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| De la révolte... Ou l'homme (ou la femme) en rébellion... | |
| | Auteur | Message |
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yugcib Membre
Nombre de messages : 2008 Age : 76 Localisation : 186 route d'Audon 40400 Tartas Date d'inscription : 22/12/2005
| Sujet: De la révolte... Ou l'homme (ou la femme) en rébellion... 27/3/2007, 15:33 | |
| De la révolte…
La condition humaine au sens général mais aussi en particulier, d’un révolté ou d’un rebelle, n’est jamais une situation « confortable »…
C’est du moins ce que j’ai ressenti depuis toujours.
Et plus on est révolté, plus on se rebelle, plus il me semble nécessaire d’avoir en soi une certaine capacité de réflexion, et, dirais-je, une certaine générosité… allant jusqu’à la reconnaissance des gens que l’on combat ; jusqu’à, même, une certaine humilité dans des situations où l’on pourrait avoir « gain de cause »…
Dans cette si inconfortable situation de révolté, je crois aussi que la part de responsabilité dans les choix que nous faisons, dans les comportements que nous avons, dans les actions que l’on mène ; est plus grande, plus dense, plus grave, plus sujette à réflexion… et qu’elle doit davantage nous orienter vers un REGARD plutôt qu’une VISION.
Un révolté ne peut être que seulement révolté, brisant, balayant, pourfendant, déchirant, abattant, piétinant, insultant, outrecuidant, « anti tout »…
Si un révolté n’est seulement et toute sa vie durant, que cela ; alors il est vraiment seul, rejeté, et d’autant plus « mal aimé ». (C’est l’inconfort absolu… et inutile)
Un révolté a deux adversaires aussi redoutables l’un que l’autre, qu’il doit d’abord reconnaître avant de les combattre de toutes ses forces : le sens du monde d’une part ; et le sens de SON monde en lui d’autre part…
Il y a bien en chacun de ces deux sens, une sorte de « mouvement giratoire » que je qualifierais de « désexistant »… | |
| | | Jipi Administrateur
Nombre de messages : 5908 Localisation : Belgique Date d'inscription : 26/10/2005
| Sujet: Re: De la révolte... Ou l'homme (ou la femme) en rébellion... 27/3/2007, 16:57 | |
| Et d'où te vient mon cher Yugcib cette haute réflexion sur le sens de la révolte ? Quelle est son origine ? Voilà une question que j'avais envie de te poser.
Première réaction qui n'engage que moi : Personnellement je crois qu'à l'heure actuelle le vrai révolté est souvent seul dans la mesure où la plupart des gens, toujours à l'heure actuelle, ont choisi, quant à eux, la résignation... Et comme il ose dire ou agir d'une manière différente des autres, il est souvent rejeté.
Deuxième réaction : où sont, à l'heure actuelle, les intellectuels ? Ceux qui il y a une vingtaine ou trentaine d'années encore osaient contredire violemment et perpétuellement le monde tel qu'il est voire arrivaient même à le modifier un tout petit peu ? Tu sais, quand je lis que des intellectuels de gauche comme Glucksman (si je ne me trompe) osent dire qu'ils pourraient croire en Sarko... je me pose des questions... Sarko arrive donc à tellement bien manipuler son monde qu'il réussit même à convaincre ceux qui sont les plus à gauche... | |
| | | yugcib Membre
Nombre de messages : 2008 Age : 76 Localisation : 186 route d'Audon 40400 Tartas Date d'inscription : 22/12/2005
| Sujet: De la révolte... suite 27/3/2007, 23:29 | |
| Ta question, mon cher Jipi, mérite de ma part une réponse…
Il y a dans mon enfance, pour commencer, une origine à cette réflexion qui d’ailleurs traverse toute ma vie…
Je n’avais « pas droit au chapitre » : l’on me faisait taire, l’on ne m’écoutait jamais, j’étais un « Jean de la lune ». Alors je m’extériorisais, parfois par de noires et subites colères… Ou par des pitreries.
