Le Rapport de Brodeck de Philippe Claudel

Je viens de terminer ce roman de Philippe Claudel, LE RAPPORT DE BRODECK, qui m'avait été recommandé par diverses personnes et dont j'avais entendu beaucoup de bien. J'avais également entendu Philippe Claudel s'exprimer au sujet de ce livre lors d'une émission radiophonique à la RTBF et ses propos m'avaient séduit.

C'est un livre très dur, qui évoque entre autres (car il n'y a pas que ça, loin de là) l'horreur des camps nazis, et qui n'est pas tendre avec l'Homme, c'est le moins qu'on puisse dire. Malgré cela, ce livre n'est pas tout à fait noir, il comporte quelques étincelles de lumière.

Je l'ai trouvé très bien écrit et très intéressant. C'est un livre qui touche sans verser dans le sentimentalisme, un livre qui fait beaucoup réfléchir sur les comportements de l'homme, sur sa dualité.

C'est aussi - et ceci devrait intéresser Jean-Pierre Poccioni - un livre qui traite de l'altérité.

Si vous avez lu ce livre, vos avis m'intéressent, même s'ils contredisent le mien.

Bonjour !

J'ai pensé la même chose sur le Rapport de Brodeck, c'est un livre dur sur la vision de l'Autre, enfin de l'étranger...effrayant mais tellement bien écrit.

En effet !


Mais tu sais comme moi que les sujets parlant d'ouvrages littéraires précis soulèvent toujours très peu de commentaires sur ce forum.

c bien dommage...

Encore nous faudrait-il être calés sur les mêmes lectures.

Exact Gosayn!

Car si les bons lecteurs se rencontrent en général sur quelques livres incontournables qui constituent la base d'une culture littéraire par une sorte de sédimentation, il n'en est pas de même de certains livres moins essentiels et pouvant néanmoins être excellents.

Cependant il faut convenir que cette culture commune est la condition indispensable d'un dialogue sauf à parler de ce qu'on a pas lu !

Le problème est le nombre trop faible de membres actifs. Si nous étions une centaine, il s'en trouverait plus facilement quelques-uns qui ont lu le même livre. Mais bon, ça ne sert pas à grand-chose de dire ça, je sais...

Si nous étions une centaine, parviendrions-nous à communiquer ?

Mais ( hélas/ heureusement - rayer la mention inutile) nous ne sommes pas aussi nombreux.

Je pense en fait que l'important est de faire circuler des noms d'auteurs qui nous ont marqués et pas obligatoirement d'en dire ceci ou cela. Rien n'est pire pour un auteur que le silence et même un auteur médiatisé a besoin d'un écho, que des lecteurs disent leur plaisir de l'avoir lu.

Ce qui est fait pour Claudel de la part de John et de Mélusine.

Par exemple en cette rentrée littéraire j'ai mis un point de principe à insister dans mon émission sur des romans que la critique semble avoir oubliés. Personne ou presque ne parle de Sommeil des dieux, un magnifique roman d'Erwin Mortier ( Belge néerlandophone)

Je cite son nom ici, comme je l'ai évoqué dans Les Jeudis littéraires du 9 septembre. Ce nom est posé et aussi modeste que soit mon influence il évite le couvercle de silence.

Si chaque membre de Passion des mots disait quand une lecture lui a semblé forte ou simplement intéressante : "J'ai lu et aimé ceci" Passion des mots serait un forum un peu plus vivant au plan de la littérature. Et point ne serait besoin de discuter ou gloser ou théoriser.

Bien sûr l'expression de ces goûts seraient révélateurs du membre qui les exprime car il est difficile pour moi d'entendre 'J'ai adoré le dernier Levy" sans penser que la personne qui parle est d'une autre planète que la mienne. Mais est-ce si grave? C'est aussi connaître les autres et savoir qui vit derrière le pseudo...

Lu ce matin sur la page Facebook d'un ancien collègue qui est prof de français dans un collège :

"Philippe Claudel, un des romanciers majeurs de la littérature française contemporaine. A consommer sans modération..."

Ouf Melusine, nous ne sommes donc pas les seuls !

Jean-Pierre Poccioni me répondra sans doute que l'avis d'un prof, ça ne prouve rien, et ça tombe bien car je n'essaie pas de prouver quoi que ce soit.

Amusante réflexion !

