Dans un grand champ d'iris

Dans un grand champ d'iris s'ouvrant à ma vue un bref instant de ma vie, se rejoignent comme en un point-univers, toutes les pensées de toute ma vie...
Et c'est bien cela, une vie d'humain : un point-univers...
… Et si tout ce que l'on avait à dire et à être, pouvait tenir exprimé dans l'instantanéité, dans la profondeur, dans l'immensité, dans le dire et l'être, d'un regard? Un regard contenant alors plus que toute une oeuvre autobiographique de mille pages, plus que des kilomètres de blog, plus que toute une oeuvre d'écriture de plusieurs livres?
… Et si un visage pouvait se lire comme on lit un livre, le livre d'une vie tout entière où l'on y lit aussi d'autres vies?

Ton texte donne un certain choix : le considérer en lui même comme texte assurément poétique, ou comme une invitation à discuter d'un sujet. Celui de la vision des choses.

Une image (champs d'iris) "s'ouvrant à ma vue" et  qui est captée justement par l'iris ( de l'œil). Un regard pouvant contenir tout et lire sur les visages, une symétrie donc entre le pouvoir de regarder et celui de voir les choses (indicibles) sur les visages.

Ce qui revient à exprimer poétiquement par certains jeux de mots de la même famille, une idée à exploiter, à discuter.

On peut tout aussi bien ne rien discuter et savourer le texte en lui-même.

Comme c'est étrange cette volonté de voir ce qui est large et ouvert se réduire en un point !

Je vois plutôt la vie, si je la vois, comme une expansion infinie, rien justement qui puisse se réduire, se concentrer, se replier.  C'est sans doute pour cette raison qu'il existe des milliers de poèmes, de romans, de films et de photographies. C'est sans doute pour cette raison que les peintres ont représenté des milliers de fois la même image, Annonciation, Crucifixion, d'un événement supposé unique alors que les peintres sont les artistes qui s'approchent le plus de la synthèse absolue.

Cela dit, rien à discuter je crois.  

Des paroles qui se croisent et c'est déjà beaucoup !