Mais après coup, venait un temps de réflexion. Je sentais la nécessité de m’extérioriser sous un éclairage différent… Parce qu’une interrogation surgissait au sujet de la manière dont ce que j’exprimais pouvait être ressenti.
Il y a aussi, dans une certaine mesure, ma lecture de quelques textes et œuvres d’Albert Camus…
Il y a encore si je puis dire, une révolte dans la révolte et de la révolte même…
En outre, je m’interroge sur le désengagement de beaucoup d’intellectuels d’aujourd’hui, qui dissertent à perte de vue mais ne vivent qu’entre eux et dans leur monde, sur la collusion de ces mêmes intellectuels avec les manipulateurs d’opinions, les puissances médiatiques, l’ordre du monde, les hommes politiques, les pourvoyeurs de modes et de tendances… Et je me dis alors que la pensée, le regard, la réflexion, ne doivent, plus que jamais, surtout pas démissionner et encore moins se résigner au silence et à l’indifférence.
Mais pour cela, il faut à mon sens une nouvelle violence : une violence sans haine, intègre, totalement pure, mais sans aucune compromission… Il faut être plus fort que le crépitement des armes, plus fort que les bombes, plus fort que les mots qui écrasent… Mais ce n’est pas tout : il faut aussi être plus fort que le cri que l’on a contre ce monde en nous.
C’est cela, la vraie violence avec laquelle nous devons nous révolter, la violence qui déconstruit tous ces murs autour de nous, ces murs au-dedans de nous, toutes ces tribunes et tous ces échafaudages inutiles ou dangereux, tous ces fortins tenus par les chefs de guerre, tous ces amphithéâtres où siègent sur les estrades élevées, les faiseurs de culture et de civilisation. | |
| | | yugcib Membre
Nombre de messages : 2008 Age : 76 Localisation : 186 route d'Audon 40400 Tartas Date d'inscription : 22/12/2005
| Sujet: Pourquoi ce sens là, du monde? 30/3/2007, 13:32 | |
| Je comprends pourquoi le sens du monde est ce qu’il est, ce qu’il a toujours été dans le mouvement giratoire de tous ses rouages…
Il est comme le sens de l’Humain, je veux dire par là, comme le sens dans lequel fonctionne l’Humain…
Et aussi pour l’essentiel de tout ce qui détermine l’existence, la survie et l’évolution de chaque créature, comme le sens de la vie même.
Tout le sens de la révolte que j’ai en moi depuis mon enfance, tourne autour de cette question :
« Un sens différent pourrait-il être possible » ?
Il y a en effet, entre le sens du monde et le sens de l’Humain, une très grande similitude.
Et, entre le sens du monde et le sens de toute autre vie qu’humaine, la même similitude mais articulée et régie selon des règles naturelles et sans doute universelles…
Mais l’Humain fait bien plus le sens du monde que ne le fait toute autre créature…
Et cela m’interpelle.
Je me dis que l’Humain, par le sens du monde qu’il fait ou tente de modifier, mais uniquement selon le sens dont il fonctionne, va peut-être contre le sens naturel du monde…
En somme, ma question prend un tout autre sens :
« Un sens différent pourrait-il être possible… dans le sens naturel du monde ? »
L’être révolté ne peut, à mon sens, se désolidariser de l’ensemble des autres êtres du monde, pas plus qu’il ne peut, par quelque pouvoir que ce soit, faire que les êtres de ce monde changent selon la vision ou même le regard qui lui vient…
Je crois que l’être révolté est une forme embryonnaire d’être différent… S’il n’est pas cette forme embryonnaire, il n’est qu’un révolté dans le sens du monde…
Toute forme embryonnaire d’existence a un destin, un destin qui commence par la maturité qu’elle acquiert, et donc la faculté qu’elle aura de se reproduire. C’est ainsi qu’elle participera à l’évolution du sens… | |
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| Sujet: Re: De la révolte... Ou l'homme (ou la femme) en rébellion... | |
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