Sur un sonnet de Nerval
Je ne suis plus Dafné, protège ma vacance,
Loin des oliviers gris et des rochers brûlants,
Tu osais, souviens-toi, parfois des mots troublants…
Abandonne mon cœur à son temps de dormance.
Me serais-je trompée à la fin de romance ?
Ah ! la douceur des mots quand le cœur est dolent.
Ce soir le ciel chavire et j’écris en tremblant.
Le Cygne de Mantoue avait ma préférence.
Didon va s’immoler avant le petit jour
Loin d’Énée qui s’enfuit sur le flot que laboure
La proue. Et cependant l’ancienne Elissa
Près de la mort déjà et que l’amour enfièvre
Hurle son désespoir dans les murs de Byrsa.
- Vénus en souriant met son doigt sur sa lèvre.
(15/8/04)
Le Calame 2OO5