... J'ai vu, de ces films "à partir du 19 novembre" NEBRASKA, d'Alexander Payne... Mais il est passé déjà en 2013 je crois, et dans les premiers mois de 2014, en France (et je l'ai vu courant avril ou mai)...
J'ai beaucoup aimé ce film, et j'en garde le souvenir dans les moindres détails tellement il m'avait marqué...
Voici ce que j'en dis... Mais pardon si mon commentaire est un peu long car cela m'est difficile de "faire court" pour parler de ce film :
J'ai beaucoup aimé le film "NEBRASKA", d'Alexander Payne, que j'ai vu tout dernièrement, un film réalisé en 2013, en Noir et Blanc.
En "toile de fond" de ce film, ce sont ces paysages infinis, plats, sous un ciel immense, des terres agricoles des grandes plaines centrales des USA, de "l'Amérique profonde", avec les mêmes bourgades aux maisons de bois, et les gens, pour la plupart touchés par la crise économique d'après 2008, vivant petit, sans perspective d'avenir, sans autres distractions si l'on peut dire que de se réunir dans des cafés saloons où l'on boit des bières et du wisky à longueur de journée, où, le soir on se retrouve entre voisins, amis, connaissances, autour d'une séance de Karaoké... Et dans les maisons, dans les familles, l'on y vit replié, sans activité sans travail le plus souvent, assis des heures sur un canapé devant la télé, et ce sont tous les potins du coin qui animent les conversations, avec des propos truculents, des formulations, un langage "à l'emporte pièce", et l'on ressasse les "pieux souvenirs", ceux du temps de ce qui, autrefois il n'y a pas encore si longtemps, fut... et n'est plus...
Les gens sont obèses, difformes, avec des visages ravagés, bouffis, apathiques, et ils ont des parcours de vie chaotiques, c'est ce que l'on voit dans le film ; mais tout cela est montré avec beaucoup de sensibilité, du réalisme, un réalisme lucide et tragique, sans "parti pris", et les dialogues valent par moments leur "pesant d'or", tant ils sont émaillés de propos truculents, émouvants et drôles...
Un vieil homme, Woody Grant, incarné par Bruce Dern, croit "dur comme fer" avoir gagné un million de dollars à une loterie (il a reçu une lettre en ce sens, qu'il garde sur lui tout le temps) et toute l'histoire en fait, tourne autour de ce million de dollars supposé et qui fait rêver autour de ce viel homme partout où il passe...
L'un des fils du vieil homme, David, incarné par Will Forte, accompagne son père dans son voyage, depuis Billing dans le sud du Montana, jusqu'à Lincoln dans le Nebraska, une expédition dans la voiture du fils, de quelque 1200 kilomètres, car c'est à Lincoln que Woody Grant doit “toucher son million de dollars”, au bureau de la loterie... Au cours de ce voyage, il y a les arrêts dans des motels, et le passage dans la ville où Woody a passé son enfance et où il y retrouve son frère et ses neveux, et sa femme qui était restée à Billing, le rejoint par le car.... Nous assistons alors là à une truculente scène de famille, avec évocation de souvenirs...
La femme de Woody Grant, Kate, est incarnée par June Squibb ; et l'autre fils, Ross, le frère de David, par Bob Odenkirk...
Tous ces personnages sont émouvants et drôles, et bien représentatifs quoiqu'un peu caricaturaux, de “l'américain lambda”, très moyen, pauvre et sans avenir dans ces bourgades du Middle West...
Bien sûr, on s'en doute, il n'y a pas de miracle : le million de dollars c'est du vent, du rêve... Et justement le rêve il est bien là, aussi immense, aussi générateur d'espérances noyées dans des beuveries et des karaokés de bar saloon, que dans ces immenses paysages plats et monotones des Grandes Plaines centrales de l'Amérique du Nord...