Il avait sa paone! Mais la paone qui dormait toujours au pied d'un arbre, fut surprise une nuit par un renard...
Alors le paon demeura seul.
Léo chantait de février à août, vingt à trente fois dans la journée et parfois une ou deux fois la nuit...
Jamais je n'ai autant aimé ce chant là, que celui de tout autre oiseau... Peut-être parce que le cri du paon, celui d'Yvette ma voisine, celui de tous ceux que j'ai entendus, me semblait être l'expression d'une traversée de vie ; d'une vie comme un été orageux de lumière bleue, d'ombres chaudes de nuages et de bruissements de feuilles...
Un jour j'ai imaginé que Léo pouvait penser et ressentir comme un humain... Mais alors comment répondre à ce chant? Avec seulement des mots d'humain?
Et Léo un jour d'août, alors que son cri déjà s'éteignait dans une lumière de fin d'été, fut blessé dans un combat qu'il eut avec un chien et mourut...
Désormais la traversée se ferait sans le cri de Léo...