Je m’interroge sur la manière dont les biographes, les journalistes littéraires et les commentateurs des siècles futurs, rechercheront écrits, articles, documents, notes et courriers des écrivains et auteurs actuels… Lesquels, de plus en plus nombreux en ce début de 21ème siècle, utilisent des fichiers informatiques, compilent leurs œuvres sur des clés USB, sur le disque dur d’un ordinateur ; et rédigent romans, essais, récits, en tapant sur un clavier de PC… Et non plus comme jadis, sur des cahiers ou des feuilles de papier, au stylo plume ou à la machine à écrire…
Quand je pense au travail que les biographes de Gustave Flaubert, de George Sand, d’Arthur Rimbaud, de Louise Michel, de Marguerite Yourcenar, d’Elisée Reclus, d’Albert Camus, de François Mauriac, d’André Gide, d’Antoine de St Exupéry, d’Emile Zola, d’Honoré de Balzac, de Colette (et de tant d’autres écrivains)… Ont accompli, et que tout ce que cela a nécessité de recherches auprès de descendants des dits auteurs ; d’investigations dans des greniers, des caves ou des sous sols de maisons ; de rencontres de personnes ayant en leur possession des lettres ou des documents… Oui je suis déjà admiratif et très étonné !
Alors, en ce qui concerne nos auteurs actuels qui, de surcroît s’expriment dans des forums littéraires sur la Toile ; je ne vous dis pas le travail encore plus considérable (et sans doute aléatoire) que devront accomplir les biographes des siècles à venir !
L’on change aujourd’hui d’ordinateur comme de chemise, perdant ainsi des données ; les disquettes (aujourd’hui obsolètes) qui contenaient des documents et des fichiers n’ont peut-être pas été copiées ; les clés USB et les disques durs ne sont pas à l’abri d’une disparition ou d’une destruction accidentelle…
Et tout ce qui est écrit dans les forums du Web (et qui pourrait intéresser les futurs biographes)… au fil du temps est effacé ou stocké dans des « archives », lesquelles archives ne peuvent tout de même pas être « immortelles »…
D’autre part, le fait d’être l’auteur d’un blogue ou d’un site, ne garantit pas forcément une longue durée de vie de ce blogue ou de ce site…
Nous ne savons pas si dans un avenir plus ou moins proche, il n’existera pas de nouvelles dispositions légales ou autres (qui seront à mon avis imposées et « cadrées » selon des normes établies par un « Pouvoir » en place)… Ou des discriminations élitistes visant à « faire le ménage »… Ou des intérêts stratégiques, économiques, sociaux, financiers ; privilégiant des moyens d’expression au service de ces intérêts dominants…
L’on sait également avec quelle facilité un blogue ou un site peut être effacé ou déconnecté des fils de la Toile…
Peut-on imaginer de surcroît, comme le prix du mètre carré constructible en zone urbaine, touristique ou rurale ; ou le prix du kilowatt/heure, ou le prix du mètre cube d’eau… Ou encore le prix d’un livre édité à compte d’auteur… Le prix du « Webètre carré » ?
(1 W.C = 100 Mo d’espace personnel, par exemple) payé par les internautes aspirant à la postérité en diffusant leurs écrits sur un blogue ou un site.
Déjà existent l’abonnement et l’adhésion tarifés, comme à France Télécom, EDF et les services bancaires…(Tout a un prix, et cela est bien normal). Alors l’on peut bien imaginer, oui, dans l’avenir, un cours du « Webètre carré » en fonction de l’importance, de la notoriété, de la « plus value » selon la tendance ou la mode en cours, de l’univers en lequel on souhaite « se faire une place au soleil »…
Comme dira un futur sosie de Coluche en 2077 :
« Si t’as du talent mais si t’es pas riche, ça sera très dur !... Mais si t’as pas de talent, si tu es pauvre, avec le bec qui pue, et si t’es un clodo littératoque et que tu rêves plus grand qu’un cosmos, alors ça sera encore plus dur ! »
En vertu de ce principe, et donc, de l’évolution du cours du « Webètre carré », je vous laisse imaginer le nombre de « croûtes friquées » et de « casinos littératoques » sur les plages « branchées » du vaste espace virtuo relationnel.
Pour conclure, je pose cette question :
Le Web littéraire ouvre-t-il la « porte des étoiles » (et donc la postérité) aux écrivains et auteurs actuels, qui en ont fait, du Web, leur principal univers de communication et de diffusion de leurs écrits ?