Un des meilleurs page-turner de l'été...

Je lis à propos d'un roman : « Un des meilleurs page-turner de l'été... ».
Ils sont de plus en plus cons ou quoi les critiques ? Ils ne savent même plus en écrire en français.
De surcroît il me faut du temps  pour comprendre leur très beau langage : ils sont tellement brillants !
On parle donc de roman page-turner ! Cherchez à comprendre. Je parle le français moi.
Je cherche à deviner. Un roman qui se lit vite : on tourne rapidement les pages quoi !
C'est vrai quand même ! Faut aller vite de nos jours sinon on perd son temps !
Ils sont de plus en plus crétins les critiques ? Décidément je vieillis.
Je suis un page-turner d'arrière-saison. On ne tourne plus mes pages.
Mes idées deviennent lucides et frisent même l'intelligence.
Je reste seul sur la plage : hommes et femmes autour de moi tournent les pages avec rapidité
Pendant que mon esprit les fatigue, car il se découvre dans la patience.
Je ne connaissais pas cette expression : décidément...
Je ne suis pas assez... In et tendance.
Je ne fais pas le buzz...
Je suis out !

L'idée n'est pas celle d'un roman qui se lit vite, mais d'un roman qui se dévore, nuance.

S'il faut te rassurer, Jipi, ces petits vocables minables et confus seront passés de mode avant la prochaine saison et l'invention des suivants. Pendant ce temps hélas, il n'est pas impossible que de la belle langue l'usage passe de mode lui aussi...si ce n'est déjà fait !

Mais je te promets pour bientôt un beau roman qui pour être contemporain en diable n'en n'est pas moins écrit en FRANÇAIS !

PS: Exact Gosayn !

Gosayn a écrit:

L'idée n'est pas celle d'un roman qui se lit vite, mais d'un roman qui se dévore, nuance.

Mais s'il se dévore, c'est qu'il se lit assez rapidement ? Non ?!!!

Nuance en effet, mais la différence me semble, dans plusieurs cas (pas tous donc !)  ténue.

Un roman en français Jean-Pierre ? Quel exploit !!!

J'aime l'idée de Jipi qui associe l'expression " dévorer un livre" avec une notion de vitesse, même si dans l'expression qui est le prétexte de cette discussion la vitesse n'est pas celle de la lecture mais celle de l'acte de tourner la page. Le roman est si passionnant que le lecteur cherche à réduire au maximum par la vivacité de son geste la minuscule interruption de lecture causée par l'acte de tourner la page.

J'aime cette "déviation" de Jipi car j'y vois la nostalgie d'une lecture lente et réfléchie, celle qu'on accordera aux textes les plus profonds.

Jipi a écrit:

Gosayn a écrit:

L'idée n'est pas celle d'un roman qui se lit vite, mais d'un roman qui se dévore, nuance.

Mais s'il se dévore, c'est qu'il se lit assez rapidement ? Non ?!!!
Nuance en effet, mais la différence me semble, dans plusieurs cas (pas tous donc !)  ténue.

Certainement pas tous, je pense même que ce sont deux choses bien différentes et qui ne vont pas nécessairement de pair.

Par exemple les romans d'Auster sont souvent qualifiés de "page-turner" par les critiques, ça veut dire qu'une fois qu'on le commence on a envie de connaître la suite et qu'on a du mal à s'arrêter (ce qui est, avouons-le, très loin d'être le cas avec la majorité des romans.) Ca ne veut en aucune manière dire qu'ils se lisent "rapidement" dans le sens de "facilement".

Un page-turner n'empêche pas le lecteur de prendre le temps de lire et même de relire comme je le fais souvent avec les romans d'Auster. Je pense en fait que les page-turners augmentent le temps global que je passe à la lecture.

Maintenant, qu'il existe aussi des "page-turners" qui sont des lectures "rapides" au sens de "faciles", je ne le nie pas. Exemple : Da Vinci Code !

François a écrit:

Jipi a écrit:

Gosayn a écrit:

L'idée n'est pas celle d'un roman qui se lit vite, mais d'un roman qui se dévore, nuance.

Mais s'il se dévore, c'est qu'il se lit assez rapidement ? Non ?!!!
Nuance en effet, mais la différence me semble, dans plusieurs cas (pas tous donc !)  ténue.

Certainement pas tous, je pense même que ce sont deux choses bien différentes et qui ne vont pas nécessairement de pair.

Par exemple les romans d'Auster sont souvent qualifiés de "page-turner" par les critiques, ça veut dire qu'une fois qu'on le commence on a envie de connaître la suite et qu'on a du mal à s'arrêter (ce qui est, avouons-le, très loin d'être le cas avec la majorité des romans.) Ca ne veut en aucune manière dire qu'ils se lisent "rapidement" dans le sens de "facilement".

Un page-turner n'empêche pas le lecteur de prendre le temps de lire et même de relire comme je le fais souvent avec les romans d'Auster. Je pense en fait que les page-turners augmentent le temps global que je passe à la lecture.

Maintenant, qu'il existe aussi des "page-turners" qui sont des lectures "rapides" au sens de "faciles", je ne le nie pas. Exemple : Da Vinci Code !

Merci François pour ces précisions que je ne connaissais pas.

En plus si les romans de mon écrivain étranger préféré sont parfois qualifiés de page-turner, j'en perds mon latin !!!

En résumé l'expression page-turner a deux acceptions différentes : mon sens (« rapidement » au sens de « facilement ») ET ce dont on a envie de connaître la suite...

Bon... et si on utilisait en français (langue assez riche et nuancée) une expression française pour distinguer les deux sens ?!!!

Il existe pour qui n'est pas touché par l'obsession anglophile le mot captivant qui exprime, appliqué à une lecture et donc en un sens figuré, l'idée qu'il vous fait captif, vous enchaîne à son cours, est tout sauf ennuyeux.

Reste le problème sempiternel que beaucoup trouvent les romans de Lévy ou Brown passionnants et que j'ai toujours éprouvé une réticence très proche de l'ennui à lire Paul Auster.

Captivant : pour le deuxième sens ! Mais pour le premier (lecture rapide, facile...) ?

Les critères de qualité d'une oeuvre ne sont pas nécessairement liés au fait qu'elle soit passionnante ou non.

Ma libraire me parlait encore ce matin de la médiocrité des Lévy et Musso et pourtant leurs romans passionnent les femmes et les hommes au bord de la piscine !!! Pas fatiguant, facile, se lit rapidement. Cool quoi, car il ne faut pas trop réfléchir !!!

Auster ? On est pourtant dans la haute qualité. Mais libre à chacun de dire qu'il ennuie (il me passionne, par contre, au plus haut point).

Comme quoi ennui et passion sont personnels.

Mais ne ranimons pas ce débat !!!

Aucun débat puisque nous admettons que la qualité et le côté captivant sont deux notions différentes. Je trouve par exemple que Henry James est un grand écrivain mais sa lecture me pèse profondément.

J'ai un ami, homme intelligent et cultivé, qui adore lire des romans policiers dont il dit sans vergogne qu'ils sont complètement nuls!


PS: Il faut dire que dans le cas de Paul Auster je suis aussi influencé par son côté gourou, éminence grise de la littérature, grand maître ( avec sa femme) du tout New-York littéraire....

Jipi a écrit:

Bon... et si on utilisait en français (langue assez riche et nuancée) une expression française pour distinguer les deux sens ?!!!

Ce serait plus simple en effet. Je me rends compte que les anglicismes sont souvent compris différemment par les uns et les autres, selon que l'on pratique l'anglais ou non soi-même je suppose, et cela crée des confusions qui seraient bien évitables.

Jean-Pierre Poccioni a écrit:

Aucun débat puisque nous admettons que la qualité et le côté captivant sont deux notions différentes. Je trouve par exemple que Henry James est un grand écrivain mais sa lecture me pèse profondément.

J'ai un ami, homme intelligent et cultivé, qui adore lire des romans policiers dont il dit sans vergogne qu'ils sont complètement nuls!


PS: Il faut dire que dans le cas de Paul Auster je suis aussi influencé par son côté gourou, éminence grise de la littérature, grand maître ( avec sa femme) du tout New-York littéraire....

On est d'accord.

Supplément d'information : il y a des romans policiers de haute volée... Je viens de terminer Honteuse de Karin Alvtegen (il attendait depuis longtemps dans ma bibliothèque). Voir aussi Mankell.

Sans doute Jipi... encore qu'il faille réfléchir sur cette "nécessité" de stipuler le genre quand on parle d'un roman policier, nécessité qui laisse entendre que le roman s'il est de haute volée ne l'est que dans le cadre du genre dont il se recommande.

Ce problème est bien connu des auteurs qui éditent dans des maisons qui ont en plus de leur secteur littérature une collection de romans policiers. Leur rêve à tous, plus ou moins exprimé, est d'être édités en littérature générale comme une sorte de montée en grade !

A méditer, non ?

PS : Personnellement les conventions, les stéréotypes, le style ou son absence, font qu'un Mankell me tombe ( me tombait car j'ai cessé les tentatives...) des mains au bout de vingt pages, c'est-à-dire juste avant qu'il ne commence à m'agacer. Mais il faut préciser que je ne suis pas du tout un lecteur de romans policiers ni d'aucun autre "genre" !

Jean-Pierre Poccioni j'ai commandé le roman" Un garçon dans la ville", je l'aurai d'ici une huitaine de jours. 

Je vous souhaite une lecture plaisante voire plus si affinités!

PS: Un garçon en ville et non dans la ville. Nuance peu importante le titre n'étant que...le titre.

Au fait, huit jours pour une commande, c'est long. Non ? C'est ce que vous observez habituellement ?

Huit jours est un délai normal !

Parfois c'est dix jours pour une commande !

Alors c'est que vos libraires sont organisés différemment des nôtres!

J'ai l'habitude de deux ou trois jours pour une commande en librairie que je viens rechercher et de quatre à six jours pour une commande par expédition sur un site genre Fnac ou Amazon.

En Italie, à Rome ou à Florence, je commande des livres en librairie quand j'arrive et les récupère généralement trois jours après, sauf exception.

Je confirme ce que dit Jipi : ici en Belgique, il faut compter 8 à 10 jours pour une commande passée en magasin. C'est pour cette raison que je passe généralement mes commandes sur un site genre Amazon (livraison en 3-4 jours dans la majorité des cas.) Je sais, ce n'est pas bon pour les petits libraires mais mon point de vue est que c'est aux libraires à s'adapter au monde qui change et non l'inverse. C'est d'ailleurs une loi qui vaut pour toute activité ici sur terre : on s'adapte ou on disparaît. Excusez le poncif.