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| Aux confins de l'imaginaire | |
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+3mireille.j Jipi Michel Barthélemy 7 participants | |
Auteur | Message |
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Michel Barthélemy Membre
Nombre de messages : 101 Localisation : Arlon Date d'inscription : 08/09/2008
| Sujet: Aux confins de l'imaginaire 8/6/2009, 21:05 | |
| Je m’autorise un petit coup de pub personnel, mon humilité dût-elle en souffrir... Je vais exposer à la galerie « art fort rêveur », chaussée de Waterloo, 632, à Ixelles, du 19 juin au 3 août 2009. Je serai avec le photographe breton Gilles Courat et le sculpteur charentais François Quesnel, trois amis oeuvrant autour de sources d'inspiration présentant une certaine parenté. Le titre de l’exposition : « aux confins de l’imaginaire ». La galerie sera ouverte de 11 à 17 heures, fermée le lundi. Vernissage le vendredi 19 juin à 19 heures. Les amateurs de réalisme fantastique qui passeraient par là sont cordialement invités.
Dans le paysage artistique de notre époque, on fait beaucoup de bruit autour de l'art dit "contemporain". Quantité d'autres tendances sont ignorées quand ce n'est méprisées par les intégristes de quelques tendances considérées comme seules honorables, qu'ils fassent partie des décideurs politiques, culturels ou qu'ils soient enseignants ou praticiens, "acteurs de l'art" ainsi qu'il est bon de se nommer aujourd'hui Parmi ce bouillonnement de courants artistiques, l'art fantastique témoigne d'une grande vitalité et diversité. Il exploite les territoires de l'imagination, une faculté de la psyché qui est née avec l'homme et mourra avec lui. L'art fantastique est né à Lascaux et n'est pas prêt de disparaître.
Quelques salons l'exposent en France: "Plastica Naboria" à Saint-Avold, "Safe" au Mont-Dore, La biennale de Saint-Léonard-de-Noblat près de Limoges, "Regards sur les arts" à Lamballe en Bretagne et "Chimeria" à Sedan. Je n'en connais que deux en Belgique, "Artief" à Diest et "Faerie", celui que j'organise à Arlon. Ces expositions démontrent la bonne santé de ces courants, ainsi que leur étonnante variété. Un bel exemple de ce qui se passe quand nous parvenons à libérer notre imaginaire.
Petite précision, fantastique n'est pas synonyme de fantasmagorique. Le premier est enraciné dans le monde et le transcrit de manière métaphorique, onirique ou visionnaire, le second est un mode de fonctionnement délirant sans rapport avec la réalité. | |
| | | Jipi Administrateur
Nombre de messages : 5908 Localisation : Belgique Date d'inscription : 26/10/2005
| Sujet: Re: Aux confins de l'imaginaire 11/6/2009, 15:37 | |
| Il est normal, Michel , que vous fassiez de la publicité pour votre projet. Les artistes » travaillent d'abord pour eux-mêmes, mais aiment ensuite partager leur travail. Cela me semble tout à fait normal.
Je suis très heureux pour vous que vous ayez l'opportunité de participer à ce beau projet. Malheureusement je suis occupé ce 19 juin à la même heure, mais je tenterai de venir voir l'exposition comme je l'ai fait pour Mireille.
