Un jour ardent aux rides prématurées
Nouvelle
Ahmed Khettaoui/ Algerie
:
Il fut un temps où seul le vent soufflait. Seule la voix perçante régna, laissant sa régence, ses séquelles. Fatima rejetait catégoriquement l’imperfection du monde, la flatterie des yeux perçants vifs et brillants.
Des voix rituelles vinrent de loin, de près :
"Tais toi, tu n’es qu’une négresse ! . "
Fatma gagna l’endroit d’où vint cette offense, d'où venaient ces voix sous un jour ardent, aux rides prématurées.
Tantôt, pénétra "mon univers", tantôt elle tomba dans une trappe.
Elle paraissait aux passants comme une nonne dans une maison vétuste, elle Chanta « Kassamène » puis elle s’envola .
Elle Imita ma prose, mes narrations, mes énigmes.
Pierre Corneille protestait et cria à haute voix :
"Bravo Fatma pour cet acte inaccoutumé ! Tu mérites une gratification, n’est ce pas ma chère femme vertueuse ?! "
"O ! Merci , Monsieur Corneille , c’est très gentil , tu mérites toi aussi d’être gratifié pour ce geste perpétuel. Pardonnez –moi de transmettre mes vœux ,mon émotion aux intrus , et surtout ma satire dédiée à Maupassant , Molière , Voltaire , Hugo , Balzac , La Fontaine, Baudelaire qui expriment souvent mon droit !!!. ;
-"Tais toi espèce de serveuse !" répondit sèchement une voix lointaine :
"ce que tu viens de citer ce n’est que jacasserie, ce n’est que jactance, espèce de négrillonne."
"Ce n'est qu'un raisonnement! répondit Fatma avec indulgence à cette intrusion effrayante et haineuse,
" je confirme sur l'honneur que c’est une obsession qui t’habite comme un hameau hanté , ce n’est guère une jactance ou une haine comme tu penses , crois moi , je ne te nargue pas Mon Petit"
" . ?!!. ; Oh .Fatma, arrête tes dires stupides, sinon …? ;"
"-Pourquoi ne pas dire :"imprévoyantes" Mr Corneille ? ";
"-Sois sage, tu me sembles sans clémence, n’est ce pas ma « Petite » Fatma ?! .c’est une accusation envers moi .Tu ne vois pas que je ne suis qu’un simple et modeste écrivain, sage comme toi ?! . "
"-Donc qui m’a incité à crier à haute voix ?! ."
"-Peut être que ce sont juste tes sentiments « imprenables » ?! ; -C’est l’impureté des gens qui m’a offert ce cadeau de fin d’année. ;
-A l’occasion du nouvel An, Fatma ?! . ;
-Peut – être Mr Corneille, l’indulgent. • L’indulgence régna aux alentours du jour aux rides prématurées .Une incursion régna aussi, inculpa tout le monde, sauf les habitants de mon taudis et de mes jours ténébreux. •
-C’est une tergiversation Fatma, dit Monsieur Corneille •
-Tergiverser, critiquer qui ? toi ? oh tu exagères Mr Corneille ! •
-Donc c’est quoi ? •
-c’est un testament à ma manière Mr « l’indulgent » •
-! .Tu m’énerves ! Fatma, tu peux l’appeler : tison venant d’une « tapie de tartufes » . •
-je le nomme « Témérité » tout court ! • Un unique vent souffle, un courroux tendancieux tisonne mon destin dans un jour aux rides prématurées. • Fatma tordait le couscous .
Du tohu- bohu un peu partout aux alentours pendant un jour torride, vint de loin un torrent, en sa main une touffe d’air, d’herbe et de testaments ?! … •
-c’est quoi ? cria une deuxième fois Corneille avec morosité ??!! •
-c’est une tracasserie ! c’est un trépas Mr Corneille , répondit Fatma .
• - Arrête tes plaisanteries , tes menaces , tes moqueries !. •
En un tournemain , une tourterelle lança un « youyou » plein de tendresse :
« ce n’est qu’une « trépidation « venant du coin du jour » .
• Un toqué confirme l’information . • Mon intuition s’affirma :
"c’est l’émotion du poète du village" murmura Fatma en roulant le couscous "Semghounien"
-C’est vrai , ajouta Corneille lyriquement , mais reste toujours l’imperfection du monde intrus : "une satire à mon avis" •
Pourquoi ne pas dire : c’est une narration ?! . •
-Non c’est une « nymphe » , le héros de mes contes .
• Fatma avait mis des années à apprendre la valeur du destin, du chagrin « muet » .
Il suffisait d’ouvrir en grand la bouche pour atteindre le « seuil » des valeurs énoncées par un « simple » homme d’élite ou de lettres !. •
Un espoir lourd, comme un épieu passa, un pale sourire aussi , savoura sa salive.
Avec intrépidité, il fit bouger le bout de ses lèvres.
Elle avait réussi à solliciter son courage et ses pensées pour écouter les narrations d’un écrivain , puis chanter "Kassamène" et "la marseillaise"•
-Fais fonctionner ta cervelle Fatma , dit le jour ardent aux rides prématurées .Moi aussi j’ai le plein « DROIT » de rejeter catégoriquement tes accusations. • Un silence régna ! •
-Qui est coupable donc ? répondit Fatma .
-Ni moi, ni toi , ni Corneille et ses amis et confrères , c’est le monde des intrus : devine… !! •
-A quoi bon donc de se donner la peine de changer tout un système compliqué , pourri ?!. •
-La seule réponse revient à la simplicité ?! n’est ce pas Fatma, ?.
Prends les passants à témoin, et bonne année !.
Corneille posa le livre qu’il tenait à sa main, il posa "le Cid", et me dit :
"Fatma sors de ma sphère qui n’est pas du tout belliqueuse …sors sinon … ?!.
En balbutiant, bégayant , bavant :
Tu parles sérieusement, sincèrement, demandai-je, tout en sachant bien entendu que ce n’est pas une plaisanterie , mais cela me permettra de détruire mes soupçons, mes « taudis » face à la réalité car j’étais certaine que mes craintes et mon esprit belligérant n’étaient que des ombres et ruines dans un jour ardent aux rides prématurées.