En dehors de la méfiance qui peut être la mienne pour toute personne de plus de seize ans fréquentant Facebook, le problème n'est pas le nombre de fans de tel ou tel auteur. A ce jeu Levy est le plus illustre écrivain contemporain ! Claudel est assurément dans un autre monde que la star citée plus haut.

Quant à dire "un des écrivains majeurs de la littérature française contemporaine" c'et bien une réflexion de prof peinant à se départir du besoin de classer. Pour juger j'aurais aimé savoir qui étaient les autres, selon cette personne ! C'est toujours extrêmement instructif.

Jean-Pierre Poccioni a écrit:

Amusante réflexion !

On est là pour s'amuser, non ?

Jean-Pierre Poccioni a écrit:

... le problème n'est pas le nombre de fans de tel ou tel auteur.

On est bien d'accord. La qualité, pas la quantité. Mais il se fait que jusqu'à présent, toutes les personnes qui m'ont parlé en bien de Philippe Claudel sont - à mes yeux, ce qui ne prouve toujours rien, je sais - des personnes de qualité : mon épouse, mon frère et puis maintenant cet ami facebookien. Quant à mon propre avis de lecteur, je n'oserai pas écrire ici que je le porte également en grande estime, je passerais pour le roi des prétentieux !

Jean-Pierre Poccioni a écrit:

Quant à dire "un des écrivains majeurs de la littérature française contemporaine" c'et bien une réflexion de prof peinant à se départir du besoin de classer. Pour juger j'aurais aimé savoir qui étaient les autres, selon cette personne ! C'est toujours extrêmement instructif.

Je n'ai pas cette info mais je peux essayer de l'obtenir. Peut-être à suivre donc...

Précision : par personnes "de qualité", je voulais dire ici "qui savent distinguer un bon auteur d'un écrivain purement commercial."

Peut-être est-ce tout simplement un bon roman qu'on a le droit de ne pas aimer ? Je n'en sais rien, car je ne l'ai pas lu.

Par contre la référence FACE DE BOUC me semble fort limite... et ne me convainc pas !!!

Un problème avec Facebook, messieurs ?

Ca me fait bien rire ! Vous savez, Facebook c'est exactement comme les forums : on y trouve du bon, du moins bon et un grand paquet de conneries.

Tout dépend de l'usage que l'on en fait.

Facebook est un outil puissant et génial pour retrouver des gens, partager certaines choses et même parfois discuter (j'ai eu sur Facebook quelques discussions qui valent bien celles que j'ai sur ce forum.)

La preuve, là depuis 2 jours je suis en train de discuter littérature sur Facebook avec une personne que j'avais perdu de vue depuis 25 ans.

John,

On peut rire en effet de nos réserves. Mais aussi comprendre que si un système contient "un grand paquet de conneries" on ne souhaite pas en être.

Par ailleurs au sujet des fameuses retrouvailles il faudrait s'interroger sur les raisons qui ont fait qu'on s'est perdu de vue.

A mon sens le grand apport de Face Book est d'ordre linguistique puisqu'il fabrique un nouveau sens aux mots AMI, DISCUTER, COMMUNIQUER, INTIMITE .


Mais on est loin de Claudel et de nos conceptions (plus ou moins exigeantes) de la littérature, en posant tout de même l'affirmation que cet auteur est INCONTESTABLEMENT un écrivain ce qui n'est pas le cas de tous ceux qui publient.

Comme dit Jipi assez justement, un écrivain qu'on peut aimer ou pas. Et situer plus ou moins haut. Cela dit il est notoire que beaucoup de néophytes confondent leur goût et une échelle de valeur, deux choses qui sont sans aucun rapport.

Personnellement je n'adore pas Virginia Wolf mais je suis convaincu qu'elle est un écrivain immense et tout à fait majeur. Je dirais la même chose du génie incroyable qu'est Picasso qui ne me touche que très rarement.

Oublions Facebook pour l'instant, on y revinedra peut-être dans un autre fil.

Quant à Philippe Claudel, je peux bien sûr me ranger à la conclusion de Jipi, mais j'avais cru comprendre que toi Jean-Pierre, au-delà de la question de goût, tu le considérais comme un auteur commercial de qualité très moyenne. Je t'ai donc mal compris apparemment.

Aucune contradiction ni incompréhension.

Simplement un appel à garder raison. L'échelle des valeurs est étendue et des auteurs moyens et peut-être commerciaux y ont leur place.