Bonne journée
Jipi | |
| | | Michel Barthélemy Membre
Nombre de messages : 101 Localisation : Arlon Date d'inscription : 08/09/2008
| Sujet: Re: Aux confins de l'imaginaire 11/6/2009, 22:19 | |
| Merci pour cette aimable intention Jipi. Je serai occasionnellement présent à la galerie malgré les deux-cents kilomètres qui m'en séparent, si vous passez par là vous pouvez peut-être me tenir au courant, ce serait un plaisir de réaliser que derrière les pixels existe un être de chair. | |
| | | mireille.j Membre
Nombre de messages : 524 Age : 67 Localisation : belgique Date d'inscription : 03/09/2007
| Sujet: Aux confins de l'imaginaire 15/6/2009, 23:45 | |
| Comme je serai pour un petit séjour à Bruxelles, vers mi-juillet, j’en profiterai de visiter l’exposition en compagnie d’une amie. | |
| | | Jipi Administrateur
Nombre de messages : 5908 Localisation : Belgique Date d'inscription : 26/10/2005
| Sujet: Re: Aux confins de l'imaginaire 10/7/2009, 23:30 | |
| Bonjour Michel,
Je vais essayer de passer un de ces jours. Mais vous tenir au courant me semble difficile, car j'imagine que vous ne venez pas tous les jours à Bruxelles ? | |
| | | amilkar
Nombre de messages : 11 Date d'inscription : 13/07/2009
| Sujet: michel l'artiste 13/7/2009, 22:59 | |
| l'art se joue de la rue et le vernissage serait le mariage des formes et des couleurs.. | |
| | | Jipi Administrateur
Nombre de messages : 5908 Localisation : Belgique Date d'inscription : 26/10/2005
| Sujet: Re: Aux confins de l'imaginaire 14/7/2009, 20:11 | |
| - amilkar a écrit:
- l'art se joue de la rue et le vernissage serait le mariage des formes et des couleurs..
Pouvez-vous être plus explicite amilkar ? | |
| | | amilkar
Nombre de messages : 11 Date d'inscription : 13/07/2009
| Sujet: art du véridique 14/7/2009, 23:04 | |
| excuser cette hâte d'écriture à propos des analyses si adéquates de Michel...je souscrit tout à fait à ce qu'il avance concernant la fonction esthétique et éthique de l'art...mais au delà de toutes les spéculations la communication avec le quotidien demeure le souci mlajeure d'un Van gogh ou d'un Van dyck car le besoin de verser dans le fantastique part de l'imaginaire fertile aux confins du rêve... en somme il s'agit du rêve vital de la rue bien qu'il soit cloisonné...tous mes souhaits c'est de visionner quelques toiles car je ne peux de mon pays patiner sur la chaussée Waterloo... | |
| | | Michel Barthélemy Membre
Nombre de messages : 101 Localisation : Arlon Date d'inscription : 08/09/2008
| Sujet: Re: Aux confins de l'imaginaire 15/7/2009, 11:50 | |
| Merci pour ces précisions Amilcar, j’avoue que votre premier message m’avait laissé quelque peu perplexe.
Je me sens assez bien en accord avec votre sensibilité tout en insistant pour ma part sur une nuance qui me semble d'importance, le fait que la communication avec le quotidien passe inévitablement par celui qui le vit, l’enrobe d’émotions et s’en crée une représentation. Quand l’artiste transcrit le quotidien, il se décrit d’abord lui-même. Le quotidien de Van Gogh n’est pas celui de Lautrec et encore moins celui de Gauguin qui rejette le quotidien des villes. Des artistes et non des moindres ont insisté sur ce point, exemples :
"L'artiste se peint toujours lui même." Léonard de Vinci.
« Oh! jeune artiste, tu attends un sujet? Tout est sujet; le sujet c'est toi-même; ce sont tes impressions, tes émotions devant la nature. C'est en toi qu'il faut regarder, et non autour de toi » - Delacroix
D’autre part, si l’art fantastique et sans doute la plupart des formes d'art sont le rêve de la rue, ils puisent dans une substance qui va au-delà de la réalité objective et dépasse un moment historique sous peine de sacrifier à l’éphémère. Breughel a peint la rue, mais à travers elle, l’homme éternel. Si Van Gogh et Van Dyck nous émeuvent encore aujourd’hui, c’est parce que leur œuvre contient une mesure de vérité qui touche à l'essence de la mesure humaine par-delà les spécificités d’une époque. Un art qui ne reflète que les aléas de son époque est appelé à disparaître avec elle.
