Question de priorités !

On assiste parfois sans le vouloir à des scènes banales de la vie quotidienne qui sont, en fait, le reflet d’une société triste et sans espoir. Ce matin, alors que j’avais pris ma place dans le trafic pour rejoindre la horde moutonnière de ceux qui ont besoin de travailler pour vivre, j’ai vu une scène qui m’a parue tellement surréaliste que je l’ai crue un moment sortie d’un nanard d’anticipation français des années ’70.

J’étais dans une file automobile, avançant à peine lorsque la sirène d’une ambulance se fit entendre. Comme je bosse dans un hôpital, il n’est pas rare de me faire dépasser par une ambulance sur le chemin qui me mène au boulot. Instinctivement, les automobilistes se poussent, comme ils le peuvent, sur le bas côté pour laisser filer l’ambulance qui, toutes sirènes beuglantes, emmène un patient vers les urgences… Mais voila, qu’au bout de la file, à quelques décamètres de moi, le carrefour qui s’annonce oblige l’ambulance à ralentir car deux files sont formées et il n’est pas facile aux automobilistes déjà engagés de se mettre sur le côté à l’entrée du carrefour. Cela est déjà arrivé, cela prend un peu plus de temps mais cela passe quand même d’habitude…

Mais, à ce même moment, une autre sirène se fait entendre ! Une seconde ambulance ? Que nenni… un fourgon de transport d’argent encadré par deux gros 4x4 bleus foncés de la police. Ce convoi monétaire fonce dans le vacarme de deux sirènes pas synchronisées et arrive rapidement à hauteur de l’ambulance. Le premier 4x4 garde-chiourme émet un son de sirène différent et assez autoritaire qui ne laisse pas d’autre choix au conducteur de l’ambulance qui était occupé à se frayer un passage dans le carrefour que celui de s’effacer pour permette au cortège bruyant et financier de poursuivre sa route prioritaire entre toutes ! Rapidement, le bruit des 4x4 s’est estompé, l’ambulance a repris son chemin vers les urgences et la file des automobilistes le sien vers le boulot, les écoles ou la maison… Bref un matin quasi normal de la semaine.

Je sais que, finalement, ce n’est qu’un reflet du monde dans lequel nous vivons mais il n’est pas normal qu’un convoi de transport de fric soit prioritaire sur une ambulance qui transporte un être humain en urgence. Je ne peux pas accepter cette idée, j’ai du mal à vivre avec cette pensée mais j’en suis convaincu, d’une société où prime l’argent sur l’humain, il n’y a plus rien à espérer !

Vous voyez le mal où il n'y en a pas.
J'ai affrété ce fourgon blindé pour distribuer de l'argent à de petits orphelins tuberculeux. L'ambulance, elle, transportait un mari violent qu'en chemin j'ai corrigé de quelques coups de canne.

Une anecdote très révélatrice cher Jim !

Oui, le plus gros passe et le plus intelligent (?) cède... Mais, dites-moi, qui obligeait l'ambulancier à céder le passage ?
Peut-être l'a-t-il fait parce que le malade qu'il transportait n'était pas dans un état critique...

Une réflexion:

Si je place cette anecdote dans un roman et pour autant qu'elle soit vraisemblable ( or elle l'est, puisque Jim nous conte ici une chose vue) je donne au fait une valeur symbolique ( l'argent qui domine notre monde etc..)

Mais quand on observe un fait réel ne faut-il pas revêtir un minimum les habits du sociologue ?

Le fait est-il commun ou bien exceptionnel?

Sur quoi repose-t-il ?

Une réalité juridique? ( le convoi serait prioritaire sur l'ambulance)
Une réalité sociologique ? ( LES convoyeurs de fonds n'ont aucune morale)
Une réalité psychologique ? ( CE convoyeur de fonds était un être indigne)

Plus mille autres hypothèses dont celles évoquées par Gosayn avec cet humour qui le caractérise par le fait de n'être presque jamais gratuit.

Anecdote révélatrice dit Jipi. Certes! Révélatrice de la vision du monde de Jim ( et en cela assez intéressante)

Vision du monde par ailleurs probablement juste et que je partage en grande partie. Mais cela change rien à mon analyse!

Bien sure, c’est l’argent avec sa crise économique qui se trouve dans un état critique.
Voilà ce qui explique la priorité entre ses deux urgences… :lol:

Tanies a écrit:

Oui, le plus gros passe et le plus intelligent (?) cède... Mais, dites-moi, qui obligeait l'ambulancier à céder le passage ?
Peut-être l'a-t-il fait parce que le malade qu'il transportait n'était pas dans un état critique...

Pour travailler à l'hôpital où se rendait l'ambulance je crois pouvoir dire que lorsque celle-ci a enclenché gyrophare et sirène c'est parce qu'elle transporte un patient dans l'urgence... donc dans un état critique

Donc pourquoi l'ambulancier a-t-il cédé le passage ?
Rien ne l'y obligeait ?

Citation :

Une réalité juridique? ( le convoi serait prioritaire sur l'ambulance)

Quelqu'un aurait-il une réponse à cette question ?

Objectivement ( quel mot affreux!) n'importe quel visiteur de passage lisant les quelques mails de ce sujet se dirait que tout le monde se contrefout de cette terrible histoire d'ambulance que personne n'a su élever au rang de fable inoubliable du genre :

"L'Ambulance et le convoi de fonds."

La Fontaine

Conclusion : Ce n'est pas parce qu'on n'a rien a dire qu'il faut le dire quand même !

Rien à dire avec accent certes....

Dites-moi, ne seriez-vous pas légèrement enclin à juger "objectivement" et pour "tout le monde" ?

Je commence à me demander ce que vous accepteriez de juger intéressant, sur ce forum...

OUi, je suis très exigeant.

C'est mal ?

Par contre penser POUR les autres, je ne vois pas comment ce prodige serait possible !

Jean-Pierre Poccioni a écrit:

OUi, je suis très exigeant.

À propos d'exigence, tiens ( notez le "À", c'est pas tout le monde qui maîtrise les raccourcis clavier), vous avez voté pour qui?

Cf. la discussion sur Sarko, là-bas, un peu plus en dessous.

Bon, c'est une question vicieuse que j'aurais posée à n'importe qui, hein.

Bon, faut m'excuser, je suis un peu bête : euh, j'ai regardé la discussion sur Sarko, alors le

Citation :

vous avez voté pour qui?

ça fait référence aux élections présidentielles, où à un vote interne que je n'aurais pas remarqué sur le forum ?

C 'est pas à vous que j'cause.

Citation :

Bon, c'est une question vicieuse que j'aurais posée à n'importe qui

Alors si je ne suis même pas n'importe qui...

Bon, pour vous faire plaisir:

Vous avez voté pour qui, Tanies ?

Cela étant, la question était plus drôle mise dans une perspective d'exigence.

Désolée, mais ce ne sont pas vos oignons.

Citation :

la question était plus drôle mise dans une perspective d'exigence.

Ah ?

Oui.

Cher Gosayn,

Il arrive que l'allusif plus ou moins jésuitique confine à l'abscons et dans ce cas le membre éclairé s'éloigne comme on s'éloigne de toute zone indécise et peu sûre.

... en sifflotant, l'air de rien...

Zut alors, moi qui espérais enfin savoir pour qui Jean-Pierre a voté !

Voyons, John !

Un peu d'intuition pouvait te faire comprendre que j'ai voté Obama !

Et moi j'ai voté pour S... !!! :lol: