INTO THE WILD de Sean Penn : à ne surtout pas rater !

Enfin, tout cela m'a donné envie de revoir ce film, avec un oeil plus critique peut-être, parce que je sais que Jean-Pierre Poccioni n'écrit pas des choses à la légère.

En attendant, cher Jean-Pierre, une question me brûle les lèvres et je t'assure que ce n'est pas de la provocation mais une réelle curiosité. Peux-tu nous dire si, en dépit des critiques que tu as émises sur ce film, tu estimes qu'il s'agit malgré tout d'une oeuvre "de qualité" ou non ?

Bien sûr que c'est un film de qualité. Des images très belles, des séquences exaltantes, un rythme qui peut emporter. Et des acteurs qui tiennent la route. On peut même le regarder avec plaisir, ce n'est ni monstrueux ni contradictoire.

Quant à dire pourquoi et à quel moment du film un signal d'alarme s'est mis à clignoter dans ma cervelle, signal que m'a rendu hyper attentif et réceptif...? J'ajoute que rencontrer quelques jours plus tard un ami, cinéphile plutôt subtil, me communiquer le même malaise devant cette fantastique accumulation d'idées ambigües a fait que ma réflexion a continué son chemin. Nous avons parlé, je me souviens, du cinéma de Clint Eastwood qui souffre souvent de cette même ambivalence.


Mais après tout, nul n'est assuré d'avoir la bonne vision. Par contre le regarder de nouveau serait une bonne chose. Pour toi, car moi je l'ai regardé deux fois pour toutes ces raisons!

Pour les films de Clinty Eastwood, je suis entièrement d'accord avec toi et c'est la raison pour laquelle je ne fais pas partie de ceux qui portent aux nues ce réalisateur.

En ce qui concerne Sean Penn, c'est vrai que j'aurais des raisons de me méfier d'un type qui a un jour épousé Madonna, mais je le place quand même dans une autre catégorie que Eastwood.

Rendez-vous quand j'aurai revu le film, mais ce ne sera donc pas ce jeudi sur RTL-TVI.

Ne confonds pas, John, le réalisateur d'un film et sa vie privée...

Je ne suis pas un admirateur du cinéma américain loin s'en faut !!! Je suis un admirateur entre autres du cinéma italien (petit clin d'oeil à Jean-Pierre).

Mais je reconnais que l'Amérique a engendré quelques très grands films.

Et je ne suis à nouveau pas d'accord pour Clint Eastwood qui a lui aussi réalisé quelques très grands films dont :

- Impitoyable,

- Million Dollar Baby,

- Mystic River,

- L'échange.

Peut-on dire que les Américains font des films pour les Américains, mais qu'ils volent la plupart de leurs idées aux Français ?

John a écrit:

A mon tour, je suis allé voir INTO THE WILD et je suis d'accord avec Jipi sur tous les points, sauf un : ce n'est pas un film à voir et à revoir.
C'est un film à voir, à revoir et à re-revoir !

Gé - nial ! Un vrai chef-d'oeuvre !

Tout est bon dans ce film : le jeu des acteurs, la réalisation, les prises de vues, la musique et bien sûr le scénario qui ne peut pas laisser indifférent.

Voilà un film que je m'offrirai en DVD dès sa sortie et qui deviendra un de mes films-fétiches, c'est certain.

Je remercie Jipi d'avoir tant insisté parce que sans lui je ne serais sans doute pas allé le voir.

Après ceci, il sera difficile de revoir ta position !!! MDR
Mais tu vas peut-être y arriver John !
Surtout que tu vas le revoir pour la quatrième fois alors !!!

Personnellement je l'ai vu aussi deux fois comme Jean-Pierre.

Personnellement je regarderai ce film, dommage qu’il ne sera pas en version originale et coupé de publicité. Mais cela je peux les supprimer pendant mon enregistrement, en attendant et en espérant de pouvoir le revoir un jour en version originale.
Personnellement je vois dans se filme ce jeune garçon, qui avait envie de goûter à l’aventure et la liberté en rejetant la vie familiale de bourgeoisie avec ses valeurs matérielles qui ne lui correspondait pas.
De toute façon, quand vous prenez la décision de partir et découvrir l’aventure,, ce n’est pas pour être au crochet de la famille. Ce jeune homme étais honnête avec lui-même. Ce ne sont des vacances, c’est un trip personnel, vous êtes ailleurs avec votre corps et l’esprit dont vous devez être maître avec soi-même en étant conscient des plaisirs, risque et les dangers dont la nature peut vous réserver.
Même s’il en serait revenue, il n’aurait plus regardé la vie de la même manière, aussi bien la vie de famille…
Ce genre de voyage fait changer un homme par la vision sur les valeurs de la vie, en vous offrant un bagage spirituelle qui vous habite jusqu'à la mort…. C’est cela l’aventure…

L’aventure est un riche apprentissage… !

Je trouve l'analyse de Mireille très juste : un jeune homme qui fait une initiation ( mal car il n'écoute pas les conseils et lit incomplètement les livres !) et devrait retourner à la maison vivre sa vie d'américain.

Au sujet du rejet du matérialisme n'oublions pas qu'il termine gentiment ses études, refuse la belle auto mais en a déjà une et compte sur la société pour avancer ( auto stop) . Racontez ça aux jeunes gens du tiers monde !

Vous devriez lire ou relire Sur la route de Kérouac !

Jean-Pierre Poccioni a écrit:

Racontez ça aux jeunes gens du tiers monde !

