“Pour André Pieyre de Mandiargues : l'écrivain est une sorte de voyant émerveillé”...
C'est la plus belle définition (et de loin) que je n'ai jamais pu lire de ma vie, de l'écrivain...
D'ailleurs à mon sens, l'écrivain ne devrait être QUE (et uniquement) cela, cette sorte de “voyant émerveillé”.
Un “voyant” donc... Pas un sorcier.
“Emerveillé” oui! Et il doit écrire son (et ses) émerveillement(s) tel un enfant devenu adulte sans s'en apercevoir et sans jamais tout au long de sa vie, faire ces “cabrioles” imbéciles et prétentieuses devant une assistance médusée ou inféodée au jeu des lumières, des sons et des images-cultes...
Ecrire ses émerveillements, oui... Mais aussi écrire ses colères, ses révoltes et laisser parler son coeur et ses tripes...
... Si je dis “l'écrivain ne devrait être que cela( un voyant émerveillé)”... Je dois aussi préciser qu'un écrivain romancier ou (et) essayiste essentiellement et globalement dans son oeuvre... S'il n'est pas ou s'il est peu, un “voyant émerveillé”, il est tout de même un écrivain... Un écrivain de roman policier, de roman d'aventure, par exemple... Il n'est donc pas “nécessaire” (et primordial) pour un écrivain, de chercher à n'être que ce “voyant émerveillé” (quoique l'écrivain “voyant et émerveillé” s'il l'est vraiment et essentiellement, doit l'être très nettement)...
Toutefois il existe une “catégorie” d'écrivains que je définirais “artisans plutôt qu'artistes” : ce sont les écrivains de “littérature de gare”, littérature sentimentale ou mélodramatique, dans le genre de tous ces romans “grand public” que tout le monde achète dans les maisons de presse, tous ces romans que l'on lit en fonction de ses affinités ou prédilections en matière de lecture de détente et de loisirs... Et dans ce domaine là, on peut dire (et même affirmer) qu'il existe de “très/très bons artisans-écrivains”... qui d'ailleurs savent émerveiller et se révèlent “voyants” à l'occasion, dans une fiction qui anticiperait certains évènements probables devant survenir un jour...