Ken Loach est un réalisateur Britannique né le 17 juin 1936 à Nuneaton. Son oeuvre, films de télévision et grand écran à partir des années 1980/1990, s'articule sur une étude sans concession et d'un réalisme absolu, de la misère sociale en Grande Bretagne, et du ravage, de la casse des politiques publiques, notamment lors du gouvernement de la "Dame de fer" Margaret Thatcher, et ce jusqu'à nos jours avec la mondialisation libérale, la financiarisation de l'économie...
Ken Loach a reçu 2 fois la Palme d'Or du festival de Cannes, une première fois en 2006 avec "Le vent se lève", une deuxième fois en 2016 avec "Moi Daniel Blake".
... Entre d'une part ce film, "Moi Daniel Blake" d'une durée de 1h 40... Et d'autre part tout ce que j'ai pu écrire depuis 10 ans au sujet des "éclopés de la vie" -et cela je le dis avec une certaine gravité et avec une conscience aiguë- il faut d'abord voir ce film avant de lire tout ce que j'ai écrit et posté ; ce film qui en une heure quarante minutes, séquence après séquence, est plus explicite, plus parlant, que les dizaines de pages (histoires, anecdotes, notes, textes) que j'ai pu produire sur les "éclopés de la vie", sur cette vie qui court et galère et souffre...
Dans une réalité aussi brute, exprimée par Ken Loach, nous sommes au delà d'un simple "reportage" ou documentaire "thématique". Au delà de la crédibilité s'impose la portée de l'oeuvre. Cela n'a rien à voir par exemple, avec "Le Titanic", qui fut à l'époque de sa sortie, le film le plus vu, par des centaines de millions de spectateurs, dans tous les pays du monde...
C'est un film, "Moi Daniel Blake", qui parle des gens, des gens qui souffrent, qui parle en même temps de cette solidarité des humbles dont les médias ne parlent pas ou si peu mais mettent en avant l'égoïsme des uns et des autres, l'âpreté dans la relation, la violence, la délinquance, les abus de ceci de cela, etc.
Il y a bien là à mon sens, dans la négation ou dans l'indifférence ou dans la méconnaissance de la solidarité des humbles, une véritable injustice, une vision déformée et dénaturée de la réalité du monde...
Les centaines de millions de gens de "la vie qui court et galère" mais néanmoins disposent de revenus même modestes, ont un toit, un travail, bénéficient d'une couverture médicale, d'aides sociales s'il en faut, et qui se heurtent au quotidien à une administration tatillonne, parviennent tant bien que mal à "joindre les deux bouts"... Et, à plus forte raison les privilégiés dont les revenus sont plus que confortables, et les maisons fort belles et fort bien aménagées... Et qui pour bon nombre d'entre eux compatissent à la misère, font des dons aux restaurants du coeur ou envoient de l'argent à des organismes humanitaires... Les centaines de millions de gens que nous sommes donc, "du bon côté de la barrière" même un peu à la limite ; ne sont jamais dans la peau même, dans le vécu au quotidien de ceux qui vraiment souffrent... mais parviennent mieux à survivre par la solidarité entre eux, que par la charité de ceux qui "ont les moyens" (charité souvent "de principe ou de bon aloi" et qui d'ailleurs fait carrément défaut parfois)...
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