C'était ce chant là que l'on entendait partout
Partout partout dans le monde d'alors
Et que l'on écoutait
Et dont on était gavé
Comme si aucun autre chant
Ne pouvait atteindre nos oreilles
Nos oreilles bouchées
Et lorsque de ci de là
Ni de ce grave ni de cet aiguë
Se confondant en un même son
Assourdissant et emplissant tout l'espace
De l'auditorium
Parvenaient à nos oreilles
L'un ou l'autre de ces chants autres que le chant du monde d'alors
Les chefs d'orchestre tapaient du pied
Nous invitant à mettre au panier
Après les avoir froissées et déchirées
Les partitions impies ou non conformes
C'était ce chant là que l'on entendait partout
A la ville comme à la campagne
Du temps de l'arbre sans racines et sans branches
Du temps de tous ces torrents d'eau vive
Courant en chemins creusés d'ornières
Que l'on sautait d'un grand pas
Afin de ne point se mouiller les pieds
... Extrait de "Chroniques du Poète Inconnu", avril 2489