En parlant de rentrée littéraire...
Yahoo! Actualités - jeudi 17 aout 2006
683 nouveaux romans en librairie pour la rentrée littéraire, la production éditoriale frôle son niveau record.
683 romans, c'est vingt de plus qu'en 2005.
Dans cette montagne de livres, 475 romans français et 208 étrangers, à paraître d'août à octobre.
Une production dopée par l'envie d'un nombre croissant d'éditeurs de se mêler à l'emballement de la rentrée et de se mesurer aux plus grands. Autant dire que quelques dizaines de titres seulement trouveront suffisamment de lecteurs, et que beaucoup disparaîtront à peine sortis des cartons.
Dans "Journal d'Hirondelle" (Albin Michel), son quinzième roman en quinze ans, Amélie Nothomb raconte l'histoire d'un coursier devenu tueur à gages. Christine Angot donne "Rendez-vous" chez Flammarion. Michel Del Castillo arrive chez Fayard avec "La religieuse de Madrigal" et Yann Moix s'invente un "Panthéon" chez Grasset.
Rentrée sociale, cette année. Chômage, violence, immigration, éducation, crise des banlieues... sont autant de thèmes abordés par les romanciers.
Dans "Eldorado" (Actes Sud), Laurent Gaudé, 34 ans (Goncourt 2004), évoque le drame des clandestins au large de la Sicile et les banlieues ont inspiré à Jean-Eric Boulin, 28 ans, un inquiétant "Supplément au roman national" (Stock).
Il n'y a pas d'âge pour publier son premier roman, dont le nombre reste en revanche stable (97 contre 96 en 2005). Le benjamin, Bruno Lemoine, a 25 ans. Son personnage de "Matachine" (Al Dante) égorge une passante dans un accès de folie. Le doyen, Maurice Baron, publie "L'illettré" (Anne Carrière) à 69 ans.
De jeunes auteurs déjà reconnus pointent le nez à l'approche des prix littéraires. Christian Authier, 37 ans, publie "Une si douce fureur" (Stock), Gaspard Koenig, 24 ans, "Un baiser à la russe" (Grasset), et Florian Zeller, 27 ans (Interallié 2004), vise large avec "Julien Parme" (Flammarion), les tribulations d'un adolescent égaré dans la nuit parisienne.
Si la parole est libre, le volume baisse. Beaucoup de courts récits cette année, 120/150 pages, pour capter l'attention de lecteurs de plus en plus sollicités.
Des romans brefs, incisifs, dont les titres claquent : "Valdingue" (Natalie Carter, Robert Laffont), "Borderline" (Christophe Nicolas, UBU), "Fraternité" (Marc Weitzmann, Denoël), "Bouchère" (Catherine Soullard, Calmann-Lévy), "Nous arrivons" (Christine Lapostolle, Seuil)... Une économie de mots pour dire l'inquiétude, l'absence de repères ou la colère d'une génération.
Certains se mettent carrément en boule. Alain Mabanckou publie "Mémoires de porc-épic" (Seuil) et Muriel Barbery "L'élégance du hérisson" (Gallimard).