Certains moments de solitude semblent plus difficiles à traverser que d’autres… Parce qu’ils sont accentués d’atmosphère… Il suffit d’une brise d’après midi sur la place déserte d’un village, d’un miaulement de tronçonneuse dans un bois tout proche, de la lumière d’un ciel brouillé et floconneux où se mélange gris, blanc et bleu…
Alors les visages absents, ceux de l’heure d’avant, et tous les autres visages aussi ; n’étant plus à nos côtés sur ce banc où l’on vient de s’asseoir, semblent s’éloigner, se diluer dans le ciel brouillé…
Et la brise d’après midi emplie de sons, de couleurs et de senteurs…et d’ailes blanches de papillons, appelle et rappelle une femme, un enfant, un ami, des camarades, ou, tout aussi immensément, ces êtres que l’on aurait aimé rencontrer…
Il y a comme une sorte de stérilité tragique dans ces moments particuliers de solitude.
Et je n’aime pas ces îles de temps perdues dans l’espace… Surtout avec ces élans, ces affections et ces mots qui me traversent et n’atteignent que le ciel de l’île…