Simples précisions et je suppose que nous pouvons être d’accord. | |
| | | amilkar
Nombre de messages : 11 Date d'inscription : 13/07/2009
| Sujet: l'art du dire 15/7/2009, 12:50 | |
| cher ami Michel je m'intéresse un peu à l'esthétique car j'enseigne l'histoire de l'art en vulgarisant pour les étudiants certaines notions mais ce qui m'intéresse le plus dans la question plastique c'est son côté dramatique ...je vous informe que je viens de publier chez Edilivre un ouvrage intitulé: "les figures de la subversion dans le théâtre de Fadhel jaîbi"... ce que vous avancez cher Michel est d'une profondeur et adéquation analytique qui saurait égayer les initiés; c'est une belle occasion pour un artiste peintre encore amateur comme moi que d'être servi par une approche de chevet...
La subversion est-elle inhérente à la genèse de l'oeuvre d'art? sinon la part ludique dans l'étalation du moi peut bien garantir cette esquive, cette déroute imaiginaire.. | |
| | | Michel Barthélemy Membre
Nombre de messages : 101 Localisation : Arlon Date d'inscription : 08/09/2008
| Sujet: Re: Aux confins de l'imaginaire 16/7/2009, 03:06 | |
| Cher Amilcar,
J’apprécie beaucoup votre intervention. Je pense que vous êtes un passionné et courageusement engagé politiquement dans les affaires de votre pays. Chez moi où le quotidien pourrait être considéré comme relativement tranquille, ce qui n’est pas sans danger, les soubresauts de mes tripes ont choisi des voies d’expression apparemment (!) plus « soft » et moins risquées.
A votre question « la subversion est-elle inhérente à la genèse de l’œuvre d’art ? », je crois subjectivement pouvoir sans hésitation répondre oui. Pourquoi ? Simplement parce que l’artiste dispose d’une sensibilité particulière qui fait de lui un être réactif, qui le pousse à s’étonner de ce qui est accepté comme allant de soi par la plupart, à conserver un regard vierge, émerveillé, critique ou insatisfait sur ce qui pour beaucoup peut paraître banal ou « normal » mais qui pour lui prend des accents de nouveauté ou effleure les frontières de l’absurde quand ce n’est de la folie. L’artiste est toujours un extra-terrestre qui vient de débarquer le jour même pour découvrir un monde rempli soit d'une beauté ignorée, soit d’incohérences, d’injustices, de voies d’égarement… Il y a dans son regard comme une conscience de ce qui se cache derrière les apparences, de ce que serait un certain accomplissement de l’homme et en corollaire une constatation amère de ce qui l’en écarte. Je pense que dans le domaine des arts plastiques, cette subversion peut être fort discrète et atteindre parfois le spectateur dans les profondeurs de ses couches inconscientes. Un peintre de natures mortes par exemple, par un simple accord coloré, par une forme qui révèle l’inattendu dans l’objet le plus coutumier, montre la voie de l’émerveillement et encourage au regard neuf, à l’attention vigilante, à la liberté. Comme on sait, le but de l’art n’est évidemment pas de décorer, mais de révéler. Une peinture décorative ne remplit pas de fonction plus respectable que celle qu’on demande à une simple potiche, l’art, c’est tout autre chose.
Je ne connais pas Fadhel Jaïbi, mais je retiens, de même que votre publication…
Peut-on apercevoir quelque part l’une ou l’autre de vos peintures ? | |
| | | Jipi Administrateur
Nombre de messages : 5908 Localisation : Belgique Date d'inscription : 26/10/2005
| Sujet: Re: Aux confins de l'imaginaire 17/7/2009, 10:58 | |
| Voilà que je viens de me rendre à Bruxelles, dans le but essentiel de partir à la découverte de l'art de Michel Barthélemy, artiste peintre spécialisé dans le fantastique.
J'ai pénétré dans cette galerie (beau lieu au demeurant) en découvrant trois artistes très attachants (un photographe, un sculpteur et un peintre). Leurs productions ne sont pas distinctes, mais emmêlées. Au départ, je regrettais ce mélange, puis finalement, la confusion des supports crée une osmose entre ces trois artistes, un tissu de liens... Il y a bien une parenté entre ces trois artistes qui nous envoient vers le monde du fantastique, de l'imaginaire...
Mais parlons de l'art de notre membre Michel Barthélemy ! Son oeuvre est traversée par une imagination fertile nous faisant respirer un univers fantastique peuplé d'êtres quotidiens qui nous ressemblent et partent à la découverte d'un monde à la fois étrange et envoûtant labouré par de nombreuses architectures hybrides, par des jeux d'ombre et de lumière surprenants, par des constructions labyrinthiques, par une atmosphère mythique renvoyant à la fois aux origines et à un futur parfois apocalyptique.
Trois oeuvres m'ont davantage ému par la qualité du travail, la finesse du trait et, on peut le dire, par une maîtrise plus appuyée même si je ne connais pas les dates de création des dites oeuvres. On ne peut rester indifférent aux autres oeuvres même si elles n'atteignent pas, à mon sens, la force de ces trois créations qui sont par ordre d'attachement (!) L' ENVOL D'ICARE, LES NUITS PORTUAIRES et PIERROT LUNAIRE. Ces trois oeuvres rassemblent, je le pense, l'art de Michel Barthélemy : elles sont la quintessence lumineuse d'un talent évident, traversé par la force d'un passé rejoignant un futur peuplé d'ombres et de lumières parfois inquiétantes.
Je fus sincèrement heureux d'avoir pu partir à la découverte de votre art, cher Michel !
PS : Toutes mes excuses si les titres des trois oeuvres sont incorrects : je les corrigerai après. | |
| | | Michel Barthélemy Membre
Nombre de messages : 101 Localisation : Arlon Date d'inscription : 08/09/2008
| Sujet: Re: Aux confins de l'imaginaire 19/7/2009, 00:08 | |
| Merci Jipi, D’avoir visité la galerie « art fort rêveur » et de faire ici une aimable recension des impressions que vous a laissées ma peinture.
L’accrochage alterné des tableaux et des photos est une idée du photographe, scénographe de son métier et très professionnel. D’abord un peu réticent, j’ai fait confiance à son expérience et j’ai pu constater que nos œuvres supportaient agréablement cette formule peu courante et que j’aurais refusée avec beaucoup d’autres.
Merci de me faire part de votre sélection parmi la vingtaine de tableaux accrochés. Pour être précis, tous sont assez récents et ceux que vous avez particulièrement retenus ne sont pas les tout derniers.
Vous avez justement perçu le lien entre passé et futur contenu dans beaucoup de tableaux et qui finalement passe par le présent. Pour moi, une certaine symbolique a valeur universelle, l’archétype du sphinx ou de la sphinge par exemple est icône de notre psyché et de notre ontologie. Le « questionneur - dévoreur » est en nous, mais aussi à l’extérieur, dans le monde. Si notre réponse est juste, il nous accorde d’aller plus loin, si elle est fausse, une part de nous-mêmes est « dévorée ». Voilà pourquoi se dégage souvent de mes toiles une atmosphère intemporelle et comme vous l’écrivez, parfois inquiétante. Comme le monde dans lequel nous sommes projetés, comme la condition humaine.
Merci encore, avec l’espoir d’une rencontre possible, quelque part, une autre fois. | |
| | | mireille.j Membre
Nombre de messages : 524 Age : 67 Localisation : belgique Date d'inscription : 03/09/2007
| Sujet: Aux confins de l'imaginaire 23/7/2009, 02:29 | |
| Désolé Michel, je n’ai pas su venir à l’expo, pourtant j’avais envie de venir. Mon emploi du temps à Bruxelles était d’un très bref séjour. En réalité, je me suis rendu à Bruxelles, pour des raisons musicales et pour me rendre en Flandre avec des ami(e)s en voiture pour pouvoir entrée en sécurité avec eux, aux petites heures du matin. En plus je ne pouvais pas me permettre de rester plus longtemps, suite à une raison privée. Dommage ! | |
| | | amilkar
Nombre de messages : 11 Date d'inscription : 13/07/2009
| Sujet: suggestion 23/7/2009, 16:18 | |
| cher ami Michel
Je propose qu'un échantillon visible sur ce forum pourrait aider le spectateur assoiffé de peinture....des photos peu pillisées saurait nous amener à mieux apprécier l'exposition et nous invite à lui rendre visite... | |
| | | Michel Barthélemy Membre
Nombre de messages : 101 Localisation : Arlon Date d'inscription : 08/09/2008
| Sujet: Re: Aux confins de l'imaginaire 26/7/2009, 11:02 | |
| Ne sois pas désolée, Mireille, nous aurons bientôt l'occasion de remédier à cela lors de Faerie. Cher Amilcar, vos désirs sont des ordres, voici quelques échantillons de mon travail, en espérant que les images apparaîtront dans le forum. L'épave (60 x 80) [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]Le passeur (40 x 60) [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]Le voyageur (80 x 100) [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] | |
| | | amilkar
Nombre de messages : 11 Date d'inscription : 13/07/2009
| Sujet: L'imaginaire fluide 26/7/2009, 18:32 | |
| cher ami Michel Je ne saurais décrire ma stupéfaction face à des oeuvres de qualité que l'esprit transmet et les doigts font voyager sur la toile. ce n'est ni de l'exagération ni de la complaisance, l'épave est la toile qui fait penser à la période romantique et symboliste et se joue de toute l'évolution moderniste, c'est tout simplement un crachat face aux tourment de la mondialisation, l'Homme et Sa mort que le modernisme tente d'escamoter et de désigner comme objet de consommation , l'épave n'est étrangère à son époque que par la stylistique picturale teintée de gamme de couleur riche, intense et chaude à la fois et dont les mouvements ascendant revalorisent toute quiétude solennelle; quel vouyageur et quel passeur dans cette sérénité au fond de l'abime que Michel fait miroiter dans une imagerie séductrice, symboliquement ancré dans une poésie de raffinement et de joviales tristesse; quel mal y a-t-il à dépeindre l'imaginaire et lui confier le don de secouer par la métaphore considérée par une jeunesse superflue comme à la marge du vécu...L'art de michel est un art authentique et peut-être que je n'ai pu transmettre qu'une impression mais c'est sûr mes étudiant pour l'année en cours se voient à travers de toiles qui ne manquent en rien des grand patrons de la peinture... Bon boulot Michel | |
| | | Michel Barthélemy Membre
Nombre de messages : 101 Localisation : Arlon Date d'inscription : 08/09/2008
| Sujet: Re: Aux confins de l'imaginaire 29/7/2009, 00:07 | |
| Grand merci, cher Amilcar, pour ces très, trop aimables commentaires à propos de ma peinture. J’en reconnais la pertinence en ce qui concerne la référence au romantisme et au symbolisme, à la facture traditionnelle tandis que le contenu est contemporain. L’important pour chacun je pense, plutôt que de s’inscrire dans des formalismes à la mode est d’être fidèle à soi-même, à sa nature profonde. Comment être authentique et éprouver du bonheur autrement que dans une sincère exploration et expression de soi ? Je me reconnais également dans cette belle « joviale tristesse » car il est vrai que le spectacle du monde a souvent pour effet de m'affliger tandis que ma nature me porte à croire en l’homme, la plupart du temps malgré lui.
Pouvez-vous nous en apprendre davantage à propos de vos étudiants et de votre fonction ?
Merci à vous. | |
| | | amilkar
Nombre de messages : 11 Date d'inscription : 13/07/2009
| Sujet: académique 29/7/2009, 11:23 | |
| cher ami Je suis chercheur en arts du spectacle et auteur bilingue; j'écris des ouvrages critique et poétique aussi bien en arabe qu'en Français... mon ouvrage"les figures de la subversion dans le théâtre de fadhel jaibi" vient de paraître en France chez Edilivre... J'enseigne à la faculté des lettres et sciences humaines de Kairouan.Tunisie depuis 1991 pour les filières courtes comme " multimédia appliquée et aussi quelques heures à l'institut des beaux arts 1èr et 2ème année.
je suis amateur de théâtre et je produit un spectacle très modeste" Sartre sur scène " avec un look bizarre. vous pouvez le voir en contactant "mondherchafra.wat tv sur google... votre Forum se dote d'une grande valeur esthétique et l'honneur est pour moi que d'y participer...merci | |
| | | François Administrateur
Nombre de messages : 2406 Age : 62 Localisation : Belgique Date d'inscription : 27/06/2007
| Sujet: Re: Aux confins de l'imaginaire 17/6/2010, 20:25 | |
| Michel, n'oubliez pas de nous tenir informés de vos expositions. Je n'ai pas encore eu l'occasion de voir vos oeuvres en vrai et j'aimerais beaucoup avoir ce plaisir un jour. | |
| | | Michel Barthélemy Membre
Nombre de messages : 101 Localisation : Arlon Date d'inscription : 08/09/2008
| Sujet: Re: Aux confins de l'imaginaire 17/6/2010, 22:04 | |
| Grand merci pour cette aimable suggestion et pour votre intérêt, John. Je viens de terminer une exposition personnelle dans ma ville, à Arlon, dans le sud de la Belgique, puis une autre, à l'occasion de la biennale "Plastica Naboria" à Saint-Avold en Lorraine. Ma prochaine expositon est fixée à septembre 2010, ce sera à Saint-Léonard de Noblat près de Limoges à l'occasion de la treizième biennale des arts de l'imaginaire. En novembre, j'exposerai une toile au Grand Palais à Paris, lors du salon des artistes français... et européens. Je ne serai évidemment pas seul car il y aura six cents exposants et six cents oeuvres... Si vous passez par-là...
J'ajouterai qu'il y a une exposition permanente chez moi... | |
| | | François Administrateur
Nombre de messages : 2406 Age : 62 Localisation : Belgique Date d'inscription : 27/06/2007
| Sujet: Re: Aux confins de l'imaginaire 17/6/2010, 22:54 | |
| Merci pour ces infos. Malheureusement Arlon, Limoges et Paris ne sont pas des villes où je me rends fréquemment, mais sait-on jamais...
Rien en vue dans les environs de Bruxelles ou du Brabant wallon ? | |
| | | Michel Barthélemy Membre
Nombre de messages : 101 Localisation : Arlon Date d'inscription : 08/09/2008
| Sujet: Re: Aux confins de l'imaginaire 17/9/2010, 23:16 | |
| Pour information et à toutes fins utiles, je participe actuellement à la XIIIème biennale des arts de l'imaginaire à Saint-Léonard de Noblat, près de Limoges, jusqu'au dimanche 3 octobre 2010. Ouvert tous les jours de 10 à 12 et de 14 à 19 heures.
Invité d'honneur: Angerer der Aeltere - Avec la fidèle présence de Claude Verlinde.
Avec : Jean-Pierre Alaux - Michel Barthélemy - Alain Bazard - Jef Bertels - Jacques Billon - Jean-Pierre Blanchard - Giorgio Brunacci - Catherine Chauloux - Michèle Van Cotthem - Jean Coladon - Jean Delètre - Marc Desmullier - Kazimierz Dzyga - Monica Fagan - Pascal Ferry - Didier Graffet - Isabelle Jeandot - Sylvia Karle-Marquet - Jean Laberthonière - David Lefèbvre - Jean Lemonnier - Christophe Lorrain - Bernard Louédin - Marifey - Jacques Montaron - Michel Naze - Pauline Ohrel - Marcel Pajot - Nicole Pfund - Xavier Pesme - Jo Pirard - Séverine Pineaux - Carmelo de la Pinta - Fabrizio Riccardi - François Schlesser - Anne Smith - Gaelle Weissberg. | |
| | | Jean-Pierre Poccioni Membre
Nombre de messages : 3237 Age : 76 Localisation : Loiret Date d'inscription : 10/12/2005
| Sujet: Aux confins de l'imaginaire 18/9/2010, 08:13 | |
| Est-ce une hérésie de songer en regardant ces trois exemples de votre création à l'univers de François Schuiten et d'une manière plus générale à l'esthétique de certaines bandes dessinées ?
