LA FETE DES PERES, petite anecdote…
Ce dimanche matin, le 18 juin jour de la fête des pères –Et de l’appel du Général De Gaulle, rappelons le – Ma femme vers 11heures, en plein « chantier culinaire » car nous recevions mon fils et deux de ses amies ; me dit : « Puisque tu vas à Bruyères, passes au Jardin Fleuri et achètes un bouquet de fleurs.
Elle ne m’avait pas précisé, la chère Irène, que ce bouquet serait pour son père, né le 19 juin 1905, décédé le 8 juillet 1975 et enterré au cimetière de La Chapelle devant Bruyères. Mais elle m’avait cependant dit que c’était pour la fête des pères et qu’un petit bouquet serait le bienvenu aussi, pour égayer la maison.
La fête des Mères, comme beaucoup de gens le savent, est une « survivance » du régime de Vichy lorsque Pétain avait pris pour devise « Travail Famille Patrie ». Sans doute a-t-on instauré dans la foulée… la fête des Pères !
Cela me fait « une belle jambe », la fête des pères ! Celle des mères, bien qu’elle soit de Vichy, passe encore ! Mais les pères ! La traditionnelle cravate, la perceuse, le dernier ordi ! Enfin… ! Mais soyons positif : la gentillesse des enfants, la fête en famille, c’est ce qu’il faut en retenir après tout, de cette tradition.
Pétain, l’aspect commercial « pompe à fric », c’est pour la « vision du monde » que les gens peuvent avoir en fonction de leurs idées.
Je pense que la gentillesse, dans un relationnel d’un certain niveau, vaut bien de très loin toutes les philosophies et toutes les littératures fussent-elles de génie…
Mais revenons à la réalité vécue, de ce dimanche 18 juin dans les Vosges, chez Yugcib…
Cette belle et sympathique jeunesse dont il fallait s’occuper, et qui emplissait la maison de son atmosphère, de sa bonne humeur, de ses rires, de ses jeux et de ses mots drôles ; ne fut point matinale après une soirée de juin que nous passâmes dehors et qui se termina fort tard, par un concours de fléchettes, alors que la nuit, constellée de tant de petits feux, avançait en déplaçant ses constellations au dessus d’un horizon de cimes et de feuillages bruissant comme une mer.
Les deux amies de mon fils étaient ravissantes, de conversation agréable et de surcroît, littéraires puisqu’elles enseignent le Français et viennent de terminer leur première année scolaire.
Le « chantier culinaire », ce dimanche matin, était si gigantesque qu’il ne fut guère possible pour Irène, de trouver le temps de se rendre à Bruyères chez le fleuriste. Et d’autre part, l’un des deux exemplaires de cette « exquise féminité littéraire » sommeillait encore dans le canapé convertible de la « grande salle », de telle sorte que nous dûmes, Irène et moi, jusqu’à 10 heures, nous mouvoir « de velours ».
Cessant de pianoter sur « Cassiopée », je partis en « coup de vent » à Bruyères… Mais de bouquet de fleurs pour la fête des pères, nenni ! Je me vis assez mal au Jardin Fleuri, acheter un bouquet à deux balles pour le père que j’étais… et ramener ce bouquet à la maison.
Tout de même ! Bien que je sois « un peu extraverti sur les bords », je ne concevais pas de m’acheter des fleurs !
Mais quelle ne fut pas ma désolation à mon retour, d’entendre Irène dire : « Ne me dis pas que le magasin était déjà fermé, il n’est que midi moins cinq ! J’aurai voulu fleurir la tombe de papa »…
Mon beau père, que je ne connus que cinq mois durant, entre février et juin 1975, étant né un 19 juin, aura donc sa fête demain, le 19 juin, lendemain de la fête des pères.