En effet ! Pour avoir vécu et travaillé aux États-Unis (et j'y ai de la famille), j'ai constaté que rares sont les Américains qui sont conscients que d'autres nations existent, sauf bien sûr les contrées où There be terrorists ; mais de là à les situer sur une carte (les contrées, pas les terroristes), c'est une autre question. Alors… faire des comparaisons est hors de leur portée.

J’en suis sure que c’est un livre qui m’accrocherait Jean-Pierre. Je suis quelqu'un qui aime la route et l'aventure...

Allant prendre mes renseignements par Internet, je vois qui est Jack Kerouac.
Je connais mieux Allen Ginsberg. William S. Burroughs, les amis de Jack Kerouac et bien sûre les écrits sur la Beat-génération.

Jipi a écrit:

Après ceci, il sera difficile de revoir ta position !!! MDR Mais tu vas peut-être y arriver John !

Où est le problème ? J'ai vu ce film une fois et je l'ai trouvé génial. Sur ce premier jugement je ne peux pas revenir et ne reviendrai pas.

Mais si plus d'un an après, quelqu'un dont j'apprécie l'esprit critique me fait remarquer certaines choses au sujet de ce film que je n'avais pas vues, pourquoi ne devrais-je pas accepter de remettre en question mon propre jugement lors d'une prochaine vision du film ?

Si je change d'avis sur ce film - rien n'est moins sûr mais on verra - certains diront que je suis influençable, mais ça ne me gêne nullement. Se laisser influencer n'est pas nécessairement une preuve de faiblesse ou de bêtise, le tout est de bien choisir les gens par qui on accepte de se laisser influencer.

Je suis d'accord avec John et il m'est arrivé maintes fois ( pas des milliers mais beaucoup) de revenir sur une position que je croyais solide et inébranlable. Je crois même que bien souvent notre vision d'un film, d'un livre ou de toute oeuvre d'art passe par un angle de vue beaucoup plus étroit qu'on le pense. Qu'on voudrait le penser par indulgence pour nous-même. Donc nous regardons, nous croyons être libres alors que nous dépendons d'un subtil conditionnement, d'un faisceau de critères qui à cet instant là constituent notre culture et donc notre vision.

Mais si une autre perception ( individu, lecture, autre oeuvre) vient perturber, modifier cet angle de vue c'est tout l'ensemble qui vacille...ou pas !

Ce qui implique et j'en suis conscient deux remarques:

La première est la plus simple: personne ne se trompe absolument ! ( avec des nuances bien sûr, n'exagérons rien !)

La seconde est plus complexe et devrait plaire à John: Nous vivons des instants d'absolu dont la succession finit par constituer un ensemble relatif. Chaque instant est solide au présent avec l'inconvénient que le présent a une fâcheuse tendance à se transformer en passé.

Il est possible et même indispensable d'avoir des certitudes, il est imprudent d'affirmer qu'elles ne changeront jamais. ( encore une fois dans une certaine mesure)

Conclusion quant à ce film: Il serait passionnant de l'étudier comme système de coexistence d'éléments contradictoires, les uns esthétiques et sensibles, les autres idéologiques, plutôt que d'affirmer le caractère irréductible de nos contradictions.

Je retrouve dans ces réflexions de Jean-Pierre Poccioni des idées exprimées (en d'autres termes bien sûr) par le narrateur de La Vie Obstinée de Wallace Stegner, un roman que je vous recommande à tous.

Un roman formidable, un grand roman d'un immense écrivain, qui est très peu vendu et n'a pratiquement aucune chance d'être diffusé en numérique. Et je sais très bien ce que je dis!

Jean-Pierre Poccioni a écrit:

Un roman formidable, un grand roman d'un immense écrivain, qui est très peu vendu et n'a pratiquement aucune chance d'être diffusé en numérique. Et je sais très bien ce que je dis!

Sacré Jean-Pierre ! Le moins qu'on puisse dire est que tu as de la suite dans les idées.

John a écrit:

Mais si plus d'un an après, quelqu'un dont j'apprécie l'esprit critique me fait remarquer certaines choses au sujet de ce film que je n'avais pas vues, pourquoi ne devrais-je pas accepter de remettre en question mon propre jugement lors d'une prochaine vision du film ?

Cela est bien vrai.

Il est GENIAL ce film, même en version traduite, je l’ai trouvé génial.
Ce film me parle, me fait revivre les souvenirs de joie et les difficultés de la route.
Cela me donne envie d’une chose, c’est reprendre mon sac à dos et foutre le camp.
Loin, loin, loin… Très, très loin!!!

Ce chef d’œuvre est magnifique et complet.
Les prises de vue de ses magnifiques paysages, la musique, histoire en elle-même, avec l’esprit de la route (à ne pas confondre avec vacances), la liberté, les rencontres, les ennuis, la débrouille, le courage, la philosophie, la paix, la joie, la recherche de la réalité et la vérité de la vraie vie avec ses justes valeurs jusqu'à la mort.
Une phrase qu’il écrit à la fin de sa vie et que j’ai beaucoup aimé : « Le bonheur n’existe pas, sans pouvoir la partager »
Et c’est bien vrai, c’est peut-être pour cela et en étant seule, que je ressens régulièrement le besoin de partir.
Après avoir fait de grands et longs voyages, c’est vrai, on a changé, on ne voit plus la vie et les réalités de la même manière.
Je suis très contente de l’avoir enregistré en coupant les pubs…