J'ai eu l'occasion d'observer le travail de Schuiten à l'occasion d'une réédition des Jardins statuaires de Jacques Abeille aux éditions Attila, édition doublée d'une adaptation graphique par Schuiten justement.
Autre remarque, êtes-vous conscient de l'extrême ambiguité de l'expression " confins de l'imaginaire" ? Je suis très intéressé par ce thème ne serait-ce que parce que j'habite un village dont le nom signifie justement " confins" et alimente d'infinies discussions entre amis. En effet les confins sont les limites extrêmes d'un territoire et donc ipso facto le début d'un autre ! Celui qui dit "confins" est obligatoirement posté à l'intérieur et comme tel ne voit l'extérieur que de loin, comme en fraude ( ce qui n'est pas sans poésie)
Seriez-vous allé aux confins du territoire de l'imagination, c'est à dire à ses limites ( mais où et quoi au-dela?) ? Le penser et le dire serait un peu immodeste.
Seriez-vous allés aux confins du monde rationnel, là où les steppes étranges ( étrangères) de l'imagination s'étendent ?
Ou bien, nous proposez-vous une vision de ce que nous ne pouvons même pas imaginer ?
Ces réflexions sont nourries de ma conviction qu'il est presque impossible de montrer l'imaginaire sauf à le réduire son image stéréotypée c'est à dire son contraire ! Les représentations de l'imaginaire qui me touchent le plus sont les oeuvres de Soulages. C'est dire !
Vos images peuvent séduire mais me semblent terriblement finies. Sachez que si c'est une critique, elle émane incontestablement de l'extérieur. Ce n'est pas mon univers et surtout pas celui d'un expert, mais je considère qu'il est peu acceptable d'opposer le silence à qui montre son travail. ( Comme dans cette scène terrible du film de Rohmer Les rendez-vous de Paris, où une femme visite longuement l'atelier d'un peintre sans lui dire un seul mot.)
Rhomer | |
| | | Michel Barthélemy Membre
Nombre de messages : 101 Localisation : Arlon Date d'inscription : 08/09/2008
| Sujet: Re: Aux confins de l'imaginaire 22/9/2010, 22:16 | |
| Merci Jean-Pierre, de vous être arrêté devant ces quelques reproductions et surtout de soulever questions et objections qui permettent de pousser plus loin le bouchon. Ma tentative de réponse est un peu tardive car je traverse une période d’hyperactivité.
Parfois, comme vous, des visiteurs ont évoqué devant mes toiles l’univers de François Schuiten ou de certains dessinateurs de bandes dessinées, tandis que d’autres pensaient plutôt à Tolkien qui comme on sait n’est ni peintre ni illustrateur… D'autres encore, ont mentionné Breughel, Gaspar David Friedrich ou même Dali… Or je ne connais à peu près rien de la bande dessinée et si le climat de mes tableaux contient une mesure fantastique, je pense que c’est à peu près le seul point de comparaison à établir avec l’œuvre d’un Schuiten dont l’imaginaire se complaît à évoluer presqu’essentiellement parmi d’étranges architectures urbaines, ce qui n’est pas mon cas. Mais peut-être avez-vous repéré d’autres points de similitude? Je trouve toujours fort intéressant de constater comment ce que je fais peut susciter l’une ou l’autre comparaison selon la diversité des références propres aux visiteurs. Tolkien par exemple, je ne l’ai lu que très récemment, un peu poussé par ce lien que beaucoup établissaient avec ma peinture. Depuis, je l’ai oublié. J’avouerai que la comparaison avec les mondes (non pas avec le génie!) de Breughel ou de Friedrich me satisfait davantage, car ces artistes font partie de mon top 10, avec Vermeer, Redon, Rops, Klee, Hopper et quelques autres.
