Le premier texte que j'ai mis ayant entraîné 33 messages, j'en conclue donc qu'écrire fait écrire... c'est donc un chemin sans destination...
petit texte écrit en 2000 en réaction au "livre noir du communisme" qui m'a valu un prix à l'humanité et de me faire virer du PCF (contradiction quand tu nous tiens) et ce en l'espace de 2 mois...
Ce qui prouve que les idées ne sont jamais vraiment arrêtées...
La bonne affaire que la mort
à l’instant où l’on quitte un corps
C’est toi qui me trahis encore
toi qui jadis me fit t’aimer
Aux instants où l’on se souvient
du premier amour d’un parfum
Toi qui alors tendis ta main
vers le poète que j’étais
Te souviens tu des cris de guerre
et des chants révolutionnaires
Il me semble que c’est hier
que tu vins te battre pour moi
Donner le goût de liberté
au corps qui ne sait que vibrer
Le regard toujours effrayé,
les yeux remplis de désarroi.
Faut il qu’on oublie qui nous sommes
pour le salut de millions d’hommes
Une page d’histoire en somme
dont nous ne faisons plus partie
C’est la jeunesse qui se lève
portant en elle la relève
Il semble que des voix s’élèvent
dans les campagnes de Russie
Tout est affaire de pays
de langue ou d’idéologie
Toi qui toi même te trahis,
connais tu les cris défendus
Qui ont versé jusqu’à leur sang
dans la liste des combattants
Je me souviens encore enfant
de ceux qu’on ne rencontrait plus
Je te nommerai camarade
jusqu’à la fin de la parade
Même si tu étais bâtarde
entre le mauvais et le bon
Je tourne une page d’histoire
que mes enfants ne puissent voir
Ce que peut commettre un hasard
dans le chemin des convictions
La bonne affaire que la mort,
ne plus pouvoir serrer ton corps
Mourir en connaissant ses torts,
en sachant qui nous a trahi
Je vois dans ton regard hagard
les longues pages d’une histoire
D’un livre nommé livre noir
où les mots ne sont que des cris
Le Caucase est un paradis
et l’enfer toute une Russie
C’est toi qui me regarde assis
réécrivant les yeux d’Elsa
Tu penses que la vie me gagne,
que ma nostalgie est au bagne
Mon amour un mât de cocagne,
sais tu que je n’aime que moi ?
Tu brandis fièrement la faux,
c’est le sang qui teint ton drapeau
Je viendrai prendre le marteau,
briser les maillons de la foi
Tu crois encore en des idées,
tu penses encore à tout changer
Mais te sens tu abandonnée,
même Marx n’y croirait pas.
Tout est une affaire de temps,
le passé déborde au présent
Et même quand j‘aurai cent ans
je saurai que tu m’as trahi
Je t’écrirai dans mon histoire
comme un récit de cauchemar
Je dicterai le livre noir
aux générations éblouies
J’ai posé sur toi mes espoirs
comme l’on s’amuse à la foire
J’ai fais de toi mon écritoire,
j’ai fais de toi toute ma vie
Combattre, abattre la torture,
défendre la nomenclature
Ecrire ton nom sur tous les murs
au sang précieux de la patrie
La bonne affaire que la mort,
une fois te serrer encore
Des préjugés, être plus fort,
oublier que tu m’as trahi
J’entends encore dans mon enfance,
la chanson de mes espérances
Face auxquelles tu fais silence,
est- ce ainsi le chant de Russie ?
C’était Le chant de Russie
Août 2000