Citation

Si vous n'êtes pas vigilants, les médias arriveront à vous faire détester les gens opprimés et à aimer ceux qui les oppriment.. Malcom X

Déjà.

Une réalité dont il est aisé d'observer quelques effets actuels, effectivement.

Une question se pose néanmoins : Pourquoi tout système totalitaire commence-t-il par bâillonner les média ?

On peut répondre que ce ne sont pas les mêmes organes de presse mais cette dissociation implique qu'une condamnation globale des media est discutable.

La presse, aujourd'hui, la télévision, internet a toujours fait l'objet d'un contrôle du pouvoir, de l'époque Moderne à l'Empire, jusqu'à nos jours dans une moindre mesure, puisque aujourd'hui il faudrait davantage parler d'autocensure que de contrôle strict, du moins dans nos sociétés. L'information de masse, c'est aussi la critique de masse.
On les baîllonne, ou on les transforme en outils de divertissements.
Condamner les médias? Non, mais plus que jamais affuter l'esprit critique des citoyens, car si sous la troisième république les organes de presse étaient réellement engagés politiquement et pas forcément objectifs, ils avaient des contradicteurs. Aujourd'hui, je trouve que si l'objectivité se fait rare, la contradiction aussi.

Former l'esprit critique je suis d'accord. Mais qui forme qui ?

Pas facile!

Prenons n'importe quel sujet pourvu qu'il soit polémique, par exemple le risque islamique. En théorie un esprit libre devrait s'informer (rude tâche!) réfléchir et construire son opinion.

Il est évident que chacun ne tire pas les mêmes conclusions d'une même observation mais néanmoins on devrait trouver "in fine" une répartition étale de points de vue.

Or sur ce sujet qu'observe-t-on ? Un clivage radical gauche/droite. La gauche crie à l'islamophobie et considère que tout risque est un fantasme ou une manipulation. La droite crie au djihad, imagine déjà le pire et construit des murailles (aussi facile à contourner que la ligne Maginot mais ici c'est l'intention qui m'intéresse)

Je suis un intellectuel très bien informé sur ces questions. Je dialogue avec des universitaires du monde arabe, des orientalistes, des intellectuels de bords différents ( voire diamétralement opposés) et me suis forgé une opinion très médiane.

Mais cette opinion est inexploitable et pire inexprimable car elle apparait aux deux camps sus-nommés comme une trahison ou une illusion.

Je suis d'accord sur le fond. Une opinion médiane, que l'on va se forger avec objectivité en se basant sur un travail intellectuel ne peut satisfaire les visées idéologiques, les finalités politiques, les intérêts, qui sous-tendent ou qui déterminent des opinions moins objectives, opinions de principe.

Sur la forme, mais ce n'est qu'un détail dans ce qui nous occupe, je n'ai pas tant l'impression que ça que le "péril islamiste" soit polémique, je le trouve plutôt très consensuel. Et je ne pense pas non plus qu'il se trouve à gauche beaucoup de gens pour crier que tout risque est un fantasme ou une manipulation. Tout le monde sait qu'un risque existe, mais certains, comme moi, considèrent que ce risque sert des intérêts autres que ceux des barbus, voilà pour la nuance.

Avez-vous oublié comment un écrivain comme Kamel Daoud a été conspué par presque toute la gauche française pour avoir souligné certaines réalités du risque dont nous parlons?

C'eest à ce genre de choses que je faisais allusion.

Les propos de Daoud ne concernaient pas le terrorisme; mais oui, je suis d'accord; Une certaine gauche est parfois trop empressée et livre des combats un peu idiots; mais heureusement que 99% des éditorialistes français ont pris la défense de M. Daoud en usant de termes aussi mensongers; on en revient à l’absence d'objectivité.

"99% des éditorialistes français ont pris la défense de M. Daoud en usant de termes aussi mensongers"


????

Daoud traité d'islamophobe, ses détracteurs, d'islamogauchistes partisans du terrorisme par les éditorialistes habituels.

D'accord...sauf avec le chiffre de 99% excessif. Mais c'est secondaire.