Soulages n’y figure pas malgré mon intérêt pour la pensée taoïste, et je ne le situe pas personnellement parmi les peintres de l’imaginaire, parce que son tableau ne se réfère à aucune réalité extérieure à lui-même. Forme et fond se fondent ici en une seule et même identité créant la seule réalité de l’oeuvre. Quand Soulages peint, il se laisse guider par la matière et les « couleurs » de son brou de noix ou de ses noirs ; ses préoccupations sont d’ordre plastique et conceptuel. Un peintre de l’imaginaire par contre se préoccupe de manière secondaire du langage plastique, celui-ci naît de manière naturelle des nécessités de son expression, l’essentiel pour lui consiste à libérer son imaginaire pour lui permettre d’ explorer ses territoires intérieurs. Selon moi, l’imaginaire, face à une œuvre de Soulages, est davantage à situer dans l’esprit du spectateur qui le désire plutôt que dans celui du peintre. On se trouve alors un peu dans le cas de figure des projections psychiques que l’on peut émettre face aux taches de Rorschach.
« Aux confins de l’imaginaire » était l’intitulé d’une exposition de trois artistes dans une galerie bruxelloise. Comme pour tout intitulé, sa fonction était de capter l’attention et de synthétiser l’esprit d’une démarche. Mais il est exact que les artistes de l’imaginaire exaltent la fonction imaginative pour l’emporter hors des limites du conscient et la libérer dans les vastes espaces voisins difficilement cartographiables par la pensée rationnelle. Si dans les arts de l’imaginaire, les apparences sont proches de la réalité objective, si la peinture est « terriblement finie », c’est afin de rendre ces mondes crédibles, il est nécessaire qu’on y croie, mais ils sont en même temps déroutants par l’intervention d’éléments inhabituels ou par associations surprenantes; à partir de là, l’imaginaire du visiteur, s’il l’accepte, utilise le tableau comme tremplin pour s’envoler bien au-delà de la représentation conventionnelle. L’objectif de l’artiste de l’imaginaire est de montrer que le mystère est au coeur du familier, que lorsque nous passons de l’autre côté du miroir, l’imaginaire accompagné de sa soeur l’intuition nous emporte au-delà des apparences pour nous faire entrer dans des mondes qui nous envoient quelques échos d’une réalité plus large, plus profonde ou plus poétique, quand ce n’est plus inquiétante. Une collègue malheureusement décédée distinguait les mondes de l’inconscient de ceux du non conscient. Ceux de l’inconscient contiennent des matériaux psychiques qui émergent par exemple dans le rêve, ils sont explorables par l’imaginaire lorsque celui-ci se libère des limites et de la censure du conscient. Les surréalistes par exemple, ont abordé ces territoires en utilisant différents procédés bien connus. Les sphères du non conscient se situent encore au-delà des « confins de l’imaginaire », dans les domaines de la pensée pure, celle qui n‘a pas encore pris forme parce qu’elle n’a pas encore été soumise à l’épreuve de l’expérience, d’un vécu. Peut-être trouverez-vous ici quelques relents platoniciens ou bergsoniens…
Je sais que tout ceci est discutable et que chaque terme risque d’être pris dans des sens variés. Je propose seulement une (trop courte) tentative de réponse en accord avec ce que je crois, tout en ayant conscience que beaucoup de points n’ont pas été précisés et que le débat reste ouvert.
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| Sujet: Re: Aux confins de l'imaginaire | |
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| | | | Aux confins de l'imaginaire | |
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