Jipi fait son cinéma !

Daroussin est effectivement excellent ( comme souvent) mais dire qu'il surclasse André Wilms me semble un peu excessif ! Cela dit l'appréciation du jeu d'un acteur est toujours fortement teintée de subjectivité.

D'autre part,  il est certain que l'on reste sur sa faim si l'on attendait une solution ou même une piste de solution. Cependant le parallèle avec les sombres années quarante est plus qu'une banale expression de bons sentiments. C'est une thèse, discutable comme toutes les thèses, mais pas une banale jérémiade !

Quant à l'approche politique sur le mode "il faut faire ceci ou cela", c'est justement l'affaire des politiques. Autrement dit, Kaurismaki accuse les dirigeants occidentaux en général et français en particulier de se comporter comme le pouvoir pétainiste de quarante, une accusation qui ne peut laisser indifférent quand elle vient d'un grand nom de la création.

Il me semble que dans ce film Kaurismaki ne se contente pas d'accuser et de dénoncer, il fait surtout l'apologie de la désobéissance civile. Très sympathique évidemment, car qui voudrait empêcher ce jeune africain d'aller rejoindre sa famille à Londres?

Les bons sentiments contre les méchantes lois donc. Mais je suis désolé, je trouve ça un peu facile et sur un sujet pareil je ne peux pas me satisfaire d'une approche simpliste.

Certes François, mais si on se transporte dans les années quarante en France la désobéissance aux lois devient résistance !

De ce fait poser la question du respect des lois de cette façon n'a rien de simpliste sauf à croire à l'inaltérabilité de la loi d'où qu'elle vienne, uniquement parce que c'est la loi.

Il existe même un type qui osa affirmer que la propriété,  pourtant hautement protégée par les lois, était un vol !

Il y a tout de même un détail qui n'a pas été évoqué, c'est que le port du Havre a dû sa fortune passée au commerce triangulaire.

Comme bien souvent je regrette de ne pas avoir le temps de développer le fond de ma pensée qui, sur ces sujets, est très nuancée et en évolution constante.

Quoi qu'il en soit, cet embryon de discussion prouve que LE HAVRE a le mérite de soulever des questions importantes. Même si je n'ai pas été complètement convaincu, je ne regrette donc pas de l'avoir vu.

Bien le bonsoir chez vous, c'est l'heure de l'apéro !

Personne n'a vu les deux films dont je viens de parler ?

Tiens, je constate huit mois plus tard, que je n'ai pas eu de réponse à ma question portant sur deux remarquables films...

Je pensais écrire un avis critique sur l'excellent THE LOBSTER de Yorgos Lanthimos, mais ce topic est-il encore lu ?

Tu constates qu'écrire dans le vide n'est pas agréable !

C'est pourtant une expérience à laquelle j'ai fait allusion plusieurs fois pour m'entendre répondre qu'il fallait être patient, que toute chose vient à point etc.

Toute la différence entre ce qui NOUS arrive et ce qui arrive aux AUTRES !

Je n'ai pas vu ces films, désolé, et je manque toujours de temps actuellement pour être plus présent sur le forum. J'ai à peine le temps de lire ce qui est posté mais je lis tout, soyez-en sûr. Je sollicite donc votre patience et votre tolérance.

Notre tolérance t'est acquise !

Bon courage dans ton travail.

Jean-Pierre Poccioni a écrit:

Notre tolérance t'est acquise !

Je n'en doutais pas, mais merci de le confirmer !

J'ai vu LA MISE À MORT DU CERF SACRÉ de Yorgos Lanthimos


J'avais vu, du même réalisateur, « Le homard » :  excellent film.

Ici je me trouve à nouveau face à un remarquable film qui me met en mouvement par sa mise en scène, sa complexité, son symbolisme.
Un cardiologue renommé est harcelé progressivement par un jeune de seize ans.
C'est un film curieux, dérangeant, quelque peu surréaliste. Un plaisir pour les yeux du cinéphile, mais un film à ne pas mettre entre tous les yeux.
On a parlé d'un thriller aux allures de tragédie grecque : on n'a pas tort. Iphigénie n'est en effet pas très loin.


Bel article de Fernand Denis :


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