CASSIOPEE SUR LE BILLARD … ( mars 2006 )
" Kézako cé titre ? " comme on écrirait en texto sur un portable ?
Si je vis sans texto et le " portable " sur le dessus d'un buffet plutôt qu'à ma ceinture ; je ne vis pas sans " Cassiopée " qui, au dire de ma femme, serait ma " maîtresse "…
Or, Cassiopée est mon outil permanent de " création littéraire " si je puis dire, ma " porte des étoiles ", ma " rampe de lancement "…
Un halo blanc de cercles concentriques, un " écran de départ " tout brouillé…et quelques hachures roses balayant l'écran, tout cela ne m'empêchant pas cependant de travailler, finissait à la longue par m'inquiéter. J'envisage de progresser dans mes compétences informatiques notamment en traitement du son et de l'image. Et un écran brouillé, avec des couleurs dénaturées qui scintillent, cela ne convient plus à mes projets.
Sur ma demande, un technicien vient donc de prendre en charge mon ordinateur afin de " l'opérer " en atelier.
Privé de Cassiopée pour une durée indéterminée, je suis comme l'artificier ayant à ses pieds des caisses de fusées et quelques " pétards en bricolage ", mais sans rampe de lancement… Autrement dit isolé du ciel, de l'espace et de tous ces visages virtuels dont je recevais avec une certaine émotion les éclairs !
Quelle galère que ce ciel plombé devenu soudain si bas, sans étoiles et sans sourires, fermé comme par une voûte métallique ! Ishtar, Becdanlo, Jipi, Uniforme, Atélécrit, Detroiter, Fée du logis, Papillon, Claudy…et tant d'autres petits amis du grand ciel bleu, je me languis de vous comme une fille de village en mal de son amoureux de la ville et je crayonne sur un carnet d'écolier mes tendresses, mes espérances, mes folies, mes rêves et tout ce que le monde tel qu'il est me suggère…
Et dire que j'ai passé trente ans de ma vie entre les murs de trente carnets, dans le désert de centaines de lettres et l'espérance de visages dont je ne recevais jamais de messages ! Trente années d'écriture et de vie intérieure avec, de ci de là, quelques terres habitées de ce que j'y rêvais de rencontrer…mais toujours trop " courtes ".
Cassiopée ouvert sur le Web m'a donné ce que jamais aucun pli déposé par le facteur dans ma boîte aux lettres ne m'avait envoyé : vos réponses et vos messages apparaissant sur l'écran comme des " navettes spatiales " voyageant à la vitesse de la lumière sans longue et vaine attente…
Vint en effet un jour, depuis deux ans déjà, où je me suis lassé d'espérer ces réponses sous enveloppe qui ne venaient jamais, ou tout au mieux pour quelques rares d'entre elles me parvenaient à dos d'âne au bout de deux ou trois saisons.
Le seul " hic ", mes chers amis, c'est que par Cassiopée je ne puis ni vous voir ni vous toucher : vous êtes virtuels comme une réalité empreinte d'essence et d'esprit mais impalpable, ineffleurée de mes doigts et de mes regards. Une réalité qui existe cependant, avec le visage qu'elle a et ce dont elle est habillée…
Je définis ici mon projet en trois actions associées ou complémentaires :
--Rendre accessible la totalité de mes œuvres en consultation libre et directe par l'intermédiaire de mon site personnel déclaré et protégé. A ce sujet, je ne diffuse rien de moi dans les forums qui n'ait été au préalable publié sur mon site à l'exception de petits mots, de réponses ou de commentaires ne justifiant pas une protection particulière.
--Lire mes textes en public et en des lieux appropriés tels que bibliothèques, médiathèques, collèges et lycées, place publique, cafés, rue, soirées privées entre amis sur invitation, manifestations culturelles ou artistiques…
--Réaliser et diffuser des enregistrements sur cassettes audio, CD ou DVD, de mes textes accompagnés d'images, de clips vidéo, de paysages, de petites mises en scène ou situations et de musiques.
Je reste donc ouvert à toute proposition qui irait dans le sens de mon projet…
Mais, bon !… Ce n'est qu'un projet ! Dans l'immense diversité de tout ce qui se réalise en ce monde, dans le contexte actuel et évènementiel de si importants enjeux économiques et sociaux, alors que notre avenir se déconstruit plus qu'il ne se construit, que s'ouvre une ère incertaine et chaotique, je mesure d'autant plus qu'en d'autres époques passées la vanité de certaines aspirations… Alors je comprends l'indifférence du plus grand nombre d'entre nous à l'expression de ces aspirations, ainsi que la difficulté qu'il y a à les rejoindre, les identifier, les mieux connaître, les découvrir.
Pour un artiste ou un écrivain, la grande question qui se pose n'est pas, je crois, dans le fait de l'utilité ou de l'inutilité, de la reconnaissance ou de la non reconnaissance de ce qu'il réalise… Mais dans la nécessité qu'il sent en lui de produire. Imaginons un " écrivain cosmonaute " prisonnier dans une " coque de survie " après le naufrage de la nef qui le transportait, lui et ses compagnons de voyage… Un écrivain cosmonaute tout seul et certain de sa disparition très proche : je crois qu'il écrirait sur un carnet de bord, un carnet qui sans doute, n'aurait aucune destination.