Giles

Mon rapport aux mots est ambigu : Quand j'étais petit je lisais Lewis Carroll et Beatrix Potter et ensuite j'ai dû lire le Petit Nicolas et Spirou et plus tard Madame de Sévigné pour apprendre le français, car je suis né en anglais. Donc les mots qui me viennent à l'esprit sont parfois inexistants ! Maintenant je lis René Char d'un côté et Boris Vian de l'autre pour équilibrer, et Nathalie Sarraute d'un autre côté et Queneau d'un autre, pour compenser encore. On ne peut pas lire sans écrire (Est-ce bien vrai ?) alors je travaille un haïku de temps en temps et des poèmes d'amour pas sentimentaux. J'ai publié des poèmes (et une étude sur le mouvement Dada) dans des petites revues mais je n'en tire qu'une fierté relative, quand je regarde des géants comme Proust ou Simenon, quoique… faire court est parfois aussi ardu que faire long.

Je n'ai pas étudié beaucoup même si j'ai fréquenté l'école longtemps ; j'étais trop bavard, trop rêveur, je « doublais » des années, et ensuite j'étais sujet à des fugues. En musique je préfère Bach et Lully et le baroque en général, mais aussi Satie et Frida Boccara. Depuis ma retraite il y a quatre ans (j'ai exercé toutes sortes de métiers : marin, ambulancier, typographe — d'où ma passion parfois intolérante pour la forme des mots, mais les typographes ont mauvais caractère, c'est bien connu — et finalement libraire mais contrairement à ce qu'on croit, le métier de libraire n'est pas un métier d'intellectuel) j'enseigne à lire et à écrire aux enfants qui ont un léger retard en ce domaine, dans une école de mon quartier.

Bonjour Giles, et bienvenue sur Passion des Mots.

Bienvenue sur Passion des Mots !

Au plaisir de découvrir vos passions et intérêts culturels dans le futur.

Bonjour Giles et bienvenue,

Votre parcours atypique est un gage de points de vue originaux que vous me manquerez pas de nous proposer, j'imagine...

john a écrit:

Bonjour Giles, et bienvenue sur Passion des Mots.

Jipi a écrit:

Bienvenue sur Passion des Mots !

Jean-Pierre Poccioni a écrit:

Votre parcours atypique est un gage de points de vue originaux que vous me manquerez pas de nous proposer, j'imagine...

Merci à tous.

Qu'est-ce qu'un parcours « typique » ? Lycée Henri-IV puis ÉNA ou HEC ? Orphelinat puis braqueur de banques ? Je plaisante.

Bonjour à vous, Giles.

Gosayn a écrit:

Bonjour à vous, Giles.

Puisque je ne connais pas ta localisation, ce sera Bonjour ou Bonsoir. (J'utilise le tutoiement républicain, donc ce n'est pas par impolitesse ou par familiarité déplacée. Et ayant appris le français tard dans la vie, j'associe encore « vous » au pluriel…)

Je plaisantais bien sûr, tout le monde connait au moins cinq ou six types qui ont été marins, ambulanciers et typographes. De même que chacun a dans ses relations quantité d'ex élèves de H.E.C.

Jean-Pierre Poccioni a écrit:

Je plaisantais bien sûr, tout le monde connait au moins cinq ou six types qui ont été marins, ambulanciers et typographes.

Moi j'en connais plusieurs aussi ! (Je plaisante.) J'ai fait mon service dans le CMMR parce que je préfère soigner que tuer, et j'ai continué dans le civil ensuite. En fait j'ai aussi enseigné la linguistique générative à l'université avant d'apprendre la typographie, mais quand la typographie par ordinateur s'est répandue le métier a considérablement changé alors j'ai ouvert une librairie. Maintenant j'enseigne de nouveau. Rien d'extraordinaire, mais varié.

Bonjour, bonne nuit Giles (suite au décalage d’horaire), Je vous souhaite la bienvenue parmi nous dans ce salon

Bonjour tous et toutes,

On assiste à une transformation rapide sinon de la littérature — qui suit comme toujours ses lois internes —, du moins des « supports du littéraire ». Je sais que cette transformation inquiète et même irrite certains ici sur ce forum (et ailleurs), mais elle est inévitable comme le fut l'imprimerie, et je pense qu'il est futile d'être « contre » le réel ; qu'on l'approuve ou pas ; et stérile de prétendre l'ignorer.

Ray Bradbury a écrit avec d'autres auteurs (il est le plus connu du groupe, ce qui signifie peut-être quelque chose) un manifeste contre le livre numérique [A Passion for Books, Random House, 2001], il y a quelques années… qui est maintenant disponible sous forme numérique. Je ne serai pas ironique en comparant les chiffres de vente des deux formats, n'est-ce pas, ni sur le titre qui affirme une passion pour les livres et non pour la littérature. Autre exemple, que je lis ce soir dans le New York Times ([Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]) : l'Encyclopedia Britannica cesse de publier la version papier ; comme le dit Joge Caüz, le président de la société qui publie l'encyclopédie, “Some people will feel sad about it and nostalgic about it. But we have a better tool now. The Web site is continuously updated, it’s much more expansive and it has multimédia.” De même que pour les livres de classe et les traités scientifiques, la possibilité de mettre les connaissances à jour presque en continu et de corriger les erreurs très rapidement est la contrepartie au sacrifice du papier… devenu peu maniable (les 32 volumes pesaient 60 kg) et trop onéreux à imprimer.

C'est de toutes ces questions (et aussi bien sûr des œuvres) dont j'aimerais dialoguer avec vous, passionnés des Mots. À mon avis les mots demeurent le plus important quelle que soit leur (nouvelle) forme de diffusion. C'est aussi à la suite de conversations avec un ami membre de ce forum que j'ai décidé de renouer avec vous.

G.

Giles a écrit:

De même que pour les livres de classe et les traités scientifiques, la possibilité de mettre les connaissances à jour presque en continu et de corriger les erreurs très rapidement est la contrepartie au sacrifice du papier… devenu peu maniable (les 32 volumes pesaient 60 kg) et trop onéreux à imprimer.

J'ai justement suivi la semaine dernière une formation où cette question était abordée. Pour l'enseignement des langues (mon domaine), on n'en est pas encore à supprimer les versions papiers des manuels qui, beaucoup en sont convaincus, restent plus pratiques pour certaines choses et indispensables tant que les prix des tablettes ne permettent pas à tout le monde d'en acquérir.

Par contre les outils numériques offrent des possibilités, tant pour le prof en classe que pour l'étudiant à domicile, dont il serait dommage de se priver.

Je constate toutefois une résistance importante chez une certain nombre de collègues qui refusent de passer au numérique pour des raisons soi-disant pédagogiques mais que je soupçonne fort d'être en fait de la simple paresse. Se former aux outils numériques demande en effet un investissement en temps assez important.

En même temps je pense qu'il est important, dans l'enseignement, de respecter les différentes sensibilités pédagogiques et de ne pas "imposer" le numérique aux enseignants, car ce serait contre productif.

François a écrit:

En même temps je pense qu'il est important, dans l'enseignement, de respecter les différentes sensibilités pédagogiques et de ne pas "imposer" le numérique aux enseignants […]

Il faudrait aussi que la Belgique (ou la France) ne prenne pas trop de retard à adopter le numérique car les éditeurs de manuels scolaires Américains sont très dynamiques, pour utiliser un euphémisme.