J'ai eu l'occasion de dire, dans un échange concernant un tout autre sujet, toute mon admiration pour Ingeborg Bachmann. Quelques jours plus tard lisant L'Imitateur de Thomas Bernhard je trouve vers la fin de l'ouvrage un texte qui évoque la mort dramatique d'Ingeborg Bachmann à Rome, mort qu'il évoque plus longuement dans Extinction un de ses chefs d'oeuvre. Je songe au destin d'Ingeborg, je songe ensuite à son compagnon Max Frisch et décide de lire Stiller car je l'ai lu il y a si longtemps que je l'ai presque oublié tout en sachant que j'avais beaucoup aimé.
Et je (re)découvre un roman formidable dont l'inventivité narrative éclipse bien des produits laborieusement conceptuels du moment.
Stiller, l'histoire d'un homme qui voulait échapper à son destin et pour cela à sa propre identité. Une réflexion profonde et passionnante dans une forme qui jamais ne pèse et une écriture telle que je les aime: ciselée et juste sans que les effets en soient visibles voire grossiers.