En effet cher Jipi, je suis encore sous le charme de cette formidable exposition à la Monnaie de Paris.
Tu as eu l'excellente idée de présenter deux images parmi les centaines de la même veine, empreintes du même talent et ceux qui veulent découvrir, l'exposition étant close, peuvent le faire de diverses façons.
Ce que je souhaite dire, c'est que rarement je n'ai ressenti à ce point la complétude d'un artiste. Chaque photographie nous donne à la fois l'exemple d'un homme au sommet de sa technique: cadrage, point de vue, lumière, tirage lui-même si délicat (et Jipi qui tant et tant soigne cet aspect ne me contredira pas).
Et puis sur cette base qui sans supplément d'âme n'est rien, s'élève le chant sublime, la vision fulgurante d'un homme qui VOIT, qui détecte dans le spectacle global de la rue, des villes, des cafés, le visage, la scène, le moment magique qui nous dit sur l'Homme et sur nous-mêmes ce que nous ignorions ou pressentions sans forme.
Merci Monsieur Ronis de donner FORME à nos confuses songeries, à nos fragiles intuitions, à nos émotions impalpables...
Pour terminer, un mot sur l'admiration, la mienne pour cet artiste comme pour d'autres, mais aussi l'admiration en général. Je pense sincèrement que celui qui n'admire pas ne s'élèvera jamais au-dessus de la commune condition. Tout homme ou femme qui aspire à la création ( quelle ambition et quel chemin de croix !) doit au départ se PROSTERNER. Là est la grandeur et non dans le vain orgueil si contemporain du MOI JE AVANT TOUT...