centaines voire leurs milliers d' "amis", de fans, de "followers" ; certains d'entre eux parmi les plus connus ont leur chaîne You Tube de diffusion... Mais... Est-ce que tout cela, accessible, lisible, écoutable, à tout moment par des milliers ou des millions de gens partout en France et dans le monde... crée vraiment du lien, de la relation ? La technologie de la communication, de l'information, de la diffusion de tout ce qui se produit en matière d'oeuvres de cinéma, de musique, de littérature, de théâtre... Ne contribue-t-elle pas à banaliser l'événement artistique, littéraire ? N'assiste-t-on pas à une explosion, à une expansion de "mondes clos" ou -pour employer cette image- de "bulles" de toutes sortes de dimensions et de reflets irisés, dont l'enveloppe transparente formant horizon ne se fait pour ainsi dire jamais ou presque, "fenêtre ouverte" sur des sortes de "jardins" (ou constellations) d'autres bulles autour ? ... Dans un article du Figaro Littéraire qui date de 2007 ( je vous laisse augurer de l'évolution de la tendance puisque nous sommes en 2018 )... "Les vrais écrivains d'aujourd'hui se comptent sur les doigts de la main" ; Richard Millet dit que ce qui fait un écrivain, c'est l'invention d'une langue, un rythme singulier, et une puissance... et que ni sa sensibilité politique ni le genre littéraire à travers lequel il s'exprime ne font rien à l'affaire. Après la vogue du Nouveau Roman qui a en gros traversé les années 1950 à 1980/1990, l'on assiste au développement de l'autofiction, et la question commence à se poser au sujet d'un retour à une "littérature engagée"... Jean Marc Roberts se disait optimiste pour l'avenir du roman, mais pessimiste pour notre époque selon lui "antilittéraire". Le pire, disait-il, ce sont les blogs : les gens ne lisent plus et ne vivent plus... J'ajoute pour ma part : les blogs et les réseaux sociaux que sont facebook et surtout twitter... ... Quant à penser ou à envisager (ou à espérer) que la littérature (romans, nouvelles, poésie, récits, témoignages, anecdotes, enfin "la chose écrite" dans son ensemble et dans sa diversité)... Puisse se répandre, se développer, s'organiser (exister, en somme) par le biais, désormais, du Web, des blogs, de facebook et de twitter et des réseaux sociaux... Cela, je n'y crois pas beaucoup ! (du moins dans les années qui viennent)... Je n'y crois trop guère du fait que chacun aujourd'hui dans son quotidien de vie (travail, transport, en particulier) passe une partie de son temps les yeux devant son ordinateur, son smartphone et en quelque sorte, n'a pour tout "univers" que son monde à lui, sa liste d'amis (ou plus exactement de "pseudo amis"), une "bulle", une communauté, un "monde clos" en somme... Et que dans ce monde là, le lien véritable ou la relation ne s'établit pas autrement que virtuellement...
... Parmi les auteurs les plus contemporains, ceux qui sont nés après 1950, les mieux connus et les plus lus sont : Guillaume Musso né en 1974, Michel Bussi né en 1965, Marc Lévy né en 1961, Françoise Bourdin née en 1952, Laurent Gounelle né en 1966, Gilles Legardinier né en 1965, Franck Thilliez né en 1973, Agnès Martin-Lugand née en 1979, Maxime Chattam né en 1976, David Foenkinos né en 1974... Ces 10 là en effet, sont ceux dont on voit souvent les nouveaux livres sur les étals des maisons de la presse, des librairies et dans les rayons des espaces culturels grande surface... Dans une certaine mesure on peut dire que ces livres, de ces 10 auteurs, sont dans l'ensemble "assez représentatifs" d'une littérature d'aujourd'hui, d'autofictions, de thrillers et de romans policiers... L'on peut aussi citer, parmi d'autres, qui ont la faveur de certains publics, Marie N'Diaye, Michel Houellebecq, Frédéric Beigbeder, Muriel Barbery, Pascal Quignard...
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yugcib Membre
Nombre de messages : 2014 Age : 76 Localisation : 186 route d'Audon 40400 Tartas Date d'inscription : 22/12/2005
| Sujet: Re: Une banalisation de l'événement culturel, littéraire ? ... 3/6/2018, 17:42 | |
| ... Pour se convaincre du fait que les gens ne lisent plus comme ils lisaient jadis c'est à dire autre chose que seulement des romans policiers, d'aventure, de thrillers, etc. , il suffit de parcourir déjà, ces réseaux du Net que sont facebook et twitter, ainsi que de regarder ce que contiennent la plupart des blogs... Quant aux forums qui ont eu leur "temps de gloire" dans les années 2005 à 2010 en gros, ils sont depuis 2010/2011/2012 "en perte de vitesse" voire pour beaucoup d'entre eux, pratiquement muets, sans activité, sans présence de leurs membres encore inscrits (à l'exception peut-être de quelques rares d'entre eux, qui ont des administrateurs motivés et créatifs)... En règle générale, sur les réseaux du Net, surtout depuis que Twitter existe, dans les blogs et dans les forums encore relativement fréquentés, l'on n'y lit que des billets assez brefs, que des réponses "oui j'aime/je suis d'accord"... Autrement dit jamais de développement, de réflexion consistante, d'argumentation soutenue par des exemples ou des faits... Dans ces conditions il est évident que le Net ne peut en aucune façon être ou devenir un vecteur ou un relais de la production littéraire sous quelque forme que ce soit ou genre... Car écrire, s'exprimer, cela ne se limite pas à deux ou trois phrases lapidaires sur tel ou tel sujet (ni d'ailleurs réagir ou participer à une discussion)... Le lapidaire, on ne fait que ça, sur le Net... Et si d'aventure tu te lances dans un développement, si tu "littératuriques" ou poétises et si tu en mets plus de 15 lignes... T'es ou un rabat-joie, ou un abscons, ou un emmerdeur, ou un illisible, ou un obtus, un confus, et t'es vite fait bien fait ringardisé, zappé...
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