Je ne résiste pas à l'envie de partager avec vous cet extrait d'une de mes lectures du jour. Considérez qu'il s'agit là de mes bons voeux pour 2010...
"Brassens chantait autrefois:
Entre nous soit dit, bonnes gens,
Pour reconnaître que l'on n'est pas intelligent,
Il faudrait l'être.
De même, pour constater que je suis inconscient, il faudrait que je sois conscient. Pour me rendre compte que j'ai perdu ma vigilance, il faudrait que je sois vigilant. Le paradoxe de l'évolution personnelle, c'est que, à chaque étape, je prends rétrospectivement conscience du degré auquel, à la précédente, je n'étais pas libre, pas conscient, pas éclairé, par rapport au niveau que j'ai désormais atteint.
Sachant cela nous serions sages de reconnaître le caractère relatif et limité de notre conscience actuelle et des perceptions et appréciations qui en découlent, donc de ne pas leur accorder plus de crédit qu'elles n'en méritent, et de constamment chercher à nous dépasser, à atteindre une conscience plus élevée et une perception plus juste.
Autrement dit, nous devrions cultiver une forme saine de doute : pas celui qui empêche d'aller de l'avant, qui sape et critique tout, mais celui qui ne se satisfait pas des apparences, celui qui nous pousse à vérifier, à aller plus loin, à remettre les choses en question, à nous remettre nous-mêmes en question, ainsi que nos certitudes."
Extrait de : Olivier CLERC, La grenouille qui ne savait pas qu'elle était cuite (et autres leçons de vie), Editions Marabout, Hachette Livres, 2